Party Time ! | Hanna |

Pleins de bonnes intentions, Hanna voudrait vraiment lui dire à quel point elle adorait tous ces gestes qui n’étaient que pour elle et personne d’autres. Sauf que « vouloir » n’est pas « devoir » le faire. Enfin, elle ne pourrait pas lutter éternellement de cette façon car si une solution ne venait pas vite à être exposée devant elle ou réfléchit dans son cerveau, elle serait encore pire que maintenant. Ce qui serait entre nous une catastrophe. Elle ne se permettrait même pas de s’exiler. Non, vu que c’était comme … « Comme si j’avais encore et toujours besoin de lui, constamment » comprit-elle, même si elle avait déjà faite cette réflexion personnelle un bon nombre de fois. Mais encore une fois, cette " chose " la paralysait et la rendait froide. Le contact avec l’androgyne avait été si rassurant, prévoyant, chaleureux qu’elle se maudissait de ne pas le désirer plus longtemps. Tant que ce miroir ne serait pas brisé entre eux, elle partait déjà perdante pour ne serait-ce qu’envisager de se remettre ensemble.

Et le cinéma ne les aiderait pas, c’était une conviction. Ils se rapprocheraient peut-être un peu – elle aimerait bien ça – mais est-ce que leurs gestes suffiront ? Aucune idée et ça commençait à la tirailler encore plus de ne pas pouvoir le prévoir à l’avance. Son estomac se tordit en voyant la main de son ex si loin de la sienne, mais elle l’avait provoqué, donc elle assumerait les conséquences par son propre corps. Le soleil était presque totalement parti et le brun s’en allait aussi. Moment de flippe. Est-ce qu’il la laissait là toute seule !? Son esprit la rassura en voyant qu’il payait leur consommation. Son cœur battait encore si vite qu’elle retint son souffle pour qu’il s’apaise le plus rapidement possible. Une fois qu’il revint, elle respira à nouveau normalement. Plus ou moins avec le ciel légèrement coloré derrière ce qui était son ancien petit ami.

« Ah oui … »

Petit temps de réaction alors qu’elle le voyait déjà s’en aller. Mais c’était encore de sa faute vu la façon dont elle avait réagit alors qu’il avait juste … « Je ne crois pas pouvoir dormir ce soir » inscrit-elle dans sa tête. Comment serait-ce possible après une soirée en sa compagnie ? Impossible. Elle … Elle aimerait si fort pouvoir dormir avec lui comme avant et s’échapper du monde. Ne plus penser à rien qu’à part eux deux et juste l’amour qu’elle éprouve pour lui et qu’elle ne peut effacer. Elle le voyait l’attendre et elle dut prendre du courage pour se lever et avancer vers lui en murmurant un « foutue peur » avant d’arriver à sa hauteur et de sourire faiblement. Ils revenaient au point de départ, dans la voiture – comme elle venait d’y entrer – à regarder par la fenêtre pendant qu’il conduisait.

Sa peluche était sur ses genoux, mais elle ne pouvait plus la prendre contre elle comme avant. Elle aspirait à tenir une personne contre elle, même si ce lion représentait plus ou moins la personne juste à côté d’elle. C’était dur pour elle de ne pas accepter tout ce qu’elle pensait quelque part dans sa tête et de plutôt laisser place à l’inexactitude de ses gestes et paroles. En fait, elle rêvait de beaucoup de choses, mais l’instant présent, elle le redoutait de plus en plus. Surtout que le cinéma était à nouveau devant eux et qu’elle tremblait comme une feuille, même si elle anticipait déjà qu’il n’y ait personne qu’eux deux dans cette salle vu l’heure tardive.

« Tu as choisit le film ? » questionna-t-elle encore dans la voiture. Ses doigts s’emmêlaient dans la crinière de Macky pour faire en sorte que le chanteur ne puisse voir son tremblotement nerveux. Elle se demandait s’il était encore temps de partir … Non ! Elle n’avait pas cette volonté dans son cœur et sa bulle avait été percée depuis trop longtemps pour qu’elle recule à ce moment-ci. Ses émotions se bataillaient encore dans son cerveau et elle se demandait s’il n’aurait pas été mieux de prendre deux ou trois verres de plus pour calmer tout ceci avant de venir ici.

Ce qui se trouvait encore plus gênant, c’était qu’elle sentait la même tension chez le brun. Comme si lui aussi avait peur du reste de la soirée. Avait-elle raison ? Etaient-ils deux personnes morte de peur pour l’autre au point de ne rien pouvoir faire ? Exactement, mais elle ne préférait pas prendre de conclusion si hâtive. Elle devrait pourtant, ça la ferait énormément avancer, même si tout deux en extérieur essayait de cacher fortement leur faiblesse respective. Une façon comme une autre de faire sous entendre à l’autre « tout va bien quand tu es avec moi ». Elle le sentait si fort qu’elle aimerait lui dire de vive voix. Blocage à la con. En dehors de la voiture, Macky laissé sur le siège, ils partaient vers les affiches et horaires à nouveau histoire qu’il puisse bien choisir. L’image du film qu’il avait choisit ne montrait pas vraiment ce que ce film était. Ce n’était une fois la place en main qu’elle vit écrit « film romantique » en tout petit. Génial. Au moins, l’un comme l’autre serait tellement embarrassé que ça leur ferait tenir le plus long silence de leur vie l’un à côté de l’autre.

Le suivant de près, elle était ravie qu’il y ait du pop corn – ne se rendant pas encore compte qu’elle ferait sûrement une boulette avec ça – et entrait dans la salle complètement vide. Bon, elle l’avait su à l’avance, mais maintenant, c’était un peu déroutant comme situation. À une époque, quand ils étaient ensemble, ce moment aurait été parfait pour une idée totalement folle. Désormais, c’était l’air glaciaire qui les réunissait. Elle prit place à côté de lui, le pop corn entre eux deux. Cet écran blanc allait lui faire perdre la tête. Ses yeux jetaient des regards en coin à son ex. Elle ne pouvait pas résister, surtout avec une lumière si intense qui le rendait horriblement parfait.

Une excuse et il la laissait seule. Elle détestait encore plus ça. Se retrouver sans personne. Histoire de se calmer les nerfs, elle se mit à manger quelque pop-corn, mais ça n’arrangeait rien. Elle … C’était comme si elle avait besoin de lui. « Et s’il était parti ? » se demandait-elle angoissée. Deuxième fois qu’elle pensait qu’il partait, mais elle le vit revenir. Il n’avait pas l’air en forme en tout cas, mais elle ne rajoutait rien car les lumières s’éteignirent. Elle se cala au fond de son siège et soufflait une dernière fois pour se motiver à regarder un film romantique à côté de la personne qu’elle aimait – ou plutôt qu’elle aime toujours. Elle n’avait pas regardé la durée de la séance, mais elle savait que de toute façon, ça se déroulerait très lentement.

Le film ne l’intéressait pas du tout, autant le voulait-elle en fixant l’écran. Son envie n’y était pas et son attention encore moins. Croiser le regard du brun dans le noir lui faisait cependant un peu peur. Et s’il essayait de l’embrasser comme dans le film ? Que devait-elle faire ? Elle avait la réponse mais elle préférait que ça n’arrive pas. Si mais … Trop tard. Sa main se mit sur celle de l’androgyne sur l’accoudoir. Elle se sentirait mal s’il l’enlevait, mais ce serait compréhensible vu qu’elle l’avait fait. Un regard de côté très vite raccourcit en sentant le regard du brun déjà sur elle. Il allait devenir fou avec elle, autant qu’elle allait devenir folle à ne plus savoir ce qu’elle désirait pour eux.

Elle haïssait déjà les scènes de baisers qu’ils allaient devoir voir. Un film d’horreur l’aurait donné envie de rire. Là, ils étaient juste coincés avec des personnes à l’écran si heureux. C’était peut-être des acteurs, mais ils avaient l’air toujours si parfait en couple. Un couple. Sans faire attention, elle serait la main de son ex en commençant à s’immiscer dans l’histoire du film, n’ayant pas envie de se prendre la tête plus que cela avec sa propre histoire. Elle redoutait encore une chose, mais elle n’y échapperait face à un film romantique. Encore une nouveauté que Bill n’avait – elle ne savait plus – encore jamais vu. Aucune parole, juste des œillades vers lui.

Partir pour ne pas à avoir à supporter encore ce film lui paraissait une excellente solution, sauf qu'elle ne ferait pas machine arrière. Surtout pas maintenant qu'elle avait prit la main de Bill et s'en était rendue compte. Son corps contrôlait tout à sa place, mais est-ce que c'était vraiment la bonne chose à faire pour eux deux, elle en doutait encore. Elle ne pouvait plus s'en empêcher, c'était tellement plus fort qu'elle, plus puissant que toutes ces pensées qui lui font des blocages. Ce film lui ramolissait le cerveau et c'était une super nouvelle ! Enfin, elle ne le voyait pas exactement de cette façon mais c'était pour faire simple. Surtout qu'elle frémissait en le sentant se rapprocher. Pas un frisson à vous donner des sueurs froides, le genre qui vous fait chaud partout, de la tête aux pieds en appuyant bien sûr au niveau du coeur. Les images qu'elle voyait à l'écran lui donnait tout autant envie de vomir que de les réaliser vraiment. Combien de temps s'était-elle dit qu'elle avait fait le bon choix ? Tellement peu au final face aux regrets d'avoir tout perdu. Sans cesse, elle acusait le tressé, que c'était de sa faute, entière ! alors que ce n'était que partiel. Quoiqu'elle en doutait encore un peu. Mais surtout l'amour que le brun lui dévouait. C'était désormais comme un manque. Croyait-elle enfin qu'elle avait besoin de cette personne et pas d'une autre ?

Ses yeux se fermèrent, consciente que le film lui troublait l'esprit à désirer plus de choses qu'elle ne pouvait en demander. Elle se laissait aller contre Bill, posant sa tête sur son épaule. Elle le rendrait fou, il la rendrait folle, c'était comme jouer avec le feu. Sauf que pour le moment, tous les deux perdaient. Elle se sentait sécurisée, avec lui dans un autre monde loi d'ici. " 6 milliarden Menschen, wie krieg' ich Kontact zu dir ? " Ecouter cette chanson en boucle lui faisait rendre compte que le problème restait le " contact " entre eux. Lui dire je t'aime, le serrer contre elle en ayant peur qu'il parte, l'embrasser ; foutue crainte. Comment ferait-elle si jamais il partirait un jour loin d'elle ou qu'elle perdrait son travail ? Elle ne préférait même pas y penser car finalement, elle aurait laissé la personne qu'elle aime s'éloigner. Autant qu'elle le faisait maintenant en fait. Les bruits qu'elle entendait dans le film lui firent ouvrir les yeux. Elle gardait en elle cette envie de se retrouver aussi dans un lit avec lui pour partager juste une nuit à pouvoir re-découvrir à quel point il l'aimait. Toujours et encore.

Une larme. Normalement, quand on voit deux personnes s'enlacer de cette façon et faire l'amour, ça devarit réveiller nos pulsions. Elle, ça la bouffait de l'intérieur. Deux larmes. Elle pleurait en silence, priant pour qu'il ne la voit pas aussi faible. Elle restait forte face à lui, mais c'était trop pour elle. Trois larmes et les autres. Elle refermait les yeux, pensant que cette douleur s'effacerait sans image. Sauf que désormais, elle voyait les leur - à eux deux pendant ces nuits passées ensemble - et c'était bien pire qu'elle n'aurait pu l'imaginer. À son tour, elle caressait les doigts de l'androgyne, pour se rassurer si elle était folle de croire qu'il était vraiment là, à supporter aussi sa tristesse alors qu'il y avait ce mur entre eux et qu'ils n'arrivaient même plus à communiquer. Ou juste par morceau de phrase qui finissait par des regards sans émotions ou remplis de nostalgie. Si seulement tout pouvait recommencer, si seulement elle n'avait pas peur, si seulement elle pourrait lui montrer qu'elle l'aime toujours et qu'elle n'en doutait pas un seul instant.

« Si seulement ... » murmura-t-elle en se laissant presque aller à dormir, malgré les larmes salées qui venaient mourir sur ses lèvres.

Mais ce film - le sien dans sa tête de sa relation avec le chanteur - ne la lâchait pas et lui interdisait de sombrer dans un sommeil plus ou moins intense. Des questions revenaient, des hésitations frappaient dans sa tête. Elle aurait aimé un aspirine et dormir. Juste ça. Ce serait encore repouser au lendemain ce qu'elle devrait tôt ou tard affronter ce soir et elle ne pourrait pas reculer devant cet obstacle, qu'importe sa hauteur et son niveau de difficulté. Son esprit commençait à assembler des pièces et des éléments de réponse, elle devait trouver la force de tout affronter pour être enfin mieux, dans sa tête, son corps et entre eux deux.

Son regard sur elle lui transperçait littéralement le cœur. Etait-ce elle qui pleurait ainsi pour une personne qu’elle avait jetée lâchement il y a quelque temps ? Oui et elle n’en revenait pas elle-même de céder à des larmes. Alors que son esprit bâtissait des morceaux de futur, d’idées qu’elle pourrait envisager réellement, son corps était si à bout de refuser chaque geste qu’elle se laissait aller contre les mains de son brun qui enlevait ses petites perles salées qui ne faisaient qu’affluer depuis ses yeux rougies et humides de fatigue et de tristesse. Elle ne pouvait pas soutenir le regard qu’il avait sur elle, elle cèderait à tellement de choses sinon. Des gestes dont elle avait éperdument envie depuis que la soirée avançait. Le silence la retenait prisonnière de n’importe quelles paroles. Il en était mieux ainsi de toute façon. Elle trouvait que ses excuses n’allaient pas avec la situation, c’était à elle de s’excuser, de lui dire à quel point elle s’en voulait d’en être arrivé là, de lui proposer de tout recommencer. Ou continuer, vu que leur histoire n’avait été mise qu’en pause. Le point final n’avait jamais été donné pour elle, même si elle avait mit fin à leur relation.

Mais alors qu’elle voulut dire quelque chose, les bras de son ex se refermèrent autour d’elle. Son souffle se coupa plusieurs secondes d’affilés. Rêvait-elle pour de bon ? Non, car elle put poser ses mains – après un long moment d’absence – dans le dos de son brun. « Son ». Oui, parce qu’elle ne pouvait pas le voir avec quelqu’un d’autre. Elle n’avait jamais voulu qu’il l’aime autant, qu’il ne fasse attention qu’à elle et qu’il cherche le meilleur moyen de la récupérer. Ce n’était pas son intention, mais savoir que tout ceci était pour elle, c’était bien plus que tout cadeau qu’elle pourrait un jour recevoir. Ses doigts dans ses cheveux lui arrachèrent encore des larmes, mais cette fois-ci, c’était d’un bonheur inouïe, malgré qu’elle ne lui dise pas quand il vint à s’écarter pour les lui sécher, elles aussi. Elle n’échappait plus au regard envoutant de son androgyne. Pourquoi culpabilisait-il tant alors qu’il lui faisait se rendre compte qu’elle tenait toujours à lui ?

La chaleur qu’il dégageait lui manquait déjà si fort qu’elle pourrait se jeter sur lui si elle n’était pas en train de pleurer à chaudes larmes, sa force disparaissant de ce fait. Elle attrapait sa main pour se lever, gardant toujours ses lèvres fermées. Elle gardait sa main dans la sienne jusqu’à arriver dans la voiture. Après être rentrée, s’être assise et avoir attachée sa ceinture, elle prenait tellement fort le petit lion contre elle qu’elle se disait que si c’était un humain, il ou elle serait déjà mort étouffer. La voiture démarra vite, la conduite était rapide et Hanna fixait Bill depuis leur départ. Ses larmes avaient cessé mais la peur l’avait reprise. Pas la peur de lui ou de son amour, juste cette angoisse de la rapidité de leur course. Elle n’était plus pressée de terminer cette soirée, elle ne voulait plus rentrer chez elle et elle voulait juste lui dire qu’elle l’aimait encore.

« Bill … roule moins vite … s’il te plait » sont les seuls mots qu’elle put dire. " Je t’aime " ce n’était pourtant pas si compliqué à dire, sauf dans ce cas présent.

Cette tension lui fit perdre la notion du temps et elle se rendait compte qu’ils étaient arrivés devant son immeuble. Elle n’avait même pas fait attention s’il ralentissait ou non, elle l’avait juste regardé, comme après leur premier baiser, quand on découvre la personne que l’on aime dans son intégralité. Elle voulut l’embrasser sur la joue, pour le remercier, mais elle sursauta en se rendant compte de quelque chose. Oh non, ce n’était vraiment pas bon. Sa montre lui indiquait que l’heure était très tardive et elle appréhendait déjà de devoir faire ce qu’elle allait faire. Elle lui indiquait qu’elle en avait pour quelques minutes et sortit vite de la voiture en se dirigeant vers la porte d’entrée.

L’interphone était hors service, elle avait laissé sa clé dans son appartement et elle n’avait pas son portable, donc aucune façon d’appeler quelqu’un pour lui ouvrir et les lumières étaient toute éteints. Elle jetait un regard en biais à la voiture de son ex et s’y rapprocha, avant d’y entrer encore une fois. En plus de se trouver complètement ridicule et conne au plus haut degré, elle était gênée de devoir lui demander ça, car elle savait qu’il attendait cette occasion – lui ayant proposé dans la soirée – mais elle pensait que ça ferait trop suspect. En même temps, elle n’allait pas lui demander de l’amener à un hôtel alors qu’elle n’avait aucune affaire sur elle. Elle se tournait vers lui, Macky plaqué contre elle.

« Je … c’est un peu idiot comme situation … mais je n’ai aucun moyen de rentrer chez moi … est-ce que … désolée de te déranger tu sais … de prévenir aussi tard … je pourrais dormir chez toi ce soir ? »

D’un autre côté, c’était la fête dans sa tête de pouvoir se dire qu’elle retournait chez lui. Bon, elle dormirait sûrement dans la chambre d’amis – logique même vu qu’ils ne sont plus ensemble – mais elle était heureuse d’y retourner. Les souvenirs seraient encore plus douloureux, mais parfois c’est dans la tristesse et la solitude que l’on se rend enfin compte de la chance que l’on avait précédemment. C’était un risque à prendre et de toute façon, sans moyen de rentrer, elle ne pouvait que lui demander ça, quoiqu’elle se disait qu’il préférait peut-être vu la fin de soirée pitoyable l’emmener à un hôtel finalement.

Qu’il accepte ne l’étonnait pas, au contraire, et elle pouvait en être bien contente intérieurement. Ceinture rattachée pour la énième fois, sa peluche tout contre elle, le sourire aux lèvres, on aurait dit une gamine qui venait de gagner un voyage dans un château de princesse. Ça en avait l’air pourtant. Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas son appartement – c’était son chez-elle après tout – mais la villa de son ex était bien plus éclairée et vivante. Ce voyage fut le plus " plaisant ", le plus court et ordonné de la soirée. Le suivre, elle en était ravie, Macky dans ses bras pour essayer de cacher son sourire peut-être trop content pour être dès lors montrer de façon aussi voyante. La chambre d’amis. Elle s’y attendait et ne voyait pas trop comment faire autrement. Ce ne serait pas " sain " pour eux sinon. Non en fait, elle s’en foutait de ça. Quoiqu’elle se rendait un peu compte que ça les tuait tous les deux cette relation " amicale " car ce n’était pas physiquement possible.

Une couverture de plus. Elle regardait Bill s’afférer à tout bien faire, gardant un petit sourire de satisfaction. Son regard dérapait, beaucoup trop d’ailleurs. Mais elle restait une fille non ? Donc regarder les fesses de son ex, ce n’était pas proscrit, si ? Oh si, mais elle n’arrivait pas à en faire autrement. Elle releva vite-fait les yeux en le voyant se retourner et lui dire qu’il revenait. Elle hocha un peu la tête et le vit partir. Sa curiosité la poussait à vouloir voir la chambre de son brun. Avait-elle changé ? Avait-il enlevé des photos ? Des meubles ? Plus ou moins de couleur ? Sauf qu’il revint avant qu’elle n’ait pu quitter la pièce et aller dans la sienne. Dommage. Ses affaires pour la nuit avait été précautionneusement mise sur son lit pour cette nuit.

« Oui je sais » murmura-t-elle en souriant avant de relever la tête et de continuer un peu plus fort : « D’accord, merci beaucoup »

Son chanteur restait là devant elle. Que devait-elle faire maintenant ? Méga stress. Elle jouait nerveusement avec son lion alors que son regard ne pouvait quitter le brun. Elle fit un pas vers lui, puis deux. Miracle n’est-ce pas, mais elle avait bien changé. Elle se mit sur la pointe des pieds et embrassait son brun sur la joue. Elle aurait aimé dérapé sur ses lèvres, elle aurait aimé s’y rapprocher en posant ses lèvres dans le coin de sa bouche, mais elle y allait par étape. Elle était convaincue de certaines choses mais pas de tout. Chaque chose en son temps, il valait mieux ça que tout précipité. Elle se remit sur ses pieds et sourit.

« Merci »

Le souci, c’était juste qu’elle n’avait pas sommeil. Pas du tout. Surtout en sachant qu’il serait dans la pièce d’à côté. C’était insupportable de savoir ça. Quand elle était dans son lit dans son appartement, elle ne se posait pas ces questions, ou très rarement. Sauf que là, c’était une accumulation dans sa tête qui faisait qu’elle ne pourrait pas trouver le sommeil, elle le savait. Elle ne demanderait en tout cas rien au tressé et encore moins dormir avec celui-là là ! Elle en avait le cœur totalement net. Par contre, avec son ex, elle ne dirait vraiment pas non, mais il n’y avait pas d’orages de prévus cette nuit donc cette excuse ne conviendrait pas. Ni celle du noir. Ni celle de ne pas avoir une présence avec elle, Macky lui rappelant trop Bill tout de même.

« Dis … tu comptes dormir ou on peut regarder un film ? Genre tout sauf romantique quoi » proposa-t-elle.

« C’est normal » Se demander s’il le pensait vraiment serait absurde. Elle savait pourquoi il disait ceci et elle n’allait pas le faire changer. Elle ne le voudrait pas elle-même. Se retrouver dans cette maison lui rappelait encore des tas de bons moments. Même s’il avait été transformé en mauvais par son esprit pour essayer d’oublier son ex. Ça aurait été si simple si ça avait pu marcher. Finalement, il avait gagné son cœur tout entier et elle ne pourrait aller à l’encontre de cela, même si elle y mettait tout son mental et sa force physique. Ce serait comme lutter contre le vent ou la gravité. Impossible et trop idiot pour y penser. Elle espérait passer encore du temps avec lui, lui proposant un film. Avec ce qui s’était passé dans le cinéma, on ne peut pas dire que ce soit une brillante idée, mais toutes les excuses sont bonnes pour se rapprocher de quelqu’un que l’on aime, c’est un fait avérer avec toutes ces années.

Le sourire de son androgyne la faisait craquer petit à petit, mais elle ne pouvait plus soustraire le sien, le cachant toujours un peu avec son Macky. « Son », « son » comme si elle possédait tout. Elle l’aimerait bien d’un côté, mais la possessivité, elle en avait fait plus ou moins les frais en allant trop vite avec lui. En voulant tout, tout de suite, la plupart du temps ça part de travers et il faut y mettre fin. Ou pause. Une façon de respirer et de toute remettre en place pour continuer. Ce n’était pas le sujet de ce soir d’aller plus que lui faire un léger baiser sur la joue, lui tenir la main ou poser sa tête sur son épaule, pas vraiment. L’idée de dormir avec lui trottait dans sa tête mais elle ne voyait pas comment elle le ferait.

« Bien sûr » dit-elle en le voyant partir. Elle se mit déjà à réfléchir à ses propositions, sentant que " Sex and the city " la tentait plus que les autres. Pas vraiment de l’amour, plutôt du sexe. Elle se demandait si elle pourrait rester calme devant cette série où commencer à limite hurler sur les actrices – enfin, sur l’écran plutôt – en leur disant avec qui aller et quelles positions faire. Imaginez le truc. Mais ça ne lui avait pas encore effleuré le cerveau. Pour ne pas aller plus loin dans ses raisonnements douteux, elle entreprit elle aussi de se changer. Elle soulevait les affaires qu’il lui avait amenées et en échappa une nuisette. Ah oui. Elle n’avait laissé que ça pour dormir. Bon et bien, elle ferait avec évidemment, elle ne resterait sûrement pas avec ses habits de la journée pour dormir.

Restant en sous-vêtement, elle enfilait la nuisette, porte grande ouverte et lumière allumée. De toute manière, si l’un des deux jumeaux rentraient, ils l’avaient tout deux vu bien plus dénudé que cela. Ça ne représentait plus de gêne pour elle. Enfin, si sûrement, mais elle ne pourrait s’en rendre que compte sur le fait accomplit. Heureusement pour elle, le beau brun – même si « beau » est un euphémisme – ne rentra dans la chambre que quelques secondes après. Elle eut le temps de tirer sur sa nuisette pour la rallonger à peine et se tournait vers lui. Là, c’était très gênant. Elle avait carrément oublié qu’il dormait en boxer. Cette vision était juste horriblement affolante d’envie les plus perverse qui soit, elle s’en rendait bien compte.

Son regard remonta plus vite que jamais aux lèvres du brun qui bougeait. Cette idée de combler le vide entre eux pour embrasser son ancien petit ami emplissait son cerveau au point de le faire dérailler. Sa petite part de raison la ramenait sur terre et la fit se focaliser sur les dires du chanteur. Sa chambre. Elle en était enchantée ! « Si tu as envie de dormir tu pourras partir quand tu veux » Partir ? Elle avait comme projet de dormir avec lui en fait. Mais elle ne dirait bien sûr rien là-dessus. Quoiqu’elle se demandait si c’était une ingénieuse idée de le faire. S’il la réveillait pour la mettre dehors, elle aurait l’air con. Très.

« Pas de soucis » annonça-t-elle en laissant encore à ses yeux le plaisir de regard son ex à moitié nu. Même plus qu’à moitié, il n’avait qu’un vulgaire bout de tissus qui le cachait à peine. Voir son étoile lui faisait un genre de tourbillon dans le ventre. Elle pouvait tellement bien s’imaginer plus bas de son tatouage. Elle en frissonnait mais elle se reprit en passant à côté de son brun et allait directement dans ce qui fut son ancienne chambre. Et là, elle voyait toute une frise de photo d’eux deux, avant. Son estomac se retourna mais elle restait forte. Elle les analysait en se rendant compte qu’elle plongeait dans la nostalgie. Se rapprochant de ces photos, elle passait ses doigts dessus, si heureuse de pouvoir voir comment ils étaient bien en couple …

Plus elle regardait ces bouts de souvenirs prit sur papier glace, plus elle se demandait quoi faire maintenant. Son cerveau l’aidait à mettre en œuvre des idées et intentions, mais ses gestes restaient encore bloqués par moment. Comme ses doigts sur le visage de son androgyne sur une des photos. Elle se demandait en boucle : si elle avait accepté d’être kidnappé ce soir, cela voudrait-il dire qu’elle avait réellement céder à tout le reste ? Une fois « oui » pour le dire toujours ? Apparemment, ça arrivait en effet. Toujours, peut-être pas exagérer non plus, mais ce soir, elle avait craqué à beaucoup de choses qu’elle n’aurait jamais fait s’ils ne s’étaient que vu de temps en temps pour le travail ou par hasard. Ce n’était pas plus mal en fait, elle se sentait largement mieux maintenant. Demain, ce serait un autre jour. Si ça se trouve, elle paniquerait en se rendant compte qu’elle était dans cette villa et pas chez elle, comme quand vous avez trop bu et que vous vous réveillez totalement autre part.

Sauf qu’elle voulait vraiment être là, avec lui. Vouloir d’une personne à ce point sans ne pouvoir rien faire, c’était la pire torture. Elle se l’infligeait à elle-même ainsi qu’à Bill. Partager la douleur n’était pas une bonne idée, mais alors du tout. Chaque chose en son temps, doucement, petit à petit. Elle sursauta un peu en fixant la dernière photo quand la voix de son brun retentit. Elle se tournait vers lui. Gott cette vision de lui comme ça. Elle baverait si elle ne devait pas lui montrer à quel point elle l’aime. L’aime, oh oui …

« Sex & the city » sourit-elle en le voyant se déplacer dans la pièce. Il mit le CD – belle vision de ses fesses c’était impressionnant – et elle le regardait partir dans le lit. Elle s’avançait doucement vers celui-ci et se mit de son côté, regardant l’écran s’allumer. Elle espérait un contact, mais elle devra s’en passer remarquait-elle, car son ex avait bien l’air de ne pas vouloir se rapprocher d’elle. Et vu son mal aise encore, elle n’osait pas engager le premier pas. Elle l’avait fait souvent ce soir, lui aussi mais elle avait toujours refusé ses contacts. Enfin, elle s’en dégageait pour le faire elle-même. Bref, elle merdait de plus en plus et la série venait de commencer et elle devait trouver le moyen de s’approcher.

Première étape, mettre la couverture sur soi, même si elle avait déjà chaud. Tout ce qu’elle espérait là, c’était qu’il ne comprenne pas déjà ce que ça voulait dire et que lui, à son tour, bloque face à elle. Car bien sûr, elle avait remonté un peu la couette sur lui. Bah quoi, il ne faudrait pas qu’il ait froid aux jambes, évidemment. Excuse bidon mais c’était bien son rayon ça. Elle lui fit un petit sourire et regardait l’écran. Ça y est, elle allait devenir folle à parler aux actrices comme quoi elles faisaient n’importe quoi. Bon, elle gardait le silence encore, mais c’était de pire en pire. Elle ne connaissait pas toute la série et les actrices, mais elle allait vite s’habituer en les insultant avec leur couleur de cheveux, pas grave !

Hanna resta finalement silencieuse. Elle se trouvait à être absorbée entièrement par la série. Son cerveau se mettait en pause et elle redoutait que ses blocages ne reviennent si son brun tentait une nouvelle approche. Elle le voulait ! Elle en était sûre et certaine ! Mais par moment, son corps revient à contrôler et repousser le moindre geste. Elle le tuerait à force de le rejeter, revenir, ect.... Pour l'instant, elle regardait avec intérêt l'image sur l'écran, essayant de se rappeler qui était qui, qui avait couché avec tel autre ; en bref, l'histoire de la série. Ces femmes à la télévision ne lui faisaient ni chaud ni froid dans le sens où elle se s'identifiait pas à aucune d'entre elles. Quelques passages lui rappelaient certaines de ses propres paroles ou actes, mais elle n'avait - ce soir - pas la force d'analyser ça. Elle s'était remise en question avec cette soirée, mais recommencer était encore un très grand mot. Même si cette pensée venait se réinstaller dans sa tête, coupant toute envie de continuer de regarder l'épisode.

Son esprit repartait à réfléchir, même si elle faisait en sorte de ne pas le montrer. Elle ne pleurait pas, comme avant dans le cinéma. Ou si c'était le cas; ce serait de joie. Inconcevable n'est-ce pas. C'est comme s'interdire de manger du chocolat alors que l'on en meurt d'envie depuis des heures et qu'il est si proche - à quelques centimètres - mais que l'on s'en privait formellement, à ne même plus savoir pourquoi l'on vie. « Tu pars loin Hanna là » se dit-elle en soupirant discrètement. Alors qu'elle avait dit à son androgyne de ne pas trop réfléchir, elle faisait exactement le contraire. Elle en prenait conscience, bien entendu, mais elle voulait se laisser aller près de lui désormais. Revenue un peu dans la série, elle sentit un contact chaud autour de ses épaules. Elle ne se brusqua pas, elle ne réagit pas non plus - mise à part un magnifique frisson. Intérieurement, son cœur augmentait son battement et son ventre prit une merveilleuse vague de chaleur. Elle ne pourrait pas résister, elle ne le voulait plus de toute manière.

Naturellement, elle se colla à lui, un mince sourire sur les lèvres, la tête posée sur son épaule. Ce n'était pas le même contact qu'au cinéma. Il était plus doux, plus rassurant, plus naturel et ... plus amoureux sans nul doute possible. Elle gardait le silence, ne préférant pour rien au moindre briser ce moment. Ses mains restaient liées ensemble sous la couverture, sur ses cuisses. Prendre celle de son ex, elle l'avait déjà fait ce soir, mais le moment se révélait plus intime qu'avant. « Demain » annonça-t-elle mentalement avec conviction. L'odeur de son brun arrivait peu à peu à son cerveau. Une si merveilleuse senteur. C'était la pire drogue dure au monde, elle en avait aussi conscience de cela. Ses yeux - à mi-clos - papillonnaient de bonheur, alors son esprit se giflait d'être si égoïste. « Tu lui fais encore plus de mal qu'à toi même ! » lui siffla la raison. Elle le savait, mais elle commençait tout juste à céder à son ex quelques gestes. De toute façon, ce soir, son corps lui appartenait, elle avait abandonné toute lutte. Qui sait, demain ce serait sa tête, ou elle entièrement ?

Arrêter de réfléchir commençait à être la meilleure chose à faire. Son cerveau le mit en application et c’était grâce à cela qu’elle avait pu se relâcher et s’installer contre Bill. Elle était encore plus décidée à dormir avec lui ce soir, de ne pas le lâcher, même si demain elle pourrait bien se réveiller – ou en pleine nuit d’ailleurs – en sursaut et partir en claquant la porte. Mais elle se voyait très mal le faire après tout ce qu’il s’était passé et se déroule toujours ce soir. Ce serait y mettre de la mauvaise foi et elle ne devrait vraiment éprouver aucun sentiment – ou être une vraie garce – pour faire un tel acte. Non et puis, même si elle allait être sûrement surprise au réveil, elle saurait au fond d’elle qu’elle en mourrait totalement d’envie depuis leur séparation. Avait-il ressenti combien elle l’aime encore et toujours, même si c’était elle qui les avait éloignés ? Elle ne pourrait pas le savoir, elle ne préférait peut-être pas, de peur de ressentir une certaine culpabilité, comme si c’était – et ça l’était – de sa faute si leur couple en était arrivé à ce stade.

Encore de bons souvenirs flottaient dans sa tête. Que des passages heureux. Elle voyait de moins en moins d’ombres à leur tableau, autant en avait-elle mit et accuser il y a un certain temps. Elle redécouvrait son chanteur ce soir et elle … En fait, ça revenait à tomber amoureuse une seconde fois. À la fois bizarre et complètement affolant, dans le bon sens. Ses épisodes de vie dans la tête étaient largement plus intéressant que ceux à l’écran, mais elle faisait bien semblant de les regarder, se détendant au maximum contre le bras de son ancien copain. Tout ce qui était " ex " ici, elle aimerait bien le récupérer. Bonne excuse pour dire qu’elle s’en foutait de la maison et de leur chambre, elle voudrait bien essayer de se rapprocher de son brun.

La main de son androgyne dans ses cheveux lui value un sourire des plus heureux. Elle ne se cachait pas sous la couverture. S’il le voyait, il comprendrait qu’elle était prête à avancer. Doucement, mais elle se sentait mieux. Rien n’était dit qu’elle ne change d’avis à un moment, reculant de lui, mais elle reviendrait. Elle ne voulait plus fuir à toutes jambes et s’enfermer chez elle à attendre qu’elle-ne-savait-pas-quoi change. Elle n’interdirait pas à son ex de l’aimer et d’essayer de se rapprocher, vu qu’elle le désirait ! Beaucoup de répétions pour pas grand-chose. Ça devait être l’effet « amour » mais certaines personnes, ça les rend meilleur. Pourquoi pas. Elle se laissait aller sous ses caresses, se remémorant d’autres beaucoup plus intimes qui la fit frémir.

Le plus dur étant de se concentrer sur l’image, alors que sa chaleur la faisait craquer toutes ses dernières défenses. Le scénario de lui sauter dessus lui paraissait tellement réalisable, qu’elle dut se contenir et se gifler deux fois dans sa tête pour ne pas faire une aussi énorme erreur ! Elle sentit son rapprochement et son cœur en battit encore plus vite d’émerveillement. Il allait lui arracher la poitrine s’il continuait sur ce rythme si effréné ! Ses doigts sur son visage brisaient ses dernières vagues pensées de faire quoique se soit pour s’éloigner de lui, maintenant et demain. D’une perversité bien fondée, elle pourrait faire quelque chose de ce genre, mais le moment serait trop mal choisit.

« Bill … s’il te plait, dis-moi ce que tu voulais me dire sur la plage avant » murmura-t-elle pas très sûre d’elle. Elle levait la tête vers lui. Pour le déstabiliser ? Peut-être, mais elle trouvait que le moment était peut-être venu de parler si l’un comme l’autre envisageait quelque chose de « plus » pour demain. Elle ne voudrait pas que leur séparation soit tirée d’un trait, comme s’il ne s’était rien passé. Si elle avait fait ce choix, c’était pour que l’un et l’autre se rendent compte de certaines choses. Elle avait pu se remettre en question, lui aussi vu qu’il avait changé, mais cette infime encore barrière de paroles entre eux devait se baisser très rapidement. Elle crut mourir en croisant son regard. Si proche et éloigné à la fois, elle ne pouvait s’empêcher de regarder ses lèvres une toute petite seconde.

Hanna aussi redoutait ce moment de parler face-à-face, de demander pourquoi l’autre à fait ça, pourquoi il ne l’a pas fait. Vous savez, toutes les petites choses qui font que les couples sont plus forts ou au contraire, se décomposent totalement. Peut-être qu’ils auraient du le faire plus tôt, peut-être pas. Chaque mot qui sortait d’entre les lèvres de son androgyne la décomposait petit à petit. L’histoire avec Tom. Ça, c’était une belle erreur. Elle ne le voyait que comme ça maintenant, ce qui était tard. On dit par moment « mieux vaut tard que jamais ». Elle ne pouvait pas suivre cette idée. Elle n’aurait jamais du à avoir à faire ça, surtout pas ce soir-là. En fait, elle regrettait tout ce qui s’était passé avec le tressé. Au début, c’était marrant de faire ça, ça changeait. Il fallait croire qu’elle préférait la routine avec son brun. Ses paroles se perdaient de plus en plus que celles du chanteur résonnait dans la pièce. L’amour qu’il ressentait pour elle, elle pourrait infiniment en douter, mais ça ne serait que perdre du temps. Elle savait qu’il l’aimait bien plus qu’elle n’aurait pu y penser un jour.

Si elle lui disait de se jeter d’un immeuble, il le ferait. Sauf que cette idée serait la plus stupide car elle l’entraînerait à son tour en bas. Il serait prêt à tout pour elle, il faudrait juste qu’elle se le rentre dans le crâne. Elle aussi, peut-être pas au tel extrême que lui, mais elle pouvait lui donner beaucoup, elle en avait prit conscience surtout depuis qu’elle avait terminé leur relation. Même si elle avait préféré ne pas y penser. Se mentir à soi-même devint une arme très puissante, sauf quand on ne sait plus la contrôler et finir par tout foutre par terre. Tout. C’était son cas. Alors qu’elle voulait prendre la parole, il continua, à son grand étonnement. Puis elle comprit qu’il avait trop de choses à dire. Normal.

« Du moment que tu reviens après vers moi » Ces dernières paroles la firent un peu bouger contre lui de mal être. Devait-elle parlé à cœur ouvert comme lui ? Dire toutes ces conneries ? Elle ne pensait vraiment pas que ce serait la meilleure des solutions. Ça le blesserait plus qu’autre chose en fait. Elle ne se pardonnerait pas de le voir s’éloigner d’elle alors qu’il faisait des efforts pour se rapprocher. Ce n’était pas un poids sur elle – même si c’était la pire forme d’infidélité au monde – juste qu’elle ne se trouvait pas loyale, même s’ils se remettaient ensemble et qu’elle ne continuerait pas ses conneries. Dire qu’elle n’était pas le problème, le pensait-il réellement ou étais-ce juste pour la rassurer ? Car ce n’était pas le cas, mais elle ne le repoussa pas cependant.

« J’ai mit fin à notre relation pour ce qu’il s’est passé aux Seychelles. Et pour ton comportement. Tu peux dire que tu n’y penses plus et que ce n’est qu’un accident, je n’ai pas la même vision des choses » dit-elle en se souvenant que ce n’était pas la première fois qu’elle couchait avec le guitariste. « Tu devrais arrêter de te faire autant de reproches Bill » sourit-elle avant de reprendre « tu m’as montré ce soir que tu avais changé et j’en ai prit grandement note » Elle fit une petite pause, se rappelant des dernières phrases qu’il avait dite et baissait les yeux vers leur corps si proche, avant d’affronter le regard chocolat de son ex petit ami.

« Je ne suis pas aussi parfaite que tu le penses » murmura-t-elle le plus doucement possible, pensant à ce qu’elle avait fait derrière le dos de ce qui avait été son petit ami lorsqu’ils sortaient ensemble. « J’ai aussi des défauts et tu n’as pas non plus à te plier à mes quatre demandes. Même si je suis vraiment chieuse là-dessus, je le conçois » déclara-t-elle en souriant. « Ne te sous-estime pas en disant que j’ai besoin d’un meilleur homme que toi, que tu ne vaux rien ou que tu ne comprends par pourquoi je t’aime » Aime, aimait ? Petite erreur qu’elle ne relevait pas en continuant « Si mes sentiments doivent être ainsi, il n’y a pas besoin de réfléchir. Mes gestes sont justes très froids par moment parce que … » Parce que quoi d’ailleurs ? « … j’ai peur, tout simplement » Deuxième faux-pas.

Voilà, tout était dit. Enfin, pas exactement, mais ça pourrait peut-être les faire progresser. À moins qu’elle n’ait dit une parole qu’il ne fallait pas. Elle se contredisait sûrement à pas mal de point mais leur temps de " break " avait permis de remettre plus ou moins tout à zéro, même si certaines phases de la vie ne s’oublie jamais, malheureusement. Et d’autres que l’on aurait voulus beaucoup plus de temps. Comme quoi, dans la vie, on n’a pas forcément ce que l’on veut, m^me quand on s’en donne les moyens, pour avoir déjà pas mal, voire des parties largement meilleur que tout ce que l’on aurait espérer. Elle n’aurait jamais pensé qu’en devenant assistante personnelle elle deviendrait amoureuse de lui, et inversement.

Avouer ses pensées équivalait à tout dire, elle ne le pouvait pas. Trop de mots seraient dit et ça ne ferait qu'engendrer encore plus de peine. Comme si ce n'était déjà pas assez suffisant. Pourtant, elle se disait d'une autre part que ce serait une bonne idée car il n'y aurait plus rien pour les séparer. Ni les rapprocher d'ailleurs, ce qui la pétrifiait affreusement. Ne pas lui dire, le faire quand même, elle n'en savait rien mais ça lui posait de plus en plus de poids sur la conscience. Malgré toutes ces questions, elle continuait à se laisser aller contre lui. Le toucher qu'il exerçait sur elle l’apaisait. Elle en venait presque à ne pas plus réfléchir par moment. Dommage que ces instants ne soient pas plus longs, elle l'aimerait énormément. Sauf que ce ne pouvait pas être facile à ce point. Fermant les yeux, elle en venait à s'en vouloir d'avoir parlé, mais elle l'avait fait pour eux, donc ce ne pouvait pas être pire que cela.

Quelqu'un de confiance avait-il dit. La brune ne voyait personne d'autre que son androgyne à qui parler en fait. Depuis la rupture de leur couple, elle ne voyait plus personne. Elle sortait rapidement pour acheter de quoi vivre et rentrait directement. Elle avait eu l’heureux hasard de ne croiser personne dans ces moments-là. Mise à par Bill, mais elle tournait vite dans une rue adjacente pour lui échapper, fuir ... Et Tom, mais elle préférait ne pas penser à lui. Elle en avait déjà trop fait. Elle rouvrait les yeux et se demandait ce qu'elle pourrait dire maintenant. Tous les souvenirs avec lui se tâchaient de remords. Elle ne voulait pas lui faire encore plus douter de lui qu'il ne le faisait déjà. La peur, le plus grand obstacle de la vie. Perdant son regard dans la série, elle n'arrivait plus à le regarder. Si elle devait lui parler, ce ne serait pas les yeux dans les yeux.

« Je ne vois pas à qui je ferais plus confiance qu'à toi » murmura-t-elle. C'était bien pour cela qu'elle lui avait cédé son cœur. Ce principe - la confiance - ne pourrait qu'être réaliser si l'on aime véritablement la personne, d'amour ou d'amitié. « J’ai ... j'ai eu peur que tu ... c'est stupide ... » dit-elle à voix basse. « ... que tu ne sois pas la bonne personne, que mes sentiments ne soient pas sincères autant que les tiens, ou que je ne t'aime pas du tout en fait » Ses paroles étaient précipitées, mais elle ne voulait pas qu'il la coupe. « Mes erreurs me pèsent mais je n'ai pas le droit que ça te fasse encore plus souffrir. Je dois les assumer, ainsi que leur conséquence et me rendre compte ... » Silence « ... que j'avais tort de douter et d'avoir peur ainsi depuis le début de notre relation »

Elle ne pouvait pas se résilier à lui dire vraiment ce qu'il s'était passé. Ses phrases feraient sûrement mal, mais elle lui parlait. N'étais-ce pas ce qu'il avait voulu depuis tout ce temps ? Elle lui ferait de plus en plus mal, mais ce devait être ainsi ? S'ils se remettaient ensemble, lui ferait-elle encore toujours souffrir de le trahir derrière son dos ? Elle en prenait aussi peur, de cela, mais il l'aurait peut-être ressentit déjà dans ses dires qu'elle venait de lui déclarer. Cette situation pourrait se retourner à n'importe quel moment. Elle se questionnait encore de savoir comment il n'avait pas su sa relation qu'elle avait engendré avec le tressé. S'il découvrait cette histoire, ce serait lui qui pourrait la repousser, l’injurier, lui dire tous ses défauts, et lui faire payer la dépression dont il souffrait. La pire chose au monde serait qu'elle le dégoûte à ce stade. Elle en serait anéantie, comme lui à ce jour.

( désolée pour les fautes, je ne suis pas sur mon ordinateur donc je galère >< je ne reviendrais que poster lundi soir ou mardi, donc bon weekend <3 )

« Avant d’envisager de me quoi ? » Hanna voulait savoir et la question était venue toute naturellement. Le « ça n’a pas d’importance » d’après lui faisait prendre confiance que ça en avait – ou avait eu – pour lui, alors autant qu’il le lui dise. Elle mettait pour de bon de côté l’histoire avec le tressé. Elle savait que ça pourrait revenir comme une gifle et tout foutre en l’air, mais autant profiter des bons moments qu’ils pourraient passer ensemble. Elle ne pensait qu’à ça en fait, même si les mots qu’elle avait dits allaient sûrement mettre du poids entre eux s’ils avaient une nouvelle relation. Elle se disait que se taire serait bienvenue maintenant. Elle lui avait dit très rapidement qu’elle l’aimait et ça avait été si sincère qu’elle s’en voulait d’y avoir douté en couchant avec une autre personne que son androgyne. Le coup à la routine peut-être. Ou la crainte qu’elle se trompe. Désormais, elle était certaine de ce qu’elle ressentait pour lui et était prête. Elle se planterait de ne pas y avoir réfléchit plus tôt, mais ce qui était fait était fait maintenant.

Elle lui crierait qu’elle l’aime si c’était le moyen pour qu’il se rende compte qu’elle ressentait toujours ceci pour lui, qu’elle en avait plus peur, qu’elle voulait avancer. Mais pas maintenant. Au fond de lui, il le savait, même si elle ne le montrait pas autant que lui, ce sentiment. L’édifice devait être reconstruit, petit à petit. Il ne partait pas de rien, il avait déjà une bonne base, mais cette fois-ci, les murs devraient tenir pour de bon et qu’il n’y ait rien pour les détruire. En doutant de ses sentiments, elle avait eu aussi la passe de douter de ce de Bill. En même temps, quand elle le voyait sur scène, il y avait de quoi prendre une sacrée frousse. Voir toutes ces filles crier son nom, le poursuivre, se coller à lui. Elle savait que tout ça n’était qu’une image, mais parfois, ça reste dans votre tête à vous en faire perdre la raison.

Faisant taire sa tête de question, elle prit délicatement la main de son beau brun dans la sienne et entrelaçait leur doigt ensemble. Ce contact qu’elle avait fait la fit frissonner intensément. Magnifique, il n’y avait pas d’autre mot. Parfait peut-être. Non, même pas, vu qu’ils n’étaient pas un couple. « Pas encore » se murmurait-elle avec espoir. « On … » commença-t-elle avant de prendre une grande bouffée d’air « … on met tout de côté et on recommence » annonça-t-elle en serrant un peu sa main et remontant son regard sur lui, essayant de capter ses yeux. « C’est d’accord ? » Elle savait qu’elle n’avait pas besoin de réponse, mais c’était juste pour se dire qu’il n’avait pas changé d’avis d’un coup en se rendant compte que quoique se soit. Elle ne le ferait plus, mais lui le pouvait encore néanmoins.

Générique de fin, le silence. Comblé ce vide devenait nécessaire. Elle se voyait mal rester dans ce calme qui la gênait encore. En même temps, elle ne voyait pas quoi faire. Elle ne voulait pas lui dire bonne nuit et partir, comme si de rien n’était. Elle prenait un plaisir fou à être contre lui, sa main toujours dans ses cheveux, son autre main emprisonnée dans la sienne. Partir était devenu une idée totalement débile depuis qu’ils s’étaient rapprochés se soir. Il ne l’aimerait pas non plus, alors c’était bien mieux ainsi. Elle préférait garder encore le silence en attendant les réponses de son petit ami … eu non pardon, ex petit ami. Cette pensée la fit juste sourire bêtement. Elle s’imaginait déjà à nouveau avec lui. La situation avait bel et bien changé, mais elle ne poserait plus de question à sa pauvre petite tête là-dessus, son cœur avait prit les rênes de la danse pour de bon.

Bill : cent points. Hanna : moins vingt mille au moins ! Elle aurait pu se frapper tellement elle se sentait idiote d’avoir demandé cela. Elle n’avait pas oublié – enfin si un peu – disons qu’elle préférait ne plus y penser car ça l’avait bien trop angoissé. La brune hocha simplement la tête, signe qu’elle avait écouté. Ne pas polémiquer là-dessus semblait une excellente suggestion et elle allait évidemment l’appliquer à la lettre. Ça avait été trop tôt, trop rapide, mais au lui de lui dire, elle avait fuit pendant cette " opportunité " qui s’était offerte à elle. S’il en parlait, c’était qu’il avait toujours cette bague. Son ventre se nouait. La peur refaisait appariation. Et s’il faisait à nouveau une demande et qu’au lieu d’affronter la réalité en face, elle s’échappait et partait – comme depuis leur séparation – loin de lui en refoulant ses sentiments et ceux de l’androgyne. Elle ne devait pas le faire, plus jamais, car elle ferait la plus grande erreur de sa vie une deuxième fois.

Sa proposition avait eu l’effet escompté. Elle en était fière, autant qu’elle ne savait plus trop à quoi s’attendre. De son brun ou d’elle-même d’ailleurs. Elle le faisait perdre les pédales. Avant, ça l’amusait, autant qu’aujourd’hui elle le redoutait car il pourrait flancher à n’importe quelles stupidités qui viendraient à sortir de sa bouche. Même s’il la jugeait comme parfaite, ce qui était à prouver s’il ressortait ensemble. Elle savait néanmoins que ses fautes ne se feraient pas ressentir une seconde fois. Une promesse à elle-même autant qu’à leur futur " union " à nouveau ensemble. Son mal de ventre passa et elle put revenir à l’instant présent. Qu’elle se radoucie à ce point prouvait qu’il avait bien réussit à la faire craquer, dans tous les sens du terme. À force de lutter, elle en était venue à tout lâcher, pour leur bonheur à tous les deux.

Quand elle l’écoutait parler, pour elle, tout redevenait comme avant. En mieux, bien sûr ! Sinon elle n’aurait pas proposé tout ça et lui ne la suivrait pas. Ses premières phrases la firent sourire car il ne lui laissait pas le choix et il avait l’air si sûr de lui dans ce qu’il disait, même s’il lui laissait évidemment le choix dans ce qu’elle jugeait mieux ou non. L’entendre qu’à leur réveil, tout recommencera la comblait de bonheur. Elle ne se crispait plus, elle ne le rejetait plus. Elle allait pour le remercier de tout, quand elle vit ses lèvres se rapprocher de son visage. Elle savait qu’elle n’effleurait même pas les siennes, mais rien que de les sentir sur sa peau, elle en eut un grand sourire aux lèvres. Ne voulant pas le regarder dans les yeux, elle fixait la couette, mais son cœur lui accélérait.

Comparé aux promesses de son brun, elle trouvait que les siennes avaient été toujours du vent, comme s’il n’y avait rien derrière. Peut-être était-il – même s’il en doutait – plus sûr de lui quand il annonçait quelque chose qu’elle ? Elle le pensait en effet. La télé se coupa et il se retrouvait dans le noir. Enfin, presque à part la petite lampe proche de Bill qui les éclairait encore bien. Totalement relâché, elle se glissait un peu plus bas dans les bras, tirant lentement son petit ami ( !?) avec elle pour se caler contre lui. Elle le rendrait encore plus dingue, mais elle avait besoin de sa chaleur. S’il la repoussait, elle comprendrait. Mais rien que d’entendre ce cœur battre faisait redoubler encore davantage le sien.

« Merci » chuchota-t-elle. Il fallait qu’elle le lui dise. Ce n’était pas grand-chose en fait. Simplement un remerciement pour ne pas l’envoyer au tas alors qu’elle lui avait sous entendu des erreurs alors qu’ils étaient en couple, des doutes monstrueux et qu’elle lui avait bien brisé le cœur. Heureusement, elle l’entendait toujours pulser dans son torse. Elle faisait attention à ce que ses lèvres ne frôlent pas cette peau dont l’odeur lui revenait de plus en plus en tête, malgré qu’elle n’est jamais oublié, juste encore une fois refoulé. C’est toujours idiot d’en arriver là, mais ça arrive à n’importe qui. Elle avait tiré les leçons de cette " pause ", même si leur première relation avait été gâché par sa faute. Elle avait comprit la majeure partie de ce qu’elle ne referait plus cela dit.

« Macky va devoir dormir tout seul » murmura-t-elle à moitié déjà entrain de s’endormir. La peluche ne pourrait pas être jaloux de toute manière et elle dormirait largement mieux avec Bill qu’avec le lion, aussi doux soit-il. De toute façon, elle n’avait même pas la même senteur que lui, donc elle préférait ce droguer à son corps plutôt que d’essayer en vain se sentir la moindre petite parcelle de parfum dans les draps de la chambre d’amis. C’était hors de question dans sa tête depuis qu’elle était arrivée, depuis qu’ils avaient passé la soirée ensemble, depuis qu’elle avait cassé ses barrières pour revenir vers lui. Un enlèvement par un ex, ça pourrait faire une bonne histoire. Du moment que la fille aime toujours le garçon, ça ne peut que bien se finir finalement, car celui-ci avait toute sa tête – elle avait eu tort d’en avoir peur. Il agissait juste comme elle aurait du le faire : avec son propre cœur.