Besoin de médoc [PV : Strify]

Tout le monde sait que depuis qu'Hanna avait quitté Bill le chanteur allait assez mal. Il essayait de sauver les apparences en paraissant heureux aux yeux du monde. Des sourires forcés face aux photographes pour ne pas paraître dépressif... C'était dur, incroyablement dur mais il faisait de son mieux et il lui semblait qu'il arrivait à donner le change. En tout cas il se tuait au travail pour ne plus penser à celle qu'il aime. Il voulait se vider l'esprit et tenter d'évacuer un peu sa tristesse à travers son métier. Quand il ne travaillait pas Bill restait chez lui. Il ne quittait pas sa chambre, les yeux ouvert, allongé sur son lit. Il passait son temps à regarder les photos d'eux à l'époque où ils vivaient encore ensemble. Il essayait par tous les moyens de la retrouver. Une odeur, un vêtement oublié... Quelque chose. Il se sentait seul et tellement minable en même temps. Il se disait qu'elle avait rompu par sa faute. Il s'était posé trop de question. Il avait brulé les étapes et l'avait trop étouffé avec son amour. Il ne lui avait pas laissé la liberté dont elle avait besoin. Résultat il se retrouvait seul et avec un poids constant dans la poitrine. Il ne pleurait pas, même ça il n'y arrivait plus.

Ce jour-là était de ces journées où Bill restait allongé sur son lit à se remémorer son amour perdu. Il ressemblait à un légume, ne mangeant même plus. La seule différence avec les légumes c'est que son esprit était encombré, torturé. Il n'en pouvait plus. Il voulait dormir tranquillement. Sombrer dans un semi coma au moins durant quelques heures. Seulement il ne pouvait pas y arriver tout seul. Il avait besoin d'aide. Pas de l'aide d'un psychologue. Non. L'aide de petit médicament. Pour la première fois depuis sa rupture Bill allait se lever pour autre chose que de se tuer à la tâche. Il s'habillât un peu n'importe comment, du moins en camouflage. Il n'avait rien oublié : lunette de soleil, capuche, veste large, écharpe... Tout pour que personne ne le reconnaisse.

Le chanteur prit sa voiture et bien sûr il passa une musique incroyablement déprimante histoire de se mettre en condition. Il arriva dans un coin peu animé. Il y avait une pharmacie dans le coin. Ce serait plus que parfait pour ce qu'il avait à faire. Il se gara pas trop loin et s'aventura dans la pharmacie en question. Pas de chance pour lui il y avait des gens avant lui. Il s'installa à la suite de la file et se mit à attendre bien gentiment son tour. Il détestait sortir, il ne voulait voir personne et attendre était dur. Il ne fallait pas que ça dur trop longtemps sinon il n'était pas sûr de pouvoir tenir.

Bill attendait désespérément dans cette foutue pharmacie. Il ne voulait pas attendre trop longtemps. Tout ce qu'il voulait c'était rentrer chez lui. Il sentait même qu'il allait se mettre à pleurer comme un petit enfant de cinq ans s'il ne passait pas tout de suite. Alors qu'il prenait réellement sur lui pour tenir le coup il eut la chance de pouvoir avancer d'une personne. Mais sérieusement ils foutaient quoi ? Ils avaient véritablement besoin d'y passer trois heures pour lire une misérable ordonnance et donner trois pauvres médicaments ? Même lui il aurait été plus rapide que ça. D'ailleurs si ça continuait ainsi il allait finir par aller se prendre lui-même ce dont il avait besoin.

Alors qu'il voyait cette première personne partir il entendit une nouvelle entrer. Non mais sérieusement c'était un moulin cette pharmacie ou quoi ? Il l'avait choisi parce qu'il pensait que c'était un endroit tranquille et qu'il pourrait simplement commander ce qu'il veut sans que personne ne le reconnaisse. Mais vu la tournure des choses il avait l'impression de s'être trompé dans son choix. Il commença à tapoter du pied par terre pour faire passer le temps et après une attente qui lui parut interminable il arriva enfin devant le pharmacien. Il tenta de marchander au maximum sans montrer d'ordonnance. Mais le type en face de lui ne voulait rien savoir. Il soupira, assez énervé et lui balança une ordonnance montrant bien son nom au passage. Oui, Tom avait appelé le médecin la première semaine car il s'inquiétait pour son frère. Une chance pour lui car maintenant ça l'aidait. Le type ouvrit des grands yeux en se rendant compte qu'il avait affaire au chanteur de Tokio Hotel et ne put évidement pas s'empêcher de lâcher un "Oh c'est dingue !" montrant très clairement qu'à la fin de la journée tout le monde allait être au courant de ses petits problèmes.

Il fini par attraper son énorme boite de somnifère. D'ailleurs il en avait plutôt prit trois qu'une seule. Il refusait de finir avec des antidépresseurs. Ce n'était pas son genre et même s'il ressemblait à un légume c'était la limite qu'il ne voulait pas franchir. Bref, le chanteur paya son addition avec sa carte bleue, attrapa son sac et fit demi-tour pour rentrer... Seulement voilà en partant il tomba sur Strify. Le choc du siècle.

Strify ?

Ouais, parce que Bill dit souvent ce qu'il pense à haute voix. Il voulait bien s'assurer qu'il s'agissait du chanteur concurrent même s'il devait avouer qu'il n'avait pas trop envie de parler.

Le monde est petit. Ca c'est sûr. Il ne pensait déjà pas trouver autant de monde dans cette pharmacie et à vrai dire la dernière personne qu'il pensait trouver ici c'était bien Strify. Bien qu'en fait c'était logique. Ils étaient dans un lieu tranquille où, normalement, peu de personne venait. Donc quoi de plus normal que de croiser toutes les célébrités de Hambourg ici ? Quoi qu'il en soit, le chanteur avait bien vu en reconnaissant son concurrent, sauf qu'il n'avait pas réalisé que du coup c'était à lui de commander !

Je t'en pris.

Il le laissa commander des choses qui paraissaient tout de suite beaucoup moins grave que ce que lui avait prit. Bien que quelque chose pour la voix... Oui, Bill laissait trainer ses oreilles. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Il était surtout capable de faire deux choses en même temps : Laisser trainer ses oreilles et ranger ses boites dans son sac. Il ne manquerait plus qu'elles tombent au moment où un journaliste passe et là c'était la fin de son monde. Très vite Strify refit son apparition et sa dépression secrète fut découverte en deux secondes. On va dire que c'est parce qu’il le connait bien ! Et non pas parce que c'est pire que visible sur son visage.

On ne devrait pas rester ici. Il y a trop de monde. Je peux t'inviter à boire un thé ou quelque chose chez moi ? Pour te rendre l'hospitalité ?

Il se souvenait parfaitement de la fois où il avait débarqué à pas d'heure chez la concurrence pour parler de ses problèmes de cœur. C'était quand même pas mal osé surtout que le blonde-brun avait certainement autre chose à faire que d'entendre ses petites histoires et qu'il y avait laissé une bonne bouteille de Whisky. C'était donc la moindre des choses que de l'invité à son tour. Au passage il pourrait même en profiter pour lui donner des conseils pour sa pauvre voix. En attendant une réponse de sa part il sortit de la pharmacie. Autant ne pas attirer plus les regards.

Bill venait d'inviter Strify à venir faire un tour chez lui, connaitre un peu plus sa vie privée, et celui-ci venait tout simplement d'accepter. On ne peut pas dire que le brun crevait d'envie de parler à qui que ce soit. D'ailleurs il ne parlait limite plus à son frère. Pour ça il fallait sortir de sa chambre et il en prenait rarement la peine. Alors qu'ils sortaient de ce lieu de guérison le concurrent lui fit remarquer qu'il avait quelque chose à faire juste avant. Un petit détour visiblement. Ca ne le dérangeait pas plus que ça. Il pouvait survivre. Enfin, il espérait parce que sinon on allait le retrouver mort dans le caniveau.

Très bien. On prend ma voiture par contre.

Sa Q7. Un lieu où il se sentait en confiance. Il avait l'impression d'être chez lui alors que ce n'était pas le cas. Il ne laissa pas vraiment le choix à Strify et l'embarqua directement dans sa voiture. Même si c'était tout à coté il ne voulait pas attendre dans la rue en prenant le risque de se faire agresser par une fan voir un parfait inconnu. Là il serait plus que tranquille. Il laissa l'autre chanteur entrer dans sa voiture. Il n'allait quand même pas lui ouvrit la portière. Il voulait bien être galant avec les femmes mais avec les hommes il ne fallait peut-être pas abuser de sa gentillesse. Après avoir obtenu le lieu de destination, le chanteur mit le contact. Il eut le meilleur reflexe de toute sa vie en coupant pratiquement au début la musique incroyablement déprimante qui se propageait déjà dans toute sa voiture. Il ne voulait pas crier sur les toits que tout n'allait pas si bien que ça. Il conduisit donc Strify jusqu'au lieu dit, aussi infime que soit la distance à parcourir. Il le laissa devant un immeuble et attendit bien sagement dans sa voiture que l'autre ne revienne. Il en profita pour mettre la radio quelques instants pour ne pas être dans un silence pesant. Le blond-brun fini par revenir et le chanteur coupa de nouveau la radio pour le conduire jusque chez lui.

Le voyage se déroula plutôt silencieusement, Bill faisait semblant de ne pas pouvoir conduire et parler en même temps. D'accord, c'était stupide puisqu'il existait au moins un million de vidéo de lui en train de conduire et parler à la fois. Ils arrivèrent chez le chanteur et comme à son habitude celui-ci se gara dans son garage. Il attrapa son sac remplit de somnifère et entraina son nouvel ami jusque dans le salon. Celui-ci toujours remplit de photos de famille, de David, Natalie et surtout de lui et Tom dans divers endroit. Il balança son sac sur un fauteuil et présenta le canapé à son invité.

Je peux t'offrir quelque chose à boire ?

Il allait éviter l'alcool pour ce soir. Il était peut-être triste mais pas au point de vouloir mourir en mélangeant médicament et alcool. Tout ce qu'il voulait c'est passer une bonne soirée. Une douce nuit, au moins une fois.

Bill était partit à la pharmacie pour prendre des somnifères et il avait croisé Strify en chemin. Il espérait que toutes les personnes présentes, surtout le chanteur concurrent, n'avait pas entendu qu'il était venu pour acheter ce genre de chose. Et si elles avaient entendu, il espérait de tout son cœur qu'elles ne l'aient pas reconnu. Peu probable vue le comportement du pharmacien mais on peut bien le laisser rêver un peu, non ? En tout cas il avait proposé au chanteur bi-coloré de venir boire un verre chez lui, histoire de prendre des nouvelles. Celui-ci avait accepté à condition qu'ils passent d'abord déposer un truc. Pas de problème, de toute façon personne n'allait réellement s'inquiéter de son absence.

Ils avaient donc prit la superbe voiture de l'androgyne et Strify expliquait du mieux possible où ils devaient se rendre. Effectivement ce n'était pas loin et cette rapide courses fut expédiée pour les conduire jusque dans la villa des jumeaux Kaulitz. Bill n'avait pas perdu de temps et l'avait entrainé jusque dans le salon, l'incitant à s'installer confortablement comme lui l'avait fait chez lui. Le chanteur de Tokio Hotel essayait de s'occuper au mieux de son invité et il n'avait certainement pas parlé autant depuis sa séparation. Sauf pour les interviews parce que là, ca aurait paru carrément suspect s'il s'était mit à ne plus rien dire du jour au lendemain.

Si bien sûr. Je te fais ça. Du lait chaud et du miel.

Le chanteur ne fit que sourire faiblement devant les compliments envers sa maison. C'est vrai qu'ils avaient une très belle villa. Il le savait. Ce n'est pas pour rien qu'ils l'avaient acheté.

Je dois avouer que nous avons eut un coup de foudre pour cette maison. Elle nous correspond totalement. Je ne me vois pas aller ailleurs.

Surtout que tous les souvenirs avec sa brune se trouvaient ici. Tout en disant cela il se dirigea vers sa cuisine. Il y trouva du lait, qu'il mit à réchauffer au micro-onde et se prépara du thé. Il n'était pas spécialement fan des feuilles dans de l'eau chaude mais ça relaxait. Un thé vert au jasmin. Depuis quelque temps il prenait tout ce qu'il y a de plus calme et reposant. Il en avait besoin. Lorsque le lait fut chaud il rajouta une bonne dose de miel dedans et attrapa une cuillère. Pour remuer. Il attrapa le miel et les deux tasses et retourna dans son salon. Il fit demi-tour pour rajouter quelques gâteaux et s'installa sur le canapé, remuant doucement son thé dans l'eau chaude.

J'ai entendu que tu avais des problèmes avec ta gorge. J'ai quelques pastilles qui marchent très bien pour ça, si tu veux.

Il attrapa sa tasse et regarda la couleur de l'eau. Il souffla doucement dessus, histoire que ce soit buvable et avala quelques gorgée. Le liquide chaud descendit le long de sa gorge lui procurant une sensation de chaleur instantanée.

Alors. Qu'est-ce que tu deviens depuis la dernière fois ?

Autant prendre de ses nouvelles il n'allait pas se remettre à raconter sa vie. Surtout que maintenant il n'y avait plus rien à dire. Strify était assez grand pour savoir qu'il avait fait une pub pour Saturne. De toute façon elles s'étalaient tellement dans toute la ville qu'on ne pouvait pas le rater. Si on avait le malheur de mettre un pied dans un Saturne on voyait Bill dans tous les rayons. Une véritable invasion.

Bill se voyait mal répondre à sa remarque sur la décoration. Alors il se contenta simplement de lui adresser un sourire qui semblait vouloir dire : Bien sûr, je comprends parfaitement. Ce qui était vrai. Ils avaient fait cette maison à leur gout. Ce n'était pas excessivement grand non plus, disons que c'était suffisant pour deux personnes, quelques chiens et une petite amie. A cela on pouvait rajouter la famille de temps en temps. Tout pour plaire. Les deux jeunes chanteurs buvaient tranquillement leur boisson tandis que Strify dégustait quelques gâteaux. Bill était en train de lui dire qu'il avait quelque chose de miraculeux pour la gorge. En fait, quand on y pense, c'était assez stupide. Il était simplement en train de donner à la concurrence un moyen de continuer. Ce qui n’était pas si bon pour ses affaires. On ne sait jamais. Si ses fans décidaient d’aller faire un tour ailleurs…

Très bien. Attend que je te retrouve le nom...

Il ne le connaissait pas par cœur. Bill était du genre à appeler le médecin puis envoyer quelqu'un d'autre acheter ce qu'il lui faut. Non pas parce qu'il était radin et feignant mais pour la simple raison qu'il ne pouvait pas se promener dans la rue comme il le voulait. Encore plus lorsqu’il était malade au point d’appeler le docteur. Ca pouvait se comprendre. Il était bien trop connu pour faire toute ses petites courses tout seul et comme il n'avait pas confiance dans les pharmacies en lignes... Il se leva et partit chercher les pastilles en question pour les tendre à Strify.

Voila. Tu peux même les garder si tu veux, j'en ai encore plein.

Il ne manquait pas de ce médicament miracle. Sans lui il n'aurait tout simplement plus de voix depuis un bon moment. Le chanteur écoutait les nouvelles de son homologue. Il était content pour lui si tout allait bien pour son groupe. Il pouvait aussi comprendre que c'était parfois dur de rester en forme. Par contre on lui retourna la question. Il se pinça doucement les lèvres et avala une deuxième gorgée du liquide chaud.

Nous, ça va bien. On travaille sur notre nouvel album, on essaye de faire les choses biens. Mais on va avoir une tournée dans peu de temps. Donc ça se prépare. C’est toujours beaucoup de travail, mais au moins on est plus ou moins chez nous. A coté je fais quelques séances photos personnellement. Et hmm… Je pense que c’est tout.

Il ne semblait pas avoir oublié quoi que ce soit. En tout cas pas du point de vu professionnel. S’il se mettait à lui parler de sa vie priver… Là c’est sûr qu’il en avait pour trois heures, et avec un peu de malheur –pour lui- il se mettrait peut-être même à pleurer pour la première fois depuis sa rupture. Il n’avait pas vraiment parlé de ça à qui que ce soit. Il avait juste dit à Tom que c’était fini, qu’il n’y avait plus aucun espoir puis qu’il allait se coucher. Depuis, il ne sortait plus trop de sa chambre.

Et sinon ? Comment ça se passe avec ta sœur ?

Il se souvenait de la fois où il était venu. Il ne devait pas faire trop de bruit sous peine de réveiller la sœur de la concurrence. Donc il se disait qu’ils devaient toujours vivre ensemble. Et puis il avait vaguement le souvenir qu’il y avait eut quelque problème entre eux. Il faut dire que Strify se trouvait face à un des deux Kaulitz. Et tout le monde sait que pour lui c’est impossible d’envisager de vivre sans son frère…

Bill venait de dire qu'il préparait simplement sa tournée, ce qui prenait un temps dingue quand on y pense. Cette idée semblât ravir Strify qui semblait trouver tout cela terriblement excitant. Peut-être oui. Bill ne savait pas, il n'avait plus gout à rien ces derniers temps. Même s'il devait avouer que c'était génial pour s'occuper l'esprit. Strify lui confiât alors ses impressions sur les tournées. C’était vrai, Bill aussi aimait ça la rencontre avec son public et une fois sur la route il y avait toujours un moment où il voulait se retrouver dans sa maison, tranquille loin de tout. Seulement maintenant il n'en était plus sûr. Qu'est-ce que cela changerait ? Il se retrouverait seul dans son lit avec sa dépression. Il valait mieux dans ces circonstances se trouver avec son public. Au moins il aurait un peu de réconfort et c’était encore là où il pouvait voir Hanna le plus souvent.

Moi aussi j'ai toujours envie d'aller sur scène. Mais quand on fait des longues tournées c'est parfois un peu dur. J'ai besoin de tranquillité, mais trop de tranquillité est affreusement ennuyeux. Donc j'ai encore envie de retrouver mon public. C'est difficile de trouver un juste milieu. Je pense que l’on devrait avoir plus de vacances.

Bill haussa les sourcils l'air de dire "Ouais c'est dur" avant de reprendre une gorgée de son thé. Il lui avait demandé comment allait sa sœur. C'était une chose que le brun n'avait pas oublié et il fut bien content d'entendre qu'elle s'habituait à la vie ici. Seulement ça n'avait pas l'air aussi simple que ça. Il se pinça sensuellement les lèvres et prit une voix douce. Il ne voulait pas que le chanteur concurrent se sente agressé.

Mais... Il y a quelque chose qui ne va pas si bien que cela ? Je veux dire... Tu as un problème ?

Par contre le chanteur fit une drôle de tête en entendant la suite. Bien sûr... Il fallait que le sujet arrive à un moment ou un autre. Le brun baissa simplement les yeux et tenta de prendre les questions comme elles venaient.

Tom va bien, comme toujours. Zora aussi ne semble pas aller mal même si nous parlons beaucoup moins ces dernier temps. Ma copine...

Il sentit directement une boule se former dans sa gorge, son cœur se mit à lui faire affreusement mal et ses yeux n'allaient pas tarder à ruisseler. Toutes pseudo forme de joie qui pouvait subsister en lui disparu en un instant rendant ses yeux encore plus triste si c’était possible.

Nous ne sommes... Elle m'a... Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, mais elle l'a fait…

Le pire dans cette histoire c'est qu'il l'avait sentit venir, qu'il avait fait de son mieux pour la retenir près de lui mais que finalement c'était cela qui avait tout fait déraper. Le chanteur garda les yeux et la tête baissé fixant un point imaginaire, quelque part... par terre. La vie sans celle qu’il aimait été bien triste et fade.

Bill ne comprenait pas pourquoi Strify était si étonné qu'il ait retenu ce genre de chose. Une sœur ca ne s'oubliait pas comme ça tout de même. Surtout qu'il avait un jumeau donc il comprenait parfaitement l'importance de la famille. Le brun fut toutefois beaucoup plus surpris d'entendre qu'ils n'étaient plus seuls à vivre ensemble. Qu'est-ce que cela signifiait ? Est-ce que sa sœur avait un copain ? Non, sinon elle n'aurait pas de problème avec... Alors peut-être qu'elle s'entendait mal avec la personne qui partageait la vie du chanteur. Il n'avait pas oublié que lui aussi était en couple. Sauf si tout comme lui il avait rompu mais dans ce cas ça ne lui expliquait pas la nouvelle personne.

Ah. Mais est-ce que cette, ou ces, personnes vont rester longtemps chez toi ? Ou alors il n'y a aucun moyen pour que cela s'arrange... Sinon tu es toujours... Tu as toujours quelqu'un près de toi ?

Oui parce qu'il n'avait au final jamais su s'il s'agissait d'une copine ou d'un copain. Bill avait entendu dire à ce sujet que le concurrent était assez ouvert et prenait pour ainsi dire les deux ! Alors comme il ne voulait pas créer un conflit diplomatique il se contentait d'une formule qui convenait à toutes les circonstances !

Bill n'avait pas comprit ce qui lui était arrivé et en deux secondes il se sentit mal. En réalité la raison était toute trouvée. Strify venait de lui parler d'Hanna et vu qu'il ne s'était pas protégé avant il se l'était prit en pleine face. Il sentit vaguement une main se poser sur son épaule. Pourquoi c'était encore si douloureux ? Elle ne l'avait pas quitté hier pourtant.

Ce n'est pas grave tu ne... Pouvais pas savoir...

Il se mordit fortement la lèvre inférieure et tenta de comprendre ce que lui disait le deuxième androgyne. Parler. Pourquoi pas mais là tout de suite il devait faire quelque chose d'autre. Ce n'était plus sa tisane qui allait calmer sa peine. Il s'excusa un instant auprès de son invité et partit dans la cuisine. Il attrapa une bonne bouteille de rhum blanc et s'en servit un verre. Il le vida pratiquement cul sec et s'en servit directement un deuxième grimaçant en sentant l'alcool descendre le long de sa gorge. Il savait que ce n'était pas une solution mais ça ne pouvait que lui faire du bien. Il s'en servit un troisième, après tout jamais deux sans trois, et reposa son verre. Il se lécha les lèvres et retourna dans le salon s'installer sur le canapé comme s'il ne s'était rien passé.

Désolé je... Il n'y a pas grand chose à en dire tu sais. Elle n'est plus là et je ne pense pas qu'elle revienne un jour. Alors je pense que je vais rester seul et attendre un potentiel miracle qui n'arrivera probablement jamais tout en essayant de supporter de la voir tous les jours au travail.

La voir l'ignorer, ne plus lui adresser la parole ou un regard était affreusement difficile pour lui. D'un autre coté il n'avait pas le choix. Peut-être qu'il aurait du lui laisser plus d'espace, de liberté. Même si elle faisait tout ce qu'elle voulait. Mais il se disait qu'ils auraient du se séparer de temps en temps pour mieux se retrouver. Juste quelques jours.

Bill était une personne bien curieuse et il voulait savoir, tout naturellement, qui partageait la vie du chanteur concurrent. Tout du moins il se demandait quelles personnes avaient le pouvoir d'embêter sa sœur à ce point là. L'androgyne avait donc demandé combien de temps ces deux personnes comptaient rester chez lui et la réponse fut pour la moins... Surprenante. Il devait comprendre que l'une de ces personnes était le grand amour de Strify ? Peut-être bien. Il n'en savait rien. Il n'y avait pas 36 solutions pour qu'elles restent toutes la vie... Mais là c'était la deuxième personne qui lui posait problème. Est-ce que Strify avait des tendances polygames ? Un homme et une femme en même temps... Dans ce cas pas étonnant que sa sœur devienne dingue.

La fin de ta vie.... waouh. Ca fait long.

Il aurait bien aimé dire lui aussi qu'il avait quelqu'un qui allait rester jusqu'à la fin de sa vie près de lui. Bon ok, il y avait Tom, et c'était certainement une des personnes les plus importantes de sa vie mais il voulait quelqu'un en plus. Et sont choix était déjà tout fait. Par contre le bicoloré venait de lui confirmer qu'il était plus qu'amoureux et qu'une femme partageait sa vie. Cette pensée lui serra quelque peu le cœur. Il n'était pas jaloux que les autres soient en couple, il était juste terriblement triste de ne plus l'être lui-même. Il se demandait qu’est-ce qui clochait chez lui.

Oh et je suppose que c'est cette charmante jeune femme qui pose quelques problèmes. J'espère que tout ira bien pour vous alors.

Bon, l'air de rien cela venait de confirmer une partie de sa théorie. Il y avait bien une femme ! Mais visiblement il n'y avait pas d'homme. Sauf si Strify voulait le cacher. Ce qui pourrait se comprendre. Après tout il faudrait être dingue pour avouer à la concurrence qu'on vie en polygamie ! Le brun gardait donc cette possibilité dans le coin de sa tête. De toute façon si c'était réellement cela ça finirait par se savoir un jour ou l'autre. Même si Bill se demandait ce qui était arrivé à l'ancien amour du bicoloré.

Le sujet changea, bien peu en fin de compte, pour passer à sa vie sentimentale à lui. Bien sûr cela fit le même effet à Bill que s'il s'était prit un coup de batte en pleine face. Il avait donc fuit dans la cuisine pour se donner du courage. Son meilleur ami s'appelait désormais : Rhum ! Il en était à son troisième verre déjà lorsqu'il entendit Strify demander s'il avait besoin d'aide. Non. Ca allait il pouvait vider sa bouteille tout seul. Il retourna tout de même dans le salon et reprit le cour normal des choses comme s'il n'avait jamais rien fait. Seulement le concurrent semblait vouloir remuer le couteau dans la plaie. Ce n'était pas trois verres qu'il aurait du prendre mais il aurait du finir la bouteille entière à ce stade là !

Longtemps...

Pour lui ca faisait une éternité il avait l'impression qu'elle lui avait déchiré le cœur depuis des siècles, il avait l'impression qu'il n'en pouvait plus depuis des années, qu'il ne connaissait plus le bonheur depuis pratiquement toujours. Dans sa tête ça faisait longtemps, trop longtemps. Il se pinça doucement les lèvres. Il ne voulait pas se souvenir de cette date, trop douloureux pour lui.

Ca fait longtemps oui. Quelques mois.

Ca ne se comptait même plus en jours ni en semaines mais plutôt en mois en fait... Les pires mois de sa vie, il ne savait pas combien exactement mais c'était comme ça. Strify lui disait maintenant que lui aussi avait mélangé travail et amour et que cela n'avait pas été une bonne idée. Mais Bill avait l'impression que c'était carrément la fin du monde. Il se passa rapidement les mains sur le visage pour respirer un grand coup et trouver le courage de répondre.

Je n'aurais pas du faire ça. J'ai été stupide. A force de voir la personne tout le temps on fini par s'en lasser. J'aurai du lui proposer un travail où elle ne me croise pas tous les jours, comme ça les retrouvailles n'auraient été que meilleures... Mais ça se passait très bien quand on été ensemble, entre le travail et la vie privé il n'y avait pas de problème. D'ailleurs elle est très compétente, et elle l'est toujours... Juste que maintenant... C'est devenu dur de se croiser et de faire comme si de rien n'était. Je n'ai pas envie de faire comme si je ne ressent rien.

Autant le dire clairement c'était impossible en fait. Lui ne cherchait qu'un moyen d'avoir un contact avec elle, de la retrouver de toute les manières possible alors qu'elle ne faisait que l'ignorer et semblait le fuir comme la peste. Il avait tout perdu d'un coup, l'amour de sa vie, sa complicité avec son assistante personnelle et une amitié d'enfance. Et oui, malheureusement rompre ne voulait pas dire qu'on retournait gentiment au point de départ. La rupture voulait tout simplement dire que tout s'arrêtait. Dépression obligatoire en quelque sorte.

Strify sembla vouloir l'achever un peu plus en lui parlant de sa demande en mariage... Super idée ! Il l'avait un peu oubliée celle-là. L'androgyne garda un sourire crispé et se leva une nouvelle fois.

Attends je... Reviens...

Bill ou l'art d'abandonner deux fois de suite son invité. Il retourna dans la cuisine et se servit un nouveau verre de rhum qu'il avala comme du petit lait. Il marmonnait quelque chose d'incompréhensible et se servit un nouveau verre. C'est qu'une bouteille ca ne contenait pas beaucoup. Il avala ce verre et ferma un œil pour regarder dans la bouteille. Presque vide. A ce stade il n'avait plus besoin de verre. Il se mit donc à boire à la bouteille et ne la relâcha qu'une fois qu'elle fut totalement vide. Bien sûr après une bouteille de rhum à lui tout seul il n'avait plus les idées très claires là. Il s'accrocha à la table et se décida à retourner dans le salon tant qu'il le pouvait encore. Il s’installa de nouveau sur le canapé et adressa un sourire à Strify avant de se remettre à parler.

Tu veux savoir ce que j'en pense ? C'est ma demande qu'a tout fait foirer, parce que je suis trop con ! J'ai voulu lui dire tout ce qui me tracassé comme quoi je n’avais pas trop aimé qu'elle soit dans les bras de Tom ce matin là, que je n’avais pas oublié. Et là j'lui ai dit que je tenais à elle que j'avais même pensé à la demander en mariage et patati patata j'me suis montré aussi faible qu'un gamin de 3 ans. Résultat ? J'ai jamais eu de réponse et Tom est arrivé et après elle est parti et j'me suis fait larguer peu de temps après. J'vais aux Seychelles pour sauver notre couple et c'est moi qui fais tout foirer. Et elle est revenue et elle m'a dit...

Il tendit un doigt devant lui qui se voulait assez autoritaire. Comme s'il essayait de viser quelqu'un. On peut le dire l'alcool commençait à sérieusement l'attaquer. Il essayait de regarder ce doigt devant lui n’y arrivant pas toujours.

Bill... Tu es Bill ! Heu non... Bill ! Tu je suis pas capable de vivre en couple, j'suis pas faite pour toi et puis t'es trop célèbre c'est chiant on ne peut pas sortir ensemble. Tout est fini entre nous ! Mais je t'aime bien hein ! Et là elle a fait sa valise et elle s'est barrée ! Envolé la jolie Hanna ! Et Bill ? Biiiiilll il a dit quoi ?

Il insisté bien sur son prénom comme s'il s'agissait d'un mec juste lamentable. Mais il n'était pas dupe il savait parfaitement qu'avec elle il avait été lamentable du début jusqu'à la fin. A trop lui dire qu'il l'aimait, qu'elle lui manquait, qu'il voulait rester tout le temps avec elle il avait réussi à l'étouffer sous son amour.

Bill il lui a juste dit de rester parce qu'il l'aimait ! Et bien sûr elle s’en foutait bah ouais si elle voulait le quitter… Alors Bill il s’est enfermé dans sa chambre et il à pleurer parce qu’il n’était pas capable de faire autre chose.

Il baissa son doigt et regarda droit devant lui. Il essaya de reprendre un minimum d’esprit réalisant bien qu’il n’était plus très net. Mais qu’est-ce qu’il pouvait y faire ? Il ne pouvait pas dessaouler par sa simple volonté surtout qu’il venait juste de vider la bouteille et qu’il n’avait rien mangé…

Je ne sais plus comment faire pour la retrouver, pour qu’elle m’accorde un regard ou un sourire, qu’elle ne m’ignore plus comme elle le fait maintenant. Peut-être que j’ai mérité ce qui m’arrive finalement. J’aurais du être plus fou…

Il aurait du la surprendre, faire des initiatives, des surprises qui auraient mit un peu de folie dans leur couple. Il ne savait plus. Là il avait juste envie de pleurer comme un gosse à qui on dit que le père noël ne passera pas pour lui cette année.

Il espérait vraiment que cela dure jusqu'à la fin des temps... En même temps qui ne voudrait pas ? Qui souhaitait réellement que son histoire d'amour se termine aussi rapidement qu'elle avait commencé ? Personne, il faut être réaliste donc ce que disait Strify était plus que normal en fin de compte. Le chanteur écouta ce que le concurrent raconté. Une sœur et une petite amie toutes les deux trop possessives ? Et bien il pouvait s'estimer heureux d'avoir un frère ! Même si cela apportait d'autre genre d'inconvénient qu’il ignorait de toute façon.

Mais c'est étrange. Qu'elles aient peur de te perdre je veux bien mais dans ce cas ce n'est pas la peine de s'acharner non plus. Elles devraient plutôt te charmer, être à tes petits soins pour te prouver qu'elle est bien mieux que l'autre ! Et puis pour se démarquer elle devrait accepter la présence de l'autre, histoire de s'attirer ta préférence. Ce n’est que ma manière de faire.

C'est ce qu'il aurait fait lui. S'il voulait s'attirer l'amour d'une fille il commencerait par faire tout ce qu'elle voudrait et s'il y avait un autre homme sur le coup il s'arrangerait pour être bien plus tolérant que lui... Du moins en apparence car il était clair que si un autre idiot s'amusait à draguer Hanna il commencerait par lui massacrer la gueule... Bon ça devenait plus délicat si l'autre en question était le frère d'Hanna. Là il serait obligé de faire des efforts, c'est évident. Il deviendrait tout simplement faux cul et hypocrite. Ce qu’il faisait tous les jours en fait !

Strify lui racontait alors son expérience amour-travail. Il avait vraiment raison. Au départ c'était une excellente idée. Etre avec elle qu’on aime tout le temps, pouvoir partager ses problèmes de travail avec elle. Par contre il était beaucoup moins convaincu sur la suite. Garder un œil sur elle même maintenant qu'ils avaient rompu ? Il est vrai que c'était un bon moyen pour continuer de la voir, mais il ne voulait pas la surveiller. Surtout qu'elle ne paraissait pas si heureuse que ça. Ca lui faisait plus de mal que de bien.

Et qu'est ce que ça m'apporte de voir qu'elle ne va si bien elle non plus ? Rien du tout c'est pas pour autant qu'elle reviendra je crois que j'aurais préféré qu'on... Non rien. De toute manière elle ne me regarde plus.

Ca c'était stupide et même après quelques verres de rhum il n'était pas assez attaqué pour pouvoir dire qu'il regrettait carrément de l'avoir rencontré un jour. Au contraire c’était la plus belle chose qu’il lui était arrivé. La seule chose qu'il regrettait c'était la rupture en fait. Il aurait peut-être préféré ne pas être avec elle et la garder en tant qu’amie près de lui. Se consumer d’amour secret pour elle c’était mieux que de savoir ce qu’on perdait. En tout cas après sa petite disparition Bill était quelque peu...attaqué. Il n'était pas trop sûr que Strify comprenne tout ce qu'il était en train de dire mais là il s'en fichait totalement. Il racontait sa petite histoire et tant mieux si le chanteur concurrent arrivait à rattraper quelques éléments.

Me bouffer ? Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! Ce qui me bouffe c'est d'en avoir parlé. Tu veux que j'te dise ? Ne parle jamais avec ta copine ! Si tout va bien tout va bien. J'aurai gardé ça pour moi je serai toujours avec elle. Pouah !

Il ne retenait vraiment plus sa pensée et c'était bien dramatique puisque cette dernière été plus que chamboulée. Il ne réagit pas lorsque Strify lui fit une rapide étreinte, il était bien trop ailleurs pour ça et de toute manière tout le monde s'amusait à le tripoter donc il était plus que rodé maintenant. Par contre il entendit parfaitement le mot rhum qui le réveilla directement.

Ouais ! T'en veux j'en ai plein !

Il écouta vaguement ce que le bicolore était en train de lui dire. Il se redressa d'un bon lorsqu'il entendit qu'Hanna pourrait arriver d'un moment à l'autre. Pas envie de revenir avec lui ? Mais ça sentait super bon le rhum elle en voudrait certainement !

Hanna ! Mais elle aime le rhum ! Et tu veux du rhum toi ? Je vais t'en chercher, de toute façon ma chérie ne reviendra paaaaaaassssss ! Parce que Bill est pas bien.

Il tenta de se lever et zigzagua jusque dans la cuisine. Ouais, il avait du mal là, il n'était plus trop sûr de savoir quelle table était la vraie. Il arriva dans sa cuisine et ouvrit un placard pour en sortir une nouvelle bouteille de rhum. Il retourna dans le salon, toujours en faisant quelques détours pour éviter on ne sait quoi, et se laissa de nouveau tomber dans son canapé.

Aller Strify ! On n'a pas de temps à perdre avec les gonzesses ! De toute façon elles ne nous aiment pas on est bien mieux tout seul à baiser nos femmes de ménages !

Oui la fin n'était pas très claire et n'avait certainement pas beaucoup de sens pour le concurrent. Surtout que Bill n'avait pas vraiment de femme de ménage donc pour la baiser il allait avoir du mal. Il dévissa le bouchon d'abord avec les doigts puis avec les dents. Il balança le bouchon sur la table et avala une bonne gorgée en grimaçant.

Oh pardon ! Tu en voulais !

Il se leva et partit prendre un verre dans lequel il versa une bonne quantité de Rhum débordant largement. Il tendit ensuite le verre à Strify avec un grand sourire comme s'il était très fier de lui.

Bill faisait part de son point de vu à Strify et à vrai dire il ne comprenait pas trop les filles qui partageaient la vie du chanteur concurrent. Bien qu'à en juger par sa vie amoureuse il devait reconnaitre qu'il ne comprenait rien aux femmes tout court. Par contre l'androgyne fut quelque peu choqué par la suite des propos. Il ouvrit des grands yeux et se recula instinctivement comme pour se protéger. Heureusement Strify rectifiât très vite sa pensée. Bon. Tout allait bien alors ! Il lui adressa un faible sourire pour montrer qu'il était plus que soulagé là.

Je pense que tu peux faire tout ce que tu veux à partir du moment où elles ont décidées d'être de mauvaise fois rien ne s'arrangera. Tu connais les femmes si elles ont décidées de s'entre tuer tu ne pourras rien faire contre. Tu n'as plus qu'à compter les points !

Le chanteur ne voyait pas comment on pouvait couper son temps en deux parties totalement égales. Il y avait certain moment plus intense que d'autres et on pouvait passer cinq minutes avec l'un et 3 heures avec l'autre et que ce soit finalement égal aussi.

Le blond voulait maintenant savoir la fin de sa phrase mais il était hors de question pour lui qu'il dise un jour ou l'autre qu'il regrettait d'avoir rencontré Hanna. C'était bien trop horrible pour que ça sorte de sa bouche. Il ne répondit rien et se pinça simplement les lèvres en écoutant la suite. Elle voudrait revenir ? Elle avait encore de sentiments pour lui ? Amoureuse carrément ? Il ne pouvait pas l'imaginer et pourtant au fond de lui il sentait qu'elle avait encore quelques sentiments pour lui. Du moins il l'espérait de tout son cœur, c'était tout ce qui le faisait tenir et qui lui donnait l'espoir de pouvoir la récupérer un jour.

Elle ne sait pas... Je veux dire, je ne lui montre pas que je suis comme ça. Elle ne m'a jamais vu et ne me verra jamais dans cet état. Je ne veux pas qu'elle ait de la peine par ma faute. Elle a voulu me quitter, c'est qu'elle pensait être plus heureuse comme ça, je ne peux pas vraiment la faire souffrir en lui prouvant le contraire. Si elle est plus heureuse célibataire ou avec un autre homme je n'ai pas à m'en mêler.

Mais à lui ça lui faisait un mal de chien et il ne pouvait pas s'empêcher d'essayer de se rapprocher d'elle. Quoi qu'il en soit le chanteur avait disparu pour boire un peu plus de rhum et son discours fut encore un peu plus confus qu'avant. Son cas ne s'arrangeait vraiment pas. Il racontait tout ce qu'il avait sur le cœur mais visiblement Strify ne semblait pas avoir tout comprit. Il ne pouvait pas lui en vouloir puisqu'il était totalement bourré. Il ouvrit simplement des yeux comme des soucoupes en entendant parler de dispute.

De quoi ?

Il n'avait jamais parlé de dispute... Ou peut-être que si. Il ne savait pas trop là. Il cligna plusieurs fois des yeux totalement hébété avant de tenter d'expliquer ce qui lui resté dans le crane.

Disputé ? On ne s'est jamais disputé ! On a fait que discuter. Elle m'a dit ce qu'elle n'aimait pas, j'ai essayé de changer dans le sens qu'elle me disait. Je pense que j'ai réussi. Et après je lui ai dit ce que j'avais du mal à accepter et c'est tout. Il n'y a jamais eu de dispute entre nous. Elle est partie et quand elle est revenu on s'est quitté ! C'est tout ! Pas besoin de hausser la voix Strify !

Il ponctua sa phrase par une tape sur son épaule comme pour lui dire qu'il ferait mieux de se réveiller. Aussi loin que remontait sa mémoire, bourrée ou non, il n'avait pas souvenir de s'être disputé avec Hanna un jour. Il y avait eut de nombreux malentendu mais ça ne voulait pas dire qu'ils s'étaient disputé pour autant. Certaines fois Hanna avait un peu boudé, lui aussi, mais ça s'était très vite arrêté et toujours parfaitement bien fini. Le chanteur proposait maintenant de l'alcool au concurrent et celui-ci refusé rajoutant qu'Hanna ne voudrait pas revenir si elle le voyait comme ça. Bill lui tira sa langue percée en entendant le ramassis de connerie qu'était en train de raconter Strify. N'importe quoi il pouvait être très séduisant avec du Rhum.

Et ca change quoi ? Que je l'ai aimé ou pas elle s'en fou ! Si elle ne veut pas être aimé de cette manière je pourrais faire tout ce que je veux ça ne changera rien hein ! Alors ça me fait une belle jambe de l'avoir aimé de tout mon cœur !

Bill ignora totalement le refus du blond et lui versa un verre de rhum. Il lui jeta un regard noir lorsqu'il le posa directement sur la table et continua son petit dialogue tranquille, criant haut et fort qu'ils étaient mieux à baiser des femmes de ménages. Cette information semblât choquer Strify au plus au point et celui-ci chercha à en savoir plus. Il avala une nouvelle gorgée de Rhum ne comprenant pas pourquoi il était si traumatisé que ça.

Ma femme de ménage ? J'en ai pas ! Mais j'ai rencontré une super fille qui travaillait dans un sexe shop alors elle à bien voulu mettre cette tenue de soubrette et elle ouais je l'ais baisé !

Il éclata de rire et avala, toujours au goulot, une nouvelle gorgée de son liquide précieux. C'est qu'en plus Strify voulait savoir ce qu'il avait ressentit et comment c'était arrivé. Il était bien curieux !

Bah elle était bonne tu sais alors comme tous les hommes j'ai voulu en profiter un peu et en plus elle me massait supeeeeeeeer bien. Et ca m'a donné envie de la prendre donc je l'ai prise !

Il lui fit un clin d'œil et se remit à rire bêtement. Bill ne retenait plus du tout ses mots et ne cachait absolument plus rien. S'il lui demandait il était même prêt à lui raconter les positions qu'ils avaient faites.

Parce que j'suis censé avoir ressentit un truc ? Nan c'était bien c'est tout mais Hanna... Hanna elle était mieux ! Elle savait comment faire avec moi. Ca durait plus longtemps entre nous et on a fait toutes les positions donc j'peux pas comparer ! Si tu veux j'te prête ma soubrette ! Tu vas l'aimer quand même !

Il ne disait pas que Tanja était nulle, loin de là en fait, mais avec la brune c'était totalement différent puisqu'il avait de profond sentiment pour elle.

Quitter, choisir ? Si ces deux filles se battaient réellement pour avoir la priorité sur lui il y avait un moyen très simple de régler les choses. Ce n'était pas forcement très orthodoxe mais aux grands maux les grands moyens ! Sa solution comportait un risque mais si ça marché Strify serait tranquille pour un moment.

Et bien c'est simple, tu leur dit que tu en as marre de tout ça et que tu te barres. Tu précises que tu reviendras quand elles auront fait la paix et je pense que tout devrait se calmer assez vite. Si ces filles t'aiment à ce point t'inquiètes pas elles feront tout ce que tu veux !

Le sujet principal de la soirée était la relation de Bill avec sa chère Hanna. Ou plutôt l'absence de relation que Bill avait avec Hanna ! Strify lui faisait remarquer que si Bill n'avait pas l'air malheureux sa brune allait quand même penser qu'elle avait raison de l'avoir quitté. Ce n'était pas totalement faux mais il y avait un point que le concurrent avait négligé dans l'histoire...

Peut-être que je suis bon comédien et que tout le monde se fait avoir mais elle me connait... Elle me connait vraiment, sûrement autant que Tom. Alors je pense que quoi que je fasse elle verra que je ne suis pas si en forme que ça.

Tout comme lui voyait qu'elle n'était pas en pleine forme non plus. Mais il faisait comme si tout était normal, il ne voulait pas que ça dérape plus que ça n'avait déjà dérapé entre eux. Strify était maintenant en train de rattraper l'erreur qu'il avait prononcé tout à l'heure. Divergence d'opinion semblait tout de suite plus clair, bien que dans son esprit... Rien ne l'était ! En entendant la suite il baissa les yeux se sentant affreusement coupable. C'est vrai qu'il devait s'estimer heureux d'avoir connu ça un jour mais c'était comme une drogue pour lui. Il n'était plus capable de s'en passer maintenant. Il avait besoin d'elle, elle avait créé une dépendance qui ne semblait pas vouloir partir.

Bill était totalement attaqué et ne savait plus trop ce qu'il disait. Il parlait de cul sans aucun problème et avoué qu'il avait baisé avec une fille qui avait mit une tenue de soubrette. Le chanteur était toutefois très content de voir que le blond avait but une gorgée de son rhum. Et bien voilà ! Il pouvait se décoincer quand il voulait. Il écoutait ce que le jeune homme disait. C'est sûr ça ne lui ferait jamais oublier Hanna et d'ailleurs ça n'avait pas du tout été le but de l'opération. Il se contenta d'hausser les épaules en entendant qu'il ne voulait pas de sa soubrette. Il faisait ce qu'il voulait hein. L'androgyne but une nouvelle gorgée de son rhum mais là Strify rajouta quelque chose qu'il n'aurait jamais du dire. Il ouvrit grand les yeux et sa mâchoire tomba toute seule, comme si on venait de lui dire la pire chose au monde.

QUOI !

Sa voix était devenu suraigu tellement il halluciné. Et il n'était pas assez sobre pour ce rendre compte que le concurrent n'avait voulu qu'être gentil avec lui.

JE NE VEUX PAS DE NOUVELLE CHAUSSURE ! Si cette paire et morte alors j'en veux pas d'autre et non personne n'a mes faveurs et personne ne les aura jamais à part ma chaussure chérie. Alors je m'en tape que tu m'ramènes la fille la plus merveilleuse du monde pour moi elle sera toujours totalement merdique par rapport à celle que j'ai aimé et que j'aime toujours !

Il se leva d'un bon et ne lâcha pas bouteille de rhum pour autant. Il se dirigea ni plus ni moins vers sa chambre laissant l'autre chanteur dans son salon. Non, il ne réalisait pas qu'il venait de l'abandonner lâchement. D'un coté il était bourré.

Bill écoutait, pendant qu'il le pouvait encore, les propos de son invité et ne comprenait pas toute l'histoire. Il devait avoir raté un épisode et de taille en plus. Il ouvrit des yeux grands comme des soucoupes puis fronça les sourcils. Non vraiment, même en cherchant profondément dans sa mémoire il n'arrivait pas à se souvenir de Lukas... Ou alors... C'était la troisième personne. Strify était réellement polygame ! Quelle horreur ! Il y a des choses qu’il ne valait mieux pas imaginer.

Lukas ? C'est un ami à toi ? Je suppose que c'est la troisième personne. Pourquoi Lukas ne pourrait pas rester avec toi sans les deux autres ? Vous vous faite une soirée entre... Homme.

Il ne voulait pas savoir, ni même imaginer ce que pourrait être cette soirée masculine. Strify était bien plus coquin qu'il n'en avait l'air. Bill ne s'attendait pas du tout à une chose pareille. D'un coup il ne voyait plus son concurrent de la même manière. Ca changeait quand même pas mal la vision qu’on pouvait avoir d’une personne là !

Bill ne fit aucune remarque en ce qui concernait le pire des salauds en question. Tom ne ressentait rien lorsqu'il larguait une fille. L'ex copine était dans tous ses états, se trouvait en train de pleurer et suppliait d'avoir une seconde chance mais Tom... Non. Tom n'avait jamais pleuré, ni même montré un signe de faiblesse. Sauf une fois mais le chanteur se disait que cela devait être l'amour de sa vie ! En plus il était très jeune donc ca passait pour une erreur de garçon de 10 ans. Un amour de maternelle en somme.

Ce soir le Rhum coulait à flot et Bill était totalement déchiré. Il ne savait plus ce qu'il disait, ne savait plus ce qu'il faisait, rien. Il nageait dans un flou constant et ne comprenait pas bien les situations. Mais son cerveau intégra parfaitement quand le blond lui suggéra de trouver une nouvelle copine. Comme s'il avait envie de ça, comme s'il croyait encore à l'amour et qu'il avait encore besoin de trouver une autre femme pour passer sa vie à ses cotés. N'importe quoi ! L'androgyne était devenu totalement dingue et on ne peut pas dire que l'autre chanteur l'aidait vraiment. Il se retourna vaguement vers lui, toujours en titubant dans le moindre de ses gestes.

J'peux rester comme ça toute ma vie d'abord !

Il continua de tituber jusqu'à sa chambre ne lâchant jamais sa bouteille en chemin. L'autre l'agaçait à un point qu'on ne pouvait même pas imaginer. Il fallait être bourré pour s'en rendre compte. S’il voulait terminer sa vie célibataire c’était quand même son problème non ? Il termina de monter les escaliers pour enfin répondre.

Je vais dans ma chambre. Pourquoi ? Tu veux m'accompagner ?

Il le regarda un peu méchamment, du plus dont il était capable, et arriva devant sa porte. Il essaya d'ouvrir désespérément sa porte mais n'y arriva pas à cause de sa bouteille dans la main.

Tu veux bien m'ouvrir ?

Il arrêta de s'acharner sur sa pauvre porte et attendit que son concurrent le fasse. Ou pas. C'était à lui de voir il ne pouvait pas le forcer après tout. D’ailleurs si l’androgyne n’était pas aussi bourré que ça il aurait certainement honte de traiter un de ses invité de cette manière. Il ne s’inquiétait pas plus que ça, demain matin en réalisant il n’oserait certainement plus jamais sortir de chez lui.