Pourquoi faudrait toujours un titre ? [Tom]

Cinq semaines. Ça faisait cinq semaines maintenant que Lexa avait fui sa vie pour venir en Allemagne, loin de sa famille. Loin des obligations auxquelles ils espéraient la pousser. Loin de ces parents qui ne juraient que par l'honneur et oubliaient que leurs enfants avaient également besoin d'amour pour s'épanouir ; mais était-ce vraiment si grave ? Grigori et elle avaient appris à se suffire l'un à l'autre. Et c'était également ce qui rendait pénible cette nouvelle vie : elle n'avait plus son frère près d'elle désormais. Elle devait se débrouiller seule. Avec un compte en banque largement fourni et un nom assez connu pour qu'on lui offre une vie de princesse ... mais seule. Pourtant la blonde ne rentrerait pas. Valait-il mieux être seule dans un pays ou elle aurait le temps de connaitre des gens, ou rentrer et être mariée de force parce que vos parents en avaient décidé ainsi ? Son choix était très vite fait. Il était douloureux, mais il était fait. Et elle ne reviendrait pas dessus.

Déterminée à ne pas se laisser abattre, la jeune femme rejoignit le restaurant de l'hôtel. Elle n'avait pas tellement envie de sortir aujourd'hui. Son allemand était encore loin d'être au point et elle avait besoin d'être tranquille ; pas qu'on se moque d'elle ou de son accent certes assez prononcé. Ce fut dans ce but qu'elle passa sa commande en anglais, et observa la vue qui s'offrait à elle par l'immense baie vitrée. Hambourg n'avait vraiment rien à envier à Moscou, pensa-t-elle en admirant la vue qui semblait plus magnifique que jamais sous le soleil de midi. Mais quelle chaleur ! C'était bien quelque chose à quoi elle ne s'habituerait pas de sitôt. La chaleur.

Mais peu importait. Elle était libre. Libre d'écrire sa propre vie, et c'était tout ce qui comptait.

Il arrivait parfois à notre jeune guitariste, même souvent, d'avoir envie d'être tranquille loin de tout le monde. Loin de son jumeau. Non pas qu'il ne l'aimait pas, bien au contraire, mais ces derniers temps il était plus que dépressif et cela avait le don de rendre Tom aussi dépressif que son frère. Pourtant il avait tout essayé, mais rien n'y faisait. C’est pour cela que le guitariste était partit à l'hôtel ce jour-là. Il avait ses habitudes ici. Il arrivait à ramener ses conquêtes d'un temps et repartir sans que personne ne le remarque. C'est ce qui lui plaisait le plus. Pouvoir être libre tout en étant connu c'était un privilège rare dont il ne pouvait décidemment plus se passer.

Tom était arrivé la veille au soir et s'était tranquillement endormit dans le lit qui lui était en quelque sorte réservé. Il prenait toujours la même suite et même si ça lui coutait une petite fortune ce n'était pas un problème. Pour une fois le tressé n'avait pas ramené de fille. Ce n'est pas parce qu'il n'en n'avait pas trouver mais là sa conscience et son intelligence avait bien fonctionnées. Il se disait qu'à force de ramener des filles il allait finir par s'attacher un jour ou l'autre et si c'était pour finir comme son jumeau ce n'était même pas la peine. Les filles devaient être vues comme un danger potentiel, il préférait encore jouer avec elles et les faire souffrir avant de se retrouver en miette à son tour.

Le soleil s'était levé de bonne heure, comme à chaque fois depuis le début du printemps, et Tom s'était réveillé doucement, voulant rester au lit le plus longtemps possible. Au bout d'une longue heure il se décida à sortir pour prendre son petit déjeuner au restaurant. Ce n'était pas forcement l'heure mais quand on s'appelle Tom l'on peut petit déjeuner à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit ! Le tressé arriva au restaurant où il s'installa à une table discrète. Juste à coté de celle d'une charmante demoiselle. Evidemment, même avec des bonnes résolutions Tom ne pouvait pas résister à une jeune femme. Il lui adressa un beau sourire et lorsque le serveur lui apporta son festin il trouva qu'il était bien seul. Il griffonna sur un morceau de papier quelques mots qu'il adressa à sa future nouvelle amie :

Vous avez l'air bien seule, ça ne vous direz pas de partager mon déjeuner avec moi ?

C'était une nouvelle technique de drague. En général il préférait parler mais là il devait être un peu discret. Il tendit le mot au serveur et lui demanda de le donner à la belle blonde. Son sourire ferait le reste !

Au final, Lexa et Tom n'étaient pas très différents. Lui était là pour avoir un peu de tranquillité, et elle de liberté. Mais l'un comme l'autre ils s'étaient réfugiés loin de leur entourage pour fuir ce qui leur faisait mal : le guitariste fuyait le chagrin de son frère, et la blonde une vie qu'on décidait pour elle sans se soucier de son bonheur. Ce qui était plus ou moins la même chose, non ?

Découvrant Hambourg par la baie vitrée du restaurant, la jeune russe pensait à son frère. Il lui manquait, beaucoup, bien plus que sa fierté ne le lui ferait admettre. Il était difficile de se séparer de celui avec qui on est né, celui à qui on est destiné, sans vraiment savoir si on le retrouvera un jour. Quelque part Lexa savait que tant que Grigori restait en contact avec leurs parents ça serait impossible. Du moins ça serait trop risqué. Ils n'avaient pas l'un comme l'autre fait tant d'efforts à planifier sa fuite pour prendre le risque que tout soit brisé par un simple désir d'être avec l'autre ; d'autant plus qu'ils n'avaient pas besoin d'être ensemble pour savoir qu'ils penseraient l'un à l'autre.
La jeune femme aurait volontiers continué à se souvenir de son double, mais elle fut - malheureusement ? - interrompue par le serveur qui lui apportait son petit déjeuner et ... un mot ? Elle leva un regard interrogateur au blond qui lui expliqua la situation, et soupira. Qu'est ce qu'un inconnu pouvait bien lui vouloir ? Et si tôt le matin ? Pas une seconde elle n'avait pensé à une technique de drague. Déjà parce que personne n'avait tenté ce petit jeu avec elle. Se faire draguer, c'était quelque chose qui lui était totalement inconnu. Lisant et relisant le mot, la blonde se demandait si elle devait accepter. Déjeuner seule avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas lui paraissait une idée stupide. Mais l'était-ce réellement ou était-ce l'éducation trop rigide qu'elle avait reçu qui le lui faisait penser ? Décidant que si le tressé l'avait invitée c'était que la deuxième option était la bonne, la russe emprunta le stylo du serveur et gribouilla sur le même papier d'une écriture fine et courbée.

Serait-ce une invitation, monsieur qui a perdu sa langue ? Ou est-ce parce que vous avez eu les yeux plus gros que le ventre et que vous cherchez quelqu'un qui vous aidera à engloutir tout votre déjeuner ?

Répondant à son petit jeu, elle tendit le mot au serveur qui sembla se demander combien de temps il devrait servir de facteur entre les deux jeunes gens. La dérision. L'amusement. Les enfantillages. Certes ce n'était peut être pas très gentil de taquiner ainsi le guitariste - surtout qu'il pouvait très bien mal le prendre - mais après tout la jeune russe avait fui sa vie pour avoir le droit de faire enfin ce qu'elle voulait. Et ce qu'elle voulait, c'était enfin voir de la légèreté dans sa vie.

Tom n’était pas spécialement partit pour draguer quelqu’un ce matin au petit déjeuner. Si on peut encore réellement appeler ça le matin car il n’était pas très matinal comme garçon. Mais là, ça lui disait bien, la jeune fille n’avait pas l’air bien méchante et il n’était vraiment pas contre déjeuner avec quelqu’un. En plus ça ne lui demandait pas un effort surhumain. Il se contentait d’écrire un mot sur une feuille, de le tendre au serveur qui allait directement le donner à la jeune femme. Un petit sourire et c’était dans la poche. En toute logique elle était censé donner sa réponse – auditive- au serveur en question qui se ferait une joie de venir la répéter au tressé. Tout ne se passa pas exactement comme prévu. Au lieu de voir le serveur revenir et lui parler il se retrouva avec son propre bout de papier. Etait-ce une blague ou alors cela voulait-il dire que la jeune inconnue n’était pas intéressée ? Dans tous les cas Tom chercha à ne pas montrer son étonnement et regarda de plus près. Il y avait une autre écriture que la sienne. Il se mit à lire le petit mot et un sourire amusé s’accrocha à ses lèvres. Les yeux plus gros que le ventre ? Il serait capable de manger cinq fois ce qu’il venait de commander. Ne voulant pas ennuyer trois heures le serveur il lui fit signe de partir. Il pouvait faire les choses tout seul comme la demoiselle semblait le vouloir. Il reprit son stylo et gribouillât quelques mots sur le papier. Il se leva ensuite, fit quelque pas et se mit juste devant la jeune femme. Elle semblait être comique, mais lui aussi pouvait l’être !

Et bien je pensais que mon invitation était quelque peu explicite. Mais visiblement non. Alors oui je vous propose de venir avec moi, vu que vous êtes seule je me suis dit que ce serait plus agréable pour vous. Après je peux me tromper, vous attendez peut-être votre fiancé, mais autant vous le dire tout de suite je ne crains pas les fiancés.

Evidemment c’est toujours un honneur et une joie sans fin de pouvoir passer du temps avec Tom Kaulitz. Rare étaient les filles qui refusaient de faire quelque chose avec lui-même prendre un petit déjeuner. En fait elles devenaient dingue au moindre de ses sourire. Comme s’il avait un pouvoir quelconque. C’était très certainement dû à sa réputation de tombeur. Quoi qu’il en soit il tendit quand même son petit papier à la jeune femme sur lequel il avait écrit : « Alors vous venez ? » Son regard se faisait pénétrant et il l’accentua par un petit mouvement de sourcil. Il avait l’habitude de ramener qui bon lui semble dans sa chambre d’hôtel, ce n’était toute de même pas cette fille qui allait lui résister ! Mais il sentait que quelque chose était différent avec elle. Soit elle était très timide, ce qui finalement n’était pas si étonnant avec lui, soit elle… Il ne savait pas en fait, elle n’avait pas l’habitude de recevoir ce genre d’invitation ? Ou elle était impressionnée. Il ne voyait que ça. Pauvre fille !

Lexa, pas l'air méchante ? C'était quelque chose qu'elle aurait été ravie d'entendre. Depuis qu'elle était en Allemagne elle avait l'impression d'être intimidante, ou d'avoir l'air dangereuse : personne n'osait venir vers elle ou lui adresser la parole. Sans compter sur les regards qui se posaient sur elle et n'étaient pas vraiment encourageants. Alors que le tressé fasse le premier pas vers elle était plutôt agréable. Sans compter qu'il était lui même loin d'être désagréable à regarder, il fallait bien l'avouer. C'est donc avec plaisir - et un amusement non dissimulé - que la russe s'était prêté au jeu des "messages sur un bout de papier". Après tout rien n'empêchait Tom de venir vers elle directement. A moins qu'elle ne sente si mauvais que ça ? Ce qui n'avait pas l'air d'être le cas, puisque le guitariste se leva et vint vers elle, semblant enfin enclin à se débrouiller sans l'aide d'un petit bout de papier - sur lequel il ne restait de toute façon plus de place.

Et bien je pensais que mon invitation était quelque peu explicite. Mais visiblement non. Alors oui je vous propose de venir avec moi, vu que vous êtes seule je me suis dit que ce serait plus agréable pour vous. Après je peux me tromper, vous attendez peut-être votre fiancé, mais autant vous le dire tout de suite je ne crains pas les fiancés.

Pas plus que vous ne craignez la franchise apparemment, apprécia la jeune femme. J'avoue que c'est quelque chose dont j'ai perdu l'habitude, et ça me plait de voir que certaines personnes n'ont pas perdu cette vertu. Et pour répondre à votre question je n'ai pas de fiancé, ajouta-t-elle avec un sourire en coin. Le mariage, très peu pour moi.

Le mariage. Cette foutue tradition était d'ailleurs ce qui l'avait forcée à quitter cette Russie si chère à son cœur. Elle n'avait jamais eu le sens de l'aventure : se réfugier en Allemagne était une idée ingénieuse, étant donné que personne ne la chercherait si loin de chez elle. Et pourtant ... Pourtant elle était là, dans le restaurant d'un hôtel allemand, et s'apprêtait à accepter l'invitation à déjeuner d'un parfait inconnu. Elle se leva donc et se tourna vers une serveuse qui passait près d'eux lui demandant simplement de ramener ce qu'elle avait commandé. Elle laissa quand même l'addition et un joli pourboire sur la table, avant de revenir vers le guitariste - inconnu à ses yeux - et lui sourit.

Maintenant si vous avez toujours besoin d'aide pour avaler votre déjeuner, on peut y aller.

Tom ne s’était jamais laissé impressionner par une fille et à vrai dire même si elle pouvait avoir l’air « méchante » le guitariste s’en amusait. Il se disait que cet air ne devait être fait que pour éloigner les garçons et comme le tressé aime avoir ce que les autres n’ont pas… Il est évident qu’il y courait. Non, pour ce qui est de Lexa il ne voyait vraiment pas le problème. Elle avait un petit coté exotique qui lui plaisait bien. D’accord, il ne se doutait pas encore qu’elle n’était pas allemande mais à coup sûr cette découverte lui fera le plus grand plaisir. Il n’avait donc pas plus attendu et avait décidé de laisser tomber le morceau de papier. Il fit donc son merveilleux discours à la jeune femme qui – pour son plus grand plaisir- l’écouta attentivement. Tant mieux. Les lèvres de la jolie blonde se mirent à bouger et il écouta avec intérêt ce qu’elle avait à lui dire. Son accent, que l’on ne pouvait pas rater, le fit bien sourire. Il ne trouvait pas cela horrible, juste mignon. Il faut dire qu’un rien pouvait faire craquer le guitariste, mais il n’en restait pas moins exigeant.

Joli accent ! Et très belle vision du mariage.

Dit-il avec un sourire espiègle. Pour le moment il aimait son raisonnement. Elle ne semblait pas farouche, elle n’aimait pas le mariage et en plus elle ne semblait pas du coin. Tom appréciait réellement tout ce qui n’était pas du coin. Il s’était mit en tête d’essayer toutes les filles de tous les pays et pour le moment il était très bien parti. Là n’était néanmoins pas la question. Il ne voulait que prendre un petit déjeuner avec elle rien de plus. Bon, peut-être qu’il voulait aussi un peu discuter et en savoir un peu plus, comme son pays d’origine. Et puis il n’avait pas choisit n’importe quelle fille non plus pour l’accompagner. Il en avait prit une qui l’attirait assez physiquement. Il faisait toujours ça. Pourquoi perdre son temps à voir ce que pouvait donner les moches ? Si ça se trouve il pouvait trouver tout aussi intelligente, tout aussi sympathique, une fille avec un corps de rêve. C’était peut-être bien ça son plus grand avantage. D’un autre coté le revers de la médaille était puissant. Il ne savait jamais si la demoiselle cherchait à le connaitre pour sa célébrité et son argent ou pour autre chose…

Ce n’est pas bien loin. Si vous avez toujours faim c’est par ici.

Il lui montra sa table qui n’était autre que la table d’à coté. A ses yeux il y avait un seul problème : Il se trouvait dans un restaurant. Certes, sa table n’était pas exposée à tous les regards mais c’était toujours comme ça lorsqu’il était dans un lieu public. Il avait l’impression que tout le monde l’observait. Tout mouvement et toute personne pouvait être un danger potentiel. D’accord, il trouvait normal que les femmes l’admirent. Il faut dire qu’il était tellement beau que ça ne pouvait pas en être autrement mais même elles parfois il se posait des questions. Est-ce qu’elles voulaient parler avec lui car elles le trouvaient potentiellement sympathique ou alors est-ce qu’elles en avaient après son argent et sa célébrité ? Il ne pouvait jamais savoir. Le tressé amena la demoiselle jusqu’à sa table et il lui tira même la chaise comme un parfait gentleman. Il pouvait se montrer très charmant lorsqu’il le voulait. Une fois la blonde en place il reprit sa place en bonne compagnie cette fois. Un léger sourire accroché à ses lèvres.

Alors dites-moi tout. Qu’est-ce qu’une jolie fille comme vous prend pour le petit déjeuner ?

Il ne faisait pas dans la dentelle, il y allait rarement discrètement mais il s’amusait bien comme ça. Pour ce qui est de manger, vu qu’il prenait le petit déjeuner à volonté il n’avait qu’à faire un petit tour au buffet et ramener ce que bon lui semble. Evidemment ce n’était pas le prix d’une personne en plus qui allait tuer son porte monnaie. Il en fallait beaucoup plus à Tom Kaulitz !

Aux yeux de certains Lexa paraissait méchantes certes, et même si il était vrai qu'elle avait tendance à se méfier des autres et à ne pas beaucoup parler d'elle, elle ne l'était pas pour autant. Elle avait tout simplement compris qu'elle ne pourrait pas compter sur tout le monde pour garder ses secrets et ne voulait pas prendre le risque de se faire ramener de force en Russie ; car si elle avait réussi à s'enfuir, elle ne le pourrait certainement pas une seconde fois. Elle avait donc cette tendance à rester sur ses gardes et faire attention à ce qu'elle disait. Mais elle était contente que Tom ne se fie pas à ce qu'elle pouvait laisser paraitre. C'est vrai quoi, elle ne mordait pas. Enfin ... aux dernières nouvelles.

La jeune russe se laissa entrainer dans un début de conversation, et ne put que sourire en comprenant que le guitariste était aussi joueur qu'elle. Au moins un allemand qui n'avait pas un balai dans le ... ! Et bien que son accent la complexe assez elle essayait de ne pas se prendre la tête sur ce détail. Pour une fois qu'elle s'amusait bien. Certes elle ne s'amuserait pas autant si elle savait comment tout ça pouvait éventuellement terminer ; elle n'était d'accord pas très farouche, mais elle n'était pas dans le genre à se jeter dans les draps du premier venu non plus. Surtout que penser à ça la rendait étrangement nerveuse. A moins que toutes les filles encore vierges le soient ? Parce que non, la blonde n'avait jamais couché avec qui que ce soit. Elle s'était toujours promis que ça ne serait pas qu'une corvée conjugale de plus mais avec ses parents et son frère qui la surveillaient comme lait sur le feu elle n'avait même jamais pu avoir de petit ami ! Pas qu'elle pense au tressé pour être le premier, hein. Enfin elle ne serait pas contre mais pour l'instant il n'était qu'à ses yeux un beau jeune homme avec qui elle voulait partager un petit déjeuner et un moment agréable. Rien de plus. Même pas une rockstar ; ses parents leur avaient tant interdit de s'intéresser aux musiques modernes qu'elle n'avait entendu parler que de Tchaïkovski, Mozart, et quelques grands autres compositeurs de musique classique. Quoiqu'elle n'agirait pas autrement si elle avait su à qui elle avait à faire.

Ce n’est pas bien loin. Si vous avez toujours faim c’est par ici.

Un sourire aux lèvres, Lexa se laissa guider jusqu'à la table voisine - quel périlleux voyage ! - et fut agréablement surprise quand Tom lui tira sa chaise. La politesse existait donc encore dans ce pays ? Elle s'assit donc, non sans le remercier, et elle ne put s'empêcher de remarquer que le guitariste avait un sourire magnifique.

Alors dites-moi tout. Qu’est-ce qu’une jolie fille comme vous prend pour le petit déjeuner ?

Oh ils n'auront jamais ce dont j'ai envie, rit la blonde. Et si vous me montriez un peu ce que les allemands prennent au déjeuner ?

La pauvre fille ne devait pas avoir rencontré les bons allemands, surtout à Hambourg. Tom trouvait que lui et ses congénères n’étaient pas si coincé qu’elle avait l’air de le penser. Au contraire, il lui arrivait souvent d’entendre ses amis –pour le peu qu’il lui en restait- se plaindre de filles qui les avaient envoyé balader parce qu’ils avaient été trop entreprenant. Comme quoi, on ne tombe jamais sur la fille qu’il faut, puisqu’apparemment Lexa voulait plus de fougue !

Si pour une fois Tom était partit dans une optique de simple petit déjeuner il n’imaginait même pas à quel point il avait choisit la mauvaise conquête… Enfin, quand on dit mauvaise, disons simplement que dans son cerveau il n’arrivait même pas à se dire que la demoiselle puisse ne jamais avoir fait quelque chose avec un homme. Elle acceptait ses avances sans paraitre trop mal à l’aise, elle avait approximativement le même âge que lui et en plus elle n’était pas moche. Au contraire, très jolie et vu son accent elle devait venir d’un pays de l’est. Donc elle devait bien trouver un moyen de se réchauffer l’hiver ! Rien ne le laissait présager une telle chose, surtout qu’il n’était jamais exclu dans l’esprit du guitariste d’aller plus loin. A partir du moment où il se mettait à parler à une fille, même si ce n’était pas son idée première, il y avait une possibilité que ça finisse autrement. Lexa ne faisait pas exception et en découvrant ce léger détail il était assuré que la situation deviendrait très comique. Il ne se doutait pas plus qu’elle ne connaissait même pas son identité. Il avait tellement l’habitude que tout le monde l’appel par son prénom qu’il n’y faisait même plus attention. A la limite c’est quand les gens voulait qu’il se présente qu’il trouvait ça étrange. Comme quoi la jolie Russe, dont finalement il ignorait encore l’origine, était pleine de surprise !

La blonde se laissa guider jusqu’à la table d’à coté. Et oui c’était un périlleux voyage, il pouvait en arriver des choses en deux ou trois pas. Elle pouvait tomber sur un serveur maladroit et cela deviendrait le drame de la mâtiné. Surtout pour le serveur en fait, car vu l’hôtel il allait devoir s’excuser jusqu’à la fin des temps, mais pas sûr que la jeune femme apprécie elle aussi. Quoi qu’il en soit elle était assise à sa table et le guitariste cherchait à savoir ce qu’elle voulait prendre. Sauf qu’il ne s’attendait pas vraiment à la réponse. Pas ce qu’elle veut ? Impossible ! Ils avaient tout ici, sauf les trucs vraiment étranges perdu dans un pays pratiquement inconnu. Elle venait peut-être de là finalement. Le tressé se contenta d’afficher un faible sourire.

Ce qu’on mange en Allemagne ? Pourquoi pas, mais si je fais ça pour toi, tu vas devoir me dire ce qu’on mange dans ton pays.

On ne l’avait pas dit ? Tom est quelqu’un de très curieux ! Il est capable de s’acharner des jours et des jours pour obtenir ce qu’il veut et pour le moment il voulait connaitre le pays de la demoiselle. Sait-on jamais des fois qu’il puisse rayer un pays en plus de sa carte de conquête ! Il appela le serveur et commanda, un café, un jus d’orange, des œufs, des petits pains, un Kaiserschmaren et même des pommes de terre. Evidemment, cela aurait été plus simple s’il n’avait pas été végétarien. Il ne comptait pas l’encourager à manger des animaux morts.

Normalement on mange de la charcuterie mais je ne mange pas de viande donc je fais sans.

Il avait apprit, grâce à cela, l’existence de la baguette, du croissant et tout ce que les français savent si bien faire. Pour le moment il était fou de ce dessert autrichien, le Kaiserschmarren, qu’il avait apprit à manger dès le matin. Il devait bien se nourrir et ce n’est pas un simple bout de pain qui allait remplir cette fonction.

Et je suppose qu’une jeune femme aussi charmante doit avoir un prénom tout aussi charmant…

C’était sa manière de le dire mais il ne voulait pas le demander de but en blanc. De toute façon Tom avait la réputation de toujours plus ou moins draguer, même lorsqu’il ne faisait rien alors un peu plus, un peu moins…

Il est vrai que pour ce qui était de petit déjeuner Tom était en bonne compagnie, mais pour le "plus si affinités" il pouvait repasser ! Car même si la jeune russe comptait bien apprendre à vivre normalement et se débarrasser des règles affreusement vieux jeu qui régissent sa vie depuis qu'elle est née offrir sa virginité au premier venu ne lui semblait pourtant pas envisageable. Ou peut être était-elle encore trop coincée ? En tout cas elle était assez dépassée pour ne pas se rendre compte des avances du guitariste, ni même de ce que ça signifiait : telle situation lui était totalement inconnue et pour elle il voulait simplement faire connaissance. Pauvre Lexa, si naïve ...

La blonde s'amusa lorsque le tressé lui demanda ce qu'elle voudrait déjeuner, et elle rétorqua qu'ils ne trouveraient pas ce qu'elle voulait. Et c'était vrai. Elle venait d'un pays connu, mais où il faisait si froid que les petits déjeuners se devaient d'être copieux, et étaient absolument délicieux ! Même si il est aussi vrai que tout était riches en calories et en graisse, mais pour elle ce n'était qu'un détail.

Ce qu’on mange en Allemagne ? Pourquoi pas, mais si je fais ça pour toi, tu vas devoir me dire ce qu’on mange dans ton pays.

Ça marche, céda la jeune femme dans un rire. Mais je te préviens il y a certaines choses que tu risques de trouver bizarre.

Elle se laissa donc mener et regarda Tom commander un petit déjeuner typiquement allemand au serveur, retenant le nom de chaque plat. Bien sûr elle connaissait à peu près tout, à part le Kaisermachin qui lui était mais alors totalement inconnu (ndla : tu me feras goûter ça cet été ?). Mais découvrir de nouveaux plats était quelque chose qu'elle appréciait assez, et généralement, cela plaisait autant à sa curiosité qu'à son estomac.

Normalement on mange de la charcuterie mais je ne mange pas de viande donc je fais sans.

Vraiment, s'étonna la jeune femme pour qui le végétarisme était quelque chose d'inconnu. Un léger rire lui échappa et elle en conclut que Tom avait donc lui aussi un côté bizarre. Tu n'as jamais mangé de bœuf Stroganov ? De Kasakh ? De Chachlik ?

Incroyable. Comment pouvait-on survivre sans viande ? C'était inimaginable pour elle qui avait grandi entourée de plats russes ... à base de viande ! Mais bon. Les allemands étaient bizarres après tout ce n'était plus une surprise.

Et je suppose qu’une jeune femme aussi charmante doit avoir un prénom tout aussi charmant… Un rire léger passa les lèvres fines de la jeune blonde, qui s'amusa de la façon de parler de Tom. Il avait fait le pari de lui faire un nombre record de compliments dans la journée ? Soit. Ce n'était pas elle qui s'en plaindrait. Je m'appelle Lexa. Lexa Tcherkova.

Et je suppose qu'un jeune homme aussi beau a un prénom aussi, demanda la jeune femme sur le même ton, totalement inconsciente du fait que Tom pourrait penser qu'elle le draguait à son tour. Non. Elle avait juste envie de jouer.

Si lexa continuait à ne pas se rendre compte que Tom était en train de lui faire des avances, assez peu discrètement en plus, ils allaient finir par avoir un problème. Car autant le dire tout de suite le guitariste n’avait pas l’habitude qu’on ne le comprenne pas à ce sujet. Imaginez deux minutes qu’elle accepte d’aller dans sa chambre pour on ne sait quelle raison. Il allait certainement vite déchanter en se rendant compte qu’elle ne savait même pas de quoi il parlait ! Mais pour le moment tout allait très bien, elle comprenait encore qu’il voulait déjeuner avec elle et tout se passait parfaitement. Du moins de son point de vu. Elle ne l’agressait pas, n’avait pas fait de crise d’hystérie et n’avait pas l’air de penser que ce se serait « marrant » de foutre un vent au grand Tom Kaulitz ! Comme si toutes ces filles qui faisaient les malines ne finissaient pas par craquer et se jeter dans ses bras quelques minutes après. La bonne blague !

La Russe n’avait pas à s’inquiéter, en Allemagne aussi les petits déjeuners étaient bien copieux. Si elle avait choisit la France ça aurait été beaucoup plus compliqué pour elle mais peu importe. Elle n’y était pas, lui non plus et il était d’accord pour lui montrer ce qu’on pouvait manger par ici. Par contre il ne put s’empêcher de rire en entendant qu’il allait trouver certaines choses bizarres. Vu le nombre de pays dans lequel il avait été il se disait qu’il y avait peu de chance qu’il trouve encore quelque chose d’étrange. Mais ne sait-on jamais. Elle cachait peut-être bien son jeu.

Je ne demande qu’à apprendre !

Il commanda son petit déjeuner parfait, et révéla par la même occasion qu’il était végétarien. Il avait bien vu sa tête lorsqu’il avait parlé de Kaiserschmaren [Qu’il faut absolument gouter !] et se trouva bien étonné devant sa surprise face à la viande. Elle n’avait jamais vu de végétarien de sa vie ou quoi ? Il ne pouvait le concevoir, c’était tellement courant dans le monde entier ce genre de chose. Un faible sourire s’accrocha lorsqu’elle se mit à parler des plats de son pays. Il voyait bien d’où elle venait maintenant, Moscou n’avait pratiquement plus de secret pour lui. Du moins les boites de nuit sur place. Super ville pour faire la fête d’ailleurs.

Tu viens de Russie ? Bien sûr que si j’en ai déjà mangé je n’ai pas toujours été végétarien mais maintenant je mets un point d’honneur à ne plus manger de viande.

Il restait tout un tas d’aliment si on retire la viande. Tom n’était pas prêt de mourir de faim et puis il n’était pas fana pour manger des animaux. Son truc à lui c’était plutôt les pates ou alors les pizzas. Alors qu’il n’y ait pas de viande ce n’était pas le drame du siècle et il ne pouvait pas imaginer avoir choqué Lexa avec ce genre de pensés. D’ailleurs elle venait de lui dire son prénom et voulait connaitre le sien. Est-ce qu’elle ignorait vraiment qui il était ou… Est-ce qu’elle faisait semblant ? Il ne savait pas et à vrai dire il s’en foutait totalement. Il ne se posait pas trop de question comme type.

Lexa ? Joli prénom, je ne te demanderais pas l’origine ! Et bien sur que j’en ai un. Je m’appelle Tom !

Il lui fit son sourire de tueur persuadé qu’elle entrait dans son jeu. Comment est-ce qu’il pouvait s’imaginer qu’elle ne comprenait pas ce qui était en train de se passer ? Surtout en participant autant que lui ça avait juste l’air totalement irréaliste pour lui. En tout cas il avait délibérément omis de lui dire son nom de famille. Si elle ne remettait pas forcement son visage avec sa profession peut-être que le nom de Kaulitz ne lui était pas inconnu. Et puis, il aimait bien faire planer un petit doute sur le fait d’être le célèbre guitariste ou non. Certaines filles se demandaient s’il était vraiment le membre du groupe ou s’il était juste un sosie. Imaginez sa tête dans ce genre de moment. Il ne faisait que rire devant leur incertitude qui pour lui était très divertissante !

Il est vrai que la situation allait devenir affreusement embarrassante si Lexa ne comprenait pas bientôt le jeu du guitariste. Car si elle acceptait de le suivre dans sa chambre en ne s'imaginant rien plus qu'une invitation cordiale à faire ceci ou cela, elle déchanterait bien vite et Tom découvrirait son côté farouche et ... agressive avouons le. Hé non la russe ne se laisserait pas faire facilement ! Il lui faudrait vraiment beaucoup de patience afin de s'attribuer la confiance et l'estime, le respect de la jeune femme avant de pouvoir espérer obtenir quoique ce soit d'elle. Loin d'être un glaçon Lexa n'était pas non plus une de ses groupies qui se jetterait dans son lit dans la seconde. Mais pour l'instant elle passait un moment agréable avec lui et ne se posait pas de questions : qu'y avait-il de mal à prendre le petit déjeuner en bonne compagnie ?

La jeune femme évoqua les petits déjeuners en Russie, petit déjeuner que "les occidentaux" trouvaient bizarres la plupart du temps. Elle se souvenait avec nostalgie du régal de ces repas que préparait Ishka, sa vieille gouvernante aux airs de maman poule, et des fous rires enfantins qu'ils se prenaient autour de la table. Je ne demande qu’à apprendre ! Une phrase, et la jeune femme sortit de ses pensées. Elle sourit, amusée et en même temps satisfaite de voir qu'elle tombait sur un allemand assez curieux et ouvert pour se risquer à prendre un vrai petit déjeuner russe. Un autre jour, je pense. Ils ne me laisseront pas accéder aux cuisines et le mélange des deux sortes de petits déjeuners serait vraiment ... Dégueulasse, s'accorda la blonde qui ne trouvait pas d'autre mot.

Tu viens de Russie ? Bien sûr que si j’en ai déjà mangé je n’ai pas toujours été végétarien mais maintenant je mets un point d’honneur à ne plus manger de viande.

Yestestvenno Mne russkaya ! rit la jeune femme. Bien sûr que je suis russe, ça s'entend bien assez quand je parle il me semble. Ce n'était en rien une réflexion bien sûr, juste une constatation qui l'amusait autant qu'elle la complexait. Elle détestait cet accent dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Son allemand n'en était que franchement ridicule.

Lexa ? Joli prénom, je ne te demanderais pas l’origine ! Et bien sur que j’en ai un. Je m’appelle Tom !

Aussi incroyable que cela puisse sembler, Lexa ne se moquait vraiment pas de lui. Ses parents avaient toujours fait barrage à toute forme de musique "non conventionnelle" et sa culture musicale ne s'arrêtait qu'aux grands compositeurs classique et baroque.

C'est un joli prénom, sourit-elle. Simple, facile à porter, et en même temps il ramène à des origines nobles ... Ça te va bien.

Elle tairait bien le fait que son vrai prénom n'était pas Lexa mais Alexandra, et s'était lancé presque sans s'en rendre compte dans l'analyse du prénom de son partenaire. Après tout un prénom en disait tellement sur une personne ... Elle n'aurait pas été beaucoup plus avancée de savoir son nom de famille, qu'elle n'avait vraiment jamais entendu, et détail auquel elle ne portait jamais grande attention de toute façon. Elle était bien placée pour savoir qu'un patronyme n'était qu'un lien vers les géniteurs d'une personne et qu'il valait mieux ne pas y prêter réelle attention. Qui pouvait réellement se vanter avoir d'assez bons liens avec son géniteur pour être fier de son nom de famille, de toute façon ? Pas elle en tout cas.

Tom avait apprécié la réponse de la jeune femme. Elle lui disait que la « prochaine fois » elle allait lui faire gouter un autre petit déjeuner, qu’il avait en fait déjà mangé. Ca il n’allait pas lui dire car ça retirerait ses chances de revoir la jeune femme. Il n’était pas contre les bonnes excuses et il se disait que si elle lui proposait ça c’est bien qu’elle avait envie de refaire quelque chose en sa compagnie ? Pour elle aussi ça ne devait être qu’une bonne excuse finalement. Il rit de bon cœur en imaginant le mélange des deux. Bien qu’avec un vrai déjeuner à l’allemand ça pouvait passer, ce serait différent avec quelque chose de plus sucré comme ce que font les français. Là oui, ce serait juste immonde !

Et bien dans ce cas la prochaine fois je te donne rendez vous dans ma cuisine ! Tu n’auras qu’à me dire ce dont tu as besoin et tu n’auras plus aucune excuse pour ne pas me faire découvrir ton petit déjeuner. Avec de la chance tu pourras même me convaincre de ne manger plus que ça, de même avec mon petit frère !

Bien sûr, il n’espérait pas réellement que Bill se trouve dans la maison lorsqu’il goutera à ce repas. En fait, dès que Tom invité une fille quelque part, que ce soit chez lui ou dans une chambre d’hôtel, ça voulait directement dire qu’il attendait bien plus que de prendre un petit café tranquillement installé sur un canapé. Il ne connaissait pas l’amitié avec une fille. Il avait bien essayé avec la petite amie de son frère mais finalement même avec elle il n’avait pas résisté. C’était même pire qu’avec toutes les autres. Puisqu’il ne pouvait pas l’avoir elle l’attirait encore plus que les autres femmes et il appréciait démesurément pouvoir toucher son corps et faire un coup au lit avec elle. Passons. Il n’était pas question de l’ex copine de son frère mais simplement d’une jolie russe qui ne demandait qu’à plus en savoir sur lui. Tout comme lui sur elle. Elle lui parlait en Russe. Il reconnaissait la langue – et il appréciait beaucoup la capitale- c’était le moment ou jamais pour lui de sortir ses quelques connaissances dans cette langue.

Menya zavout Tom !

Il n’en connaissait pas plus. « Je m’appelle Tom » c’est quand même la base de tout. Ah, si, il pouvait dire « Je parle russe » aussi mais il ne voulait pas partir dans des choses trop compliqué. Pas par peur de se tromper devant une native du pays. Il s’en fichait, son coté séducteur lui apportait une assurance qu’il était persuadé de pouvoir tenir une conversation avec une russe qui ne parle pas un mot d’anglais ou d’allemand. D’ailleurs il l’avait déjà fait et il s’en souvenait très bien. C’était un moment assez amusant de sa vie. Bref, elle faisait un commentaire sur son accent, lui le trouvait plutôt charmant, c’est ce qui faisait tout son charme à l’oral.

Je ne trouve pas ton accent horrible, bien au contraire, c’est très agréable à entendre.

Ils causaient maintenant prénom et elle lui faisait des compliments sur le sien. Des origines nobles ? Il réfléchit quelques secondes. C’est vrai qu’il se souvenait d’une petite fiche de son prénom qu’on lui avait offert. On disait qu’il ferait des grandes choses de sa vie et qu’il se positionnerait comme un leader dans sa vie futur. Comme quoi, la fiche avait raison. Il ne pouvait pas se montrer plus leader qu’il ne l’était actuellement. Etre l’un des guitaristes les plus apprécié de ces dames qu’est-ce qu’il pouvait faire de plus ?

Tout le monde ne peut pas le porter aussi bien que moi.

Il lui fit un clin d’œil laissant les sous-entendus faire le reste. Si elle comprenait où il voulait en venir. En vérité elle devait être à des années lumière mais dans sa tête de pervers il n’y avait aucun doute qu’elle le suivait sur la bonne voix. Le petit déjeuner arriva et le guitariste tendit directement le jus d’orange et le kaiserschmarren vers la demoiselle.

Il faut absolument que tu goutes ça avant tout ! C’est juste délicieux !

Il lui donna la confiture avec pour que le gout soit parfait. Il bavait pratiquement devant son assiette. Il ne pourrait jamais se passer de ce dessert tellement il en était fan. Ou les gâteaux à la pomme, ou les pates… Mais bon il ne pouvait pas manger des pates au fromage au petit déjeuner !

Il est vrai que la réponse de Lexa laissait envisager une autre rencontre, une autre fois, un autre bon moment qu'ils passeraient tous les deux. Mais après tout pourquoi pas ? Tom était d'une compagnie agréable, alors pourquoi la jeune femme devrait-elle s'en priver ? Elle n'était pas du genre à laisser filer ceux qu'elle appréciait et elle sentait que le courant passerait bien avec le guitariste. Alors autant s'amuser et pourquoi pas laisser naitre une future amitié. Mais ça seul le temps le leur dirait.

Et bien dans ce cas la prochaine fois je te donne rendez vous dans ma cuisine ! Tu n’auras qu’à me dire ce dont tu as besoin et tu n’auras plus aucune excuse pour ne pas me faire découvrir ton petit déjeuner. Avec de la chance tu pourras même me convaincre de ne manger plus que ça, de même avec mon petit frère ! Levant la tête du jus de fruits que le serveur avait daigné leur emmener, la blonde sourit. Oh tu as un frère ? Hé oui, la curiosité était bien un des plus gros défauts de la russe. Elle aimait tout savoir de tout le monde. Une vraie fouine ! Moi aussi j'ai un frère. Enfin ... un frère jumeau. Il est resté en Russie.

Pensant immédiatement à Grigori, la russe était loin de s'imaginer ce que cachait l'invitation du jeune homme. Si lui dans sa tête pensait à l'inviter à passer un bon moment pour ensuite la mettre dans son lit, la vérité était que Lexa ne voyait réellement que l'invitation au petit déjeuner se profiler. Une vraie sainte Nitouche ! Il y avait fort à parier que Tom se prendrait un vent - voir carrément la gifle de sa vie - si il tentait quoi que ce soit avec elle, se prenant à la tête des insultes russes qu'il ne comprendrait pas. D'ailleurs à propos de russe ...

Menya zavout Tom !

Surprise, la blonde ne put pourtant que sourire face à l'effort qu'avait fait le jeune homme. Il était le premier avec qui elle pouvait parler russe et espérer se faire comprendre et à vrai dire c'était loin pour lui déplaire. Sa langue natale lui manquait tellement ! Puis elle avait fait l'effort de parler sa langue - malgré cet accent qui la complexait tant, bien qu'il le trouve plaisant à entendre -, il pouvait bien faire l'effort de parler la sienne.

Aleks takzhe, répondit-elle dans un rire ravi. Ochenʹ rad poznakomitʹsya s vami. Kak eto , chto vy govorite Rossiyu ?

Enfin le serveur leur apporta leur petit déjeuner, et la blonde lança un regard assez impressionné sur les quantités demandées et en même temps ... assez dégouté par certaines choses. Encore les œufs, d'accord. Mais c'était quoi cet espèce de pain blanc ?! Pour elle le seul pain blanc imaginable c'était le pain cru. Et encore. Même la pâte crue n'avait pas cette couleur.

T'es sûr que ça se mange ce truc, demanda-t-elle en regardant les petits pains d'un air méfiant. J'ai pas envie de tomber malade.

C'est vrai, la journée avait bien commencé, il serait dommage qu'elle termine par un lavage d'estomac. Sauf si Tom comptait se débarrasser d'elle. Mais ça il pouvait carrément le dire.

Tom écoutait tranquillement la jeune femme parler de sa vie. Il fut agréablement surpris d’entendre qu’elle aussi avait un frère. Et un frère jumeau en plus. Comme lui ! Elle pouvait presque comprendre le lien indescriptible que les unissait. Presque, car pour Lexa il s’agissait évidemment de faux jumeaux tandis qu’eux s’en été des vrais ! Personne ne pouvait comprendre ce qu’il y avait entre eux. Même pas les autres jumeaux ! Normal d’un coté vu ce qu’ils étaient en train de vivre. Mais bon, ça leur faisait toujours un point commun.

C’est drôle ça, moi aussi c’est un frère jumeau. Ce n’est pas trop dur d’être loin de lui ? Je ne connais pas votre relation mais je sais que sans mon jumeau je serais bien malheureux ! En tout cas il sera content de manger quelque chose de nouveau.

D’accord, ce n’était pas si nouveau que ça puisqu’ils avaient déjà gouté en Russie mais Tom cherchait une bonne excuse pour qu’elle vienne chez lui. Pour ça la présence de son jeune frère devait rassurer la demoiselle. Pour lui tout ce qui allait se passer était extrêmement clair. Pour lui préparer son petit déjeuner à la russe elle devait bien dormir chez lui et qui dit dormir chez Tom… Dit dormir dans son lit aussi ! Et pas juste pour regarder la TV, autant se mettre d’accord tout de suite sur le sujet.

Alors mettons nous au point sur une certaine chose. Tom savait dire comment il s’appelle en Russe, il savait commander un tas de chose au restaurant mais il ne parlait pas encore le russe couramment et ce n’était pas dans ses intentions d’ailleurs. A moins de sortir avec une russe. Et encore, vu que ce n’était même pas prévu il ne risquait pas de s’y mettre. Au mieux il s’imaginait, tout au plus, une nuit avec sa nouvelle amie mais c’est tout. Ce qui était déjà beaucoup pour une première rencontre avec Tom ! Alors il dut se creuser un long moment la cervelle pour capter ce qu’elle voulait probablement dire.

Ravie de faire connaissance ? Comment ça se fait que vous parlez Russe ?

Il n’était pas certain de sa traduction et elle avait probablement fait le tour de ses connaissances. Ca n’avait l’air de rien tout ce que les membres du groupes pouvaient dire dans les langues mais il faut se dire qu’il connaissait ça dans à peu près toute les langues. Evidemment il ne pouvait pas toutes les parler alors il se contentait de ses 3 mots, de son bilinguisme en anglais et des quelques mots en français qui arrivaient encore à subsister dans son esprit.

Le guitariste observait, amusé il faut bien l’avouer, la jeune femme en train de retourner le pain blanc comme pour vérifier si c’était bien mangeable. Il ne pouvait que rire lorsqu’elle posa carrément la question. C’était la première fois dans sa vie qu’on lui posait cette question et la blonde devait quand même bien se douter que si on le servait dans un hôtel de cette renommé ça voulait dire que ça se mange, et très bien !

Ne t’inquiètes pas, on en mange, même souvent en Allemagne. Tu peux les prendre avec les saucisses si tu en mange, mais je te garantis que c’est sans danger !

Comme preuve il l’attrapa et en coupa un morceau pour lui. Il le mangea sans tarder pour qu’elle ne pense pas qu’il était en train de se demander s’il devait l’avaler ou non. Il rajouta même un gémissement histoire de bien montrer que c’était délicieux. Le pain blanc, la base de l’alimentation ! Non ?

Tu vois, c’est très bon, je ne suis pas mort donc toi aussi tu peux en manger, voir même le tremper dans ton café avec du beurre…

Ca faisait peut-être trop d’innovation en même temps pour la jeune femme. Il ne voulait pas la faire fuir non plus.

C'est vrai qu'il y avait une différence entre de vrais et de faux jumeaux, et pourtant Lexa savait très bien ce que c'était de savoir comme une évidence immuable qu'on n'existait que pour l'autre. Elle le vivait pour Grigori, et cet amour infini qu'elle lui portait depuis leur naissance ne s'effaçait pas malgré la distance. Il resterait la personne qu'elle aimait depuis toujours, et aimerait jusqu'à sa mort quoiqu'il arrive. Et ça, ça ne changerait jamais.

C’est drôle ça, moi aussi c’est un frère jumeau. Ce n’est pas trop dur d’être loin de lui ? Je ne connais pas votre relation mais je sais que sans mon jumeau je serais bien malheureux ! En tout cas il sera content de manger quelque chose de nouveau.

Je ... commença maladroitement la russe. C'est très difficile. Ça fait mal, oui. Chaque matin tu te demandes un peu pourquoi tu te lèves, et tu as envie de pleurer parce que tu sais que cette personne si indispensable à ton être restera loin de toi. Pourquoi nier l'évidence ? Puis Tom connaissait ce lien si spécial, ce n'était pas à elle qu'elle pourrait mentir en disant que ça ne lui faisait rien. Elle était à des centaines de km de ce garçon pour qui elle était venue au monde. Mais ... On a pas tellement eu le choix en vérité. Il y a des choses qui font que je ne pouvais pas rester là bas.

Un mari imposé, par exemple. Et Grigori était obligé de rester en Russie pour convaincre ses parents de ne pas couper les vivres à la jeune femme malgré sa fuite. Alors ils ne pouvaient se contenter que de secondes au téléphone, quand l'emploi du temps du jeune homme lui accordait de rester seul. Ce qui était au final aussi absurde qu'insuffisant. Mais parler sa langue natale lui mettait un peu de baume au cœur ... tant et si bien qu'elle ne se rendait pas compte que ses phrases étaient peut être un peu compliquées.

Ravie de faire connaissance ? Comment ça se fait que vous parlez Russe ?

Très bien, rit la jeune femme. Je dois bien admettre que tu m'impressionnes. Tu te débrouilles vraiment bien, alors que le russe est une langue si différente de la tienne ...

C'est vrai, n'oublions pas que l'allemand et le russe étaient des langues qui n'avaient rien en commun. Même leur alphabet n'était pas le même ! Et apparemment sa culture gastronomique n'était ... pas plus proche de la sienne. Lexa, habituée au pain noir qu'on lui présentait à chaque petit déjeuner, fut tentée de demander si ce pain si blanc avait été confectionné correctement ou si le boulanger avait oublié de le cuire. Mais sa couleur si claire lui semblait bien bizarre. Malaise qui n'échappa pas au guitariste, à ce qu'il semblait.

Ne t’inquiètes pas, on en mange, même souvent en Allemagne. Tu peux les prendre avec les saucisses si tu en mange, mais je te garantis que c’est sans danger ! Il s'en coupa un morceau sous ses yeux, et la blonde était elle partagée entre méfiance et dégoût. T'es sûr que c'est normal qu'il soit si ... blanc ? Mais ni une ni deux Tom avala le morceau de pain sous ses yeux, et la russe se demanda si elle devait ou non appeler les secours dès maintenant. Tu vois, c’est très bon, je ne suis pas mort donc toi aussi tu peux en manger, voir même le tremper dans ton café avec du beurre… Du pain blanc ... trempé dans du ... café ... avec du beurre ? Une moue indignée et dégoûtée accompagna un "eurk" que la jeune femme n'avait pas pu contenir. Vous mangez vraiment des trucs bizarres, déclara-t-elle doctement. Bon il en faudrait plus que ça pour la faire fuir, mais là ... Il fallait reconnaitre qu'elle avait sa dose de découvertes pour la journée.

Des choses qui font qu’on ne peut pas rester avec son jumeau ? Tom avait du mal à le concevoir. Il se demandait ce qui pourrait le séparer de Bill. Mise à part sa copine il ne voyait pas trop, ils feraient tout pour rester ensemble quitte à s’enfuir à l’autre bout du monde et vivre le restant de leur vie dans une cabane perdue au fond de la jungle ! Ce ne sera peut-être pas une super vie mais au moins ils seraient ensemble. Il ne connaissait néanmoins pas l’histoire de la jeune russe et finalement ne pouvait pas se permettre de la juger sur ce point. Il voyait bien son désarroi et ne pouvait que le comprendre. Se lever chaque jour sans son double et se demander ce qu’il fait, où il est… Lorsque Bill était partit en Amérique ils se téléphonés tous les jours histoire de savoir ce que faisait l’autre. De toute manière, il savait quand son frère allait bien ou mal, ça devait être pareil pour Lexa. Il supposait, après tout chaque relation est différente.

Je comprends, ça doit être dur de ne pas pouvoir voir ton jumeau quand tu en as envie, de ne pas lui dire ce que tu veux quand tu le veux. Tu peux l’appeler quand tu veux ? Vous arrivez quand même à vous voir de temps en temps ?

Il se mêlait probablement de ce qui ne le regarde pas –en fait c’était une certitude- mais il ne voulait pas non plus la forcer à dire ce qu’elle ne voulait pas dire. Chacun à ses problème et Tom était suffisamment exposé aux médiats pour savoir qu’on n’a pas toujours envie que le monde entier soit au courant. Pour ce qui est de parler en Russe… Tom n’avait rien contre cette langue –ou plutôt contre les personnes qui la parle- mais Lexa devait faire attention à ne pas trop en dire. Il n’avait jamais prit de cours et à part les trucs de base pour le guitariste pervers –des phrases de dragues très utiles- il ne savait rien !

Ce n’est pas que le russe est une langue différente, de toute façon on doit apprendre un peu de toute les langues et à force d’aller dans le pays on fini par savoir pas mal de chose ! Donc je ne suis pas spécialement doué j’ai juste un don naturel !

Ce ne serait pas Tom s’il n’était pas un peu vantard sur les bords ! Il n’allait pas se descendre en faisant croire qu’il ne savait pas parler une autre langue, surtout lorsqu’il essayait de séduire une fille qui la parle ! Le russe avait en plus cet avantage d’avoir des déclinaisons, tout comme en allemand. Il y en avait juste beaucoup plus mais il s’agissait d’un détail que Tom ignorait encore vu qu’il ne prenait pas de cours et qu’il n’en prendrait jamais, même pas pour Lexa !

Quoi qu’il en soit le guitariste s’amusait beaucoup devant les réactions de la demoiselle. Il avait l’impression d’avoir proposé quelque chose d’immangeable. Pourtant la Russie aussi est un pays civilisé où le pain existe ! Ca ne devait pas être du pain blanc à tous les coups mais on devait bien en trouver non ? A moins que ça ne fasse comme les chewing-gums à Singapour qui sont totalement inconnu à la moitié de la population. Ce qui parait normal pour nous ne l’est pas forcement pour une autre partie du monde. C’est ce qui fait le charme des voyages. Pour montrer sa bonne volonté Tom avait mangé un petit bout de pain blanc !

Bien sûr que c’est normal qu’il soit blanc ! Tout le monde mange ça ici, c’est les autres sortes de pain qui ne sont pas normales pour nous.

Il ne put par contre pas se retenir d’éclater de rire devant son dégout. Sérieusement, si on lui avait dit un jour que quelqu’un serait dégouté à l’idée de manger du pain blanc il en aurait rit, tout simplement. Le guitariste fixa la jeune femme qui… Ne bougea pas. Elle n’avait vraiment pas l’air de vouloir gouter. Il attrapa un petit pot de confiture et le posa près du beurre.

Tu peux en rajouter si ça te dit… T’as pas l’air emballé…

Elle devait gouter quand même, au moins une fois dans sa vie il ne faut pas mourir idiot et elle devait avoir une certaine ouverture d’esprit.

C'est vrai que ça pouvait semblait dur à concevoir que quelque chose arrive à séparer des jumeaux, même si ce n'était "que" des faux jumeaux, et pourtant ... Pourtant Lexa devait bien vivre loin de Grigori ... C'était ça ou passer le reste de sa vie à jouer la potiche pour un homme qu'elle n'aimerait pas, et auprès duquel elle serait malheureuse. Voilà la seule raison pour laquelle il l'avait laissée partir : pour qu'elle trouve le bonheur. Et même si la séparation avait été atrocement douloureuse la russe savait que c'était le mieux ; son caractère ne résisterait pas bien longtemps, et elle préférait partir que se laisser mourir de chagrin.

Je comprends, ça doit être dur de ne pas pouvoir voir ton jumeau quand tu en as envie, de ne pas lui dire ce que tu veux quand tu le veux. Tu peux l’appeler quand tu veux ? Vous arrivez quand même à vous voir de temps en temps ? Faisant la moue, la blonde ne put que secouer la tête. Je viens juste d'arriver, je suis là que depuis hier matin. J'ai pu l'appeler deux minutes, mais avec l'emploi du temps impossible qu'il a on risque pas de s'appeler comme on le voudrait ... Encore moins se voir ... Parce que bon, si on était réalistes, jamais Grigori ne pourrait sortir du pays sans que ses parents ne hurlent au scandale et le fassent ramener de force. Il me manque ...

Mais au final ses pensées sombres ne durèrent pas puisque déjà le guitariste l'emmenait sur un autre sujet ... Bien plus plaisant : sa langue maternelle. Et quel plaisir de pouvoir parler russe dans ce pays de sauvages !

Ce n’est pas que le russe est une langue différente, de toute façon on doit apprendre un peu de toute les langues et à force d’aller dans le pays on fini par savoir pas mal de chose ! Donc je ne suis pas spécialement doué j’ai juste un don naturel !

Tu es déjà venu en Russie, sourit la jeune femme. Tu as visité quelle ville ? Quasi sûrement Moscou, puisque c'était la 1re destination touristique de son pays, mais qui sait il en avait peut être vu plus.

Il est vrai que le fait qu'il parle russe impressionnait la jeune femme, mais de là à ce qu'il en joue la carte de la séduction ... Non. Lexa n'était pas naïve au point de se faire avoir par un piège aussi grossier. Quoique. N'était-elle pas justement en train d'y courir, dans son piège ? Malgré elle elle apprenait à apprécier ce jeune allemand qui lui faisait face et elle devait bien avouer qu'il marquait très facilement des points avec elle. Quoiqu'elle avait trouvé ce qui la dégoutait presque chez le guitariste : il semblait aimer manger des trucs ... très bizarres. Comme le pain blanc.

Bien sûr que c’est normal qu’il soit blanc ! Tout le monde mange ça ici, c’est les autres sortes de pain qui ne sont pas normales pour nous. Arquant un sourcil, la jeune femme ne retint pas un juron qui passa ses lèvres fines dans sa langue maternelle. Et tu crois que ça ressemble à quoi ton pain pas cuit exactement ?

Une grimace de dégout déforma ses traits pourtant élégants, alors qu'elle imaginait le goût de ce drôle de pain recouvert de beurre même pas salé et de confiture. Elle qui n'était pas habituée au sucré dès le matin ... Euârk !

Tu peux en rajouter si ça te dit… T’as pas l’air emballé…

Mais le voir manger si facilement ce pain alluma une étincelle de curiosité en elle, et après tout il ne faut pas mourir idiot pas vrai ? Lexa prit donc son courage à deux mains et goûta ce pain recouvert de beurre. C'était ... gras. Gras, pâteux et bizarre. Heureusement la petite princesse savait toujours comment améliorer un plat raté. Elle attrapa donc le serveur lorsqu'il passa près de leur table, cherchant ses mots sans montrer son hésitation, alors qu'elle faisait pourtant attention à ne pas se tromper dans ce qu'elle voulait.

Apportez nous des tranches de foie gras poêlé, et toasté. Et pas dans 50 ans tant qu'à faire, rajouta-t-elle en voyant le regard intrigué et en même temps dégouté du serveur. J'vous ai pas demandé de commentaires alors allez chercher ça.

Bah oui quand on est habituée à être traitée comme une princesse hein ...

Bon ce n’est pas que Tom n’aime pas entendre des supers histoires de jumeaux en mode dépressif qui ne peuvent plus se voir mais… S’il continuait à entendre la jeune femme lui dire qu’elle ne pouvait pas voir son double quand elle le voulait, ni même lui parler il allait finir par faire une dépression. Il allait finir par s’imaginer la même chose avec Bill et il ne pourrait que reconnaitre le mal que cela lui ferait. Non, il n’était pas sentimental –voyons !- ni même compréhensif… Bien que… il avait simplement un cœur plus tendre qu’il n’y parait sous cette façade de pervers fini. Il détestait juste que quelqu’un s’en rende compte. Et son « il me manque » n’allait pas tarder à le rendre plus gentil qu’il ne voulait l’être. D’accord, il fallait savoir écouter les plaintes des jeunes femmes et les comprendre un minimum pour pouvoir s’attirer leur sympathie mais son équilibre mental comptait encore plus à ses yeux. C’est pour ça qu’il tenta de mettre court à cette partie de la conversation afin de se concentrer sur ce qui est vraiment important… Selon lui.

C’est vraiment triste, j’espère que ça s’arrangera.

Voilà, simple rapide, qui n’amène pas vraiment à de réponse, il savait aussi bien couper une conversation qu’en commencer une. Que voulez-vous quand on a un frère qui s’appel Bill et qui parle tout le temps on fini par savoir comment faire ! En plus elle se mettait à parler de la Russie. Voila qui est bien mieux, avec ça il pouvait marquer pas mal de point. Bien sûr, visiter le pays de la belle est toujours un plus… Bien qu’on peut toujours faire croire qu’on veut absolument y aller pour visiter un peu ce qui peut être tout autant positif que d’y avoir été. Ou alors, lorsqu’on s’appelle Tom, on peut combiner les deux. Autant ne pas prendre de risque.

Oui j’ai été en Russie plusieurs fois pour le travail. On a été à Moscou, Saint-Pétersbourg et une petite ville dont j’ai oublié le nom où vous faite souvent la fête… Avec cette grande boite de nuit là, immense en pleine air. C’était sympa ! Mais j’aimerais y retourner pour connaitre quelque chose d’autre, enfin, pour ça il me faudrait un guide !

Evidemment, il ne se doutait pas qu’il parlait à une fille qui ne comprendrait pas forcement le sous-entendu. Il pensait, à juste titre, que dans ce pays tout le monde y verrait le coté drague de la chose mais bon. Avec Lexa mieux vaut se méfier de tout cela ! Oublions, il essayait maintenant de la convaincre que le pain blanc et bien… C’est naturel ! Il n’en revenait pas qu’elle n’en ait jamais vu. D’accord, elle venait de Russie mais les exportations ça existe. C’est comme pour lui, il avait de la baguette quand il le voulait alors que c’est Français. Il pouvait manger chinois à midi si ça lui fait plaisir. La Russie ne devait pas être un pays si fermé que cela tout de même ! Il éclata de rire en voyant sa réaction, une fois de plus.

Mon pain pas cuit ? C’est pas de ma faute si tu ne manges que tu pain cramé…

Tient, il aurait probablement mieux fait de lui commander une tartine de pain grillée. Peut-être que ce serait mieux passé le coté cramé au grille pain ? Il ne savait pas trop, il lui tendait diverses choses pour qu’elle puisse gouter mais tout ce qu’il tendait semblait être pire aux yeux de la russe. Vraiment, il s’amusait beaucoup de tout cela. Il ne cacha pas plus son amusement lorsqu’elle gouta enfin le pain. Elle semblait… Il ne savait pas trop, ça n’avait pas l’air d’être son truc. Il n’eut pas le temps d’en placer une qu’elle venait de choper le serveur pour commander des tranches de foie gras… Intéressant. Elle ne connaissait pas le pain blanc mais le foie gras si. Il était juste en admiration devant son air sûre d’elle. Il adorait les filles avec un bon caractère et elle semblait juste répondre à ce critère.

Une poêlée de foie gras ? Tu sais que ça se fait chez nous aussi mais je ne pense pas que tu disposes du bon pain. Il t’en faudrait un autre.

Il attrapa le serveur et lui demanda des toasts grillés pour la jeune russe et une tartine de pain de mie grillée pour lui. Evidemment, n’oublions pas que Tom est toujours végétarien et que par conséquent le foie gras lui est totalement proscrit.

» Des explications ? Pourquoi faire ? [Kali]
» sans titre