Party Time ! | Hanna |

Une fois dans le noir, elle se relâchait encore plus qu’elle ne l’était déjà. Un miracle en quelque sorte. Mais elle se sentait tellement à l’aise contre lui qu’elle ne préférait pas trop penser, ni agir d’ailleurs, de peur qu’elle ne se bloque contre lui et de quitter ce lit qu’elle partageait avec lui. Comme avant. Ça sonnait si bien que ses remords faisaient de temps en temps surface à nouveau. Elle les enterrait petit à petit, mais si ça devait lui prendre toute la nuit, elle ne dormirait pas juste pour faire cela. Si elle pouvait faire renaître son couple, elle subirait une nuit blanche sans broncher. Ce serait même avec grand plaisir qu’elle le ferait ! Mais elle ne dirait rien là-dessus, vu son comportement d’avant, ça paraitrait trop louche, beaucoup trop. Elle avait aussi changé, peut-être que son brun ne le voyait pas de la même façon vu qu’il avait aussi fait des progrès.

Son sourire réapparut sur son visage, plus grand qu’avant quand elle entendit les paroles de son androgyne qui avait relevé sa blague. « Il ne faut pas qu’il se sente seul lui non plus » avait des airs de révélations. Elle le savait, et ce n’était pas un reproche – enfin peut-être que si – mais juste une façon qu’elle se rappelle encore ce qu’elle lui avait fait endurer. Remords, remords. Elle expirait lentement sans faire de bruit et répondit simplement « Dors bien Bill » et se recalait contre lui. Elle ne pensait pas trop le gêner, mais une certaine hésitation la prise. Comme si elle pouvait ressentir qu’il n’arrivait pas à dormir parce que quelque chose n’allait pas. Ne sachant pas trop si elle le dérangeait en bougeant encore une fois, elle reprit juste un peu la parole sans geste.

« Ne réfléchis pas trop et essaye de dormir un peu … Si je te dérange, tu as le droit de me le dire, je ne vais pas te manger tu sais » dit-elle en chuchotant et en brisant le silence par la même occasion. Elle était prête à dormir, mais le sentir pas si détendu que ça l’empêchait de le faire. Ce serait égoïste qu’elle s’endorme alors que lui se posait encore un tas de questions muettes auxquelles elle ne pourrait pas répondre avant qu’il ne les formule à voix haute. Sûrement que ses interrogations ne la regardaient pas, elle n’en savait rien et à vrai dire, il lui en parlerait seulement s’il en avait envie.

Avoir pu parler avec lui ainsi avait été dur mais au final, ça lui avait fait énormément de bien. Et elle se doutait qu’à lui aussi. Tout recommencer était un grand objectif et elle pensait sincèrement l’atteindre. S’endormir le plus vite et se réveiller le plus tôt possible serait une idée folle et assez stupide. Déjà, elle attendait qu’il lui réponde, car elle ne voudrait pas lui faire subir une nuit blanche par sa présence et puis, demain elle comptait profiter d’une journée normale et pas de le réveiller aux aurores. La journée ne serait pas parfaite dans ce cas-là. Elle imaginait pleins de scénarios du lendemain, mais une chose hantait surtout sa tête : quand serait le bon moment pour l’embrasser, et donc remettre les compteurs à zéro pour enfin avancer ?

D’accord, elle se demandait elle aussi trop de chose donc elle ouvrit un instant les yeux dans le noir, avant de les refermer pour de bon. En remuant trop la tête, il croirait qu’elle le fixe et s’il réfléchissait, elle voudrait éviter de le stresser à le fixer, ou faire croire qu’elle le regarde. Bref, elle s’embrouillait toute seule. Ses mains posées sur le drap la démangeaient de bouger pour aller sur le corps de son futur petit ami – étrange à dire – mais elle prit juste sa main dans la sienne, comme avant, pour lui dire qu’elle était toujours là. Qu’elle le serait, maintenant & sûrement pour toujours. « Für immer du und ich, für immer jetzt » ?

Chaque parcelle de sa peau, de ses muscles pouvait se décontracter au maximum. Elle appréciait évidemment. Ça changeait du stress du lendemain en se levant avec des crampes ou des blocages. Bref. Décidant de lui dire de ne pas trop se remplir la tête, elle n’allait pas le faire non plus. Faire une nuit blanche en sachant que l’autre ne dormait pas de toute façon était bien trop affolant et elle aurait la tentation de partir en mal aise. Même si par la suite, elle s’en voudrait infiniment ! Comme quoi, on ne choisit pas toujours ses actes. Mauvaise excuse, elle n’a rien pensé. Sa voix lui parvint aux oreilles comme un doux chuchotement. Se sentir encore plus proche de lui, envelopper de la température de ses bras, elle ne pourrait pas faire de rêve bien mieux que cette réalité. Peut-être en imaginant le futur, et encore, ce ne serait pas réel donc sans valeur.

En murmurant un dernier « hum hum … bonne nuit » elle s’assoupit automatiquement. Elle ne le dérangeait pas, et il allait bien devoir s’endormir, donc elle ne s’inquiétait pas. Ayant tout pour passer une bonne nuit, son sommeil fut agrémenté de quelques images, futures, passés, présentes, et encore d’autres. Ne pas bouger était pour elle impossible, mais elle ne le contrôlait pas. Et puis, elle ne pensait pas non plus qu’il pourrait s’en alerter, ça ne lui effleura pas l’esprit en fait. Son souffle régulier, ses pensées calmes, elle ne pouvait pas être mieux à ce moment-là. Des souvenirs moins heureux revenaient, de leur rupture, les mots qu’elle avait employé, des doutes, des peurs … Mais heureusement pour elle, le jour pointait déjà dehors.

Profondément endormi, ce ne fut qu’au moment de bouger qu’elle se retrouva seule en tête-à-tête avec les draps. Première réaction, se remémorer où elle était et tout ce qui avait attrait avec la veille. Elle n’avait pas bu hier – mise à part le cocktail – mais elle se retrouvait avec quelques doutes envers les rêves qu’elle avait fait et leur justesse dans le présent. Donc elle se rappelait qu’elle était chez son ex … plus ex ? bref, chez Bill et qu’elle avait passé une horrible et excellente soirée à la fois. Pas mal. Elle sourit dans la couette en repensant à ce qu’elle lui avait dit avant de tomber dans les bras de Morphée.

Après s’être bien confirmé mentalement l’endroit où elle se trouvait – grâce aussi à l’odeur de son androgyne sur les draps – elle rougit en sentant qu’elle portait sa nuisette et qu’elle avait tranquillement dormi collé contre lui toute la nuit avec cet unique vêtement. Elle avait l’impression d’être une ado qui retrouvait toutes les premières impressions d’une nuit passée avec la personne qu’elle aime. Ce n’était pas faux du tout d’ailleurs. Rechercher dans sa tête où pouvait être le chanteur était une autre chose. Mais elle ne faillit pas. Il lui avait parlé d’un petit déjeuner, donc elle n’avait qu’à l’attendre. Il se révélait vraiment parfait avec elle.

Elle n’avait jamais cherché pourquoi il s’accrochait tant à elle. Il devait être sûr qu’elle était la meilleure personne pour lui, sûrement. Pourquoi ce sont toujours les personnes que l’on aime le plus qui nous font souffrir aussi longtemps, aussi fort ? Logique humaine apparemment, il fallait bien vivre de souffrance. À croire que tout homme est maso au fond. Toujours les yeux fermés, elle entendait quelques bruits de pas, étant encore en phase de mi-sommeil, mi-réveil. Un autre bruit de quelque chose que l’on pose et le lit s’affaissa légèrement. Le contact de la main de son brun sur ses cheveux lui arracha un frisson matinal dont elle ne pu réprimer un sourire.

Pouvoir entendre son nom chuchoter de cette façon lui fit ouvrir à peine les yeux. Elle ne rêvait décidemment pas et ça lui plaisait ainsi ! Elle refermait les yeux, sachant qu’elle devait de toute manière faire quelque chose. Son réflexe fut de retirer le haut des draps qui étaient sur son corps, de façon à se rapprocher de lui pour sentir cette chaleur dont elle avait profité toute la nuit et qu’elle ne comptait pas lâcher. Elle n’avait pas changé d’avis pendant la nuit et ne le ferait pas maintenant non plus. Elle se décidait à ouvrir les yeux, respirant son odeur avec délice. « Bonjour Bill » articula-t-elle d’une petite voix en levant un peu la tête vers lui.

Sachant qu’un « tu as bien dormi ? » serait mal venu, elle préférait s’arrêter là. Elle hésitait fortement pour l’embrasser sur ses lèvres qui la tentaient bien à cette si faible distance. Ne pouvant s’y résoudre plus longtemps, elle posa un bref instant sa bouche sur la sienne, avant de reculer un peu en rougissant. C’était comme une immense fête avant l’heure. Elle se sentait tellement bien qu’elle aurait voulu en prendre – et donner – plus, mais elle se disait que pour un début, c’était suffisant. Chaque chose en son temps. Un genre du bisou sur matin improvisé … qu’elle avait calculé depuis ses dires de hier soir à vrai dire.

Sa voix la rendait toujours aussi folle. Se mentir jusqu’à maintenant, elle savait que ça n’avait pas été une bonne idée, du tout. Tout ce qu’elle lui avait dit, elle le regrettait d’une certaine façon. Elle n’avait jamais voulu en arriver à une séparation, mais on se sépare pour mieux se retrouver. Elle l’espérait et y croyait vraiment en tout cas. Son baiser qu’elle avait entreprit avait eu l’effet de surprendre son petit ami – étrange à dire mais grandement agréable – et elle en était contente. S’il l’avait vu venir, elle n’aurait pas pu avoir ce magnifique sourire. L’ambiance était agréable, détendue, calme et silencieuse de la bonne façon. Le plateau qu’il lui avait préparé avait l’air juste succulent et elle ne s’en plaindrait pas le moindre du monde ! Il ne manquait rien, surtout pas la petite fleur qui faisait romantique. Très belle attention. Tant que ce n’était pas trop d’un coup, ou comme elle avait eu l’habitude de le « subir », ça pourrait aller.

« Ne t’inquiète pas, il y a tout, c’est parfait » annonça-t-elle la voix encore un peu endormi. Avec beaucoup de délicatesse, elle se relevait, faisant attention à ne rien faire tomber. Une fois fait avec succès, elle prit la tasse de café et l’apportait à ses lèvres. Aucune brûlure. Comme quoi, il maîtrisait vraiment tout. Même s’il arrivait à faire surchauffer son cœur très souvent. Enfin, avant. Maintenant aussi. Bref, elle allait s’embrouiller à trop penser. Elle but quelques gorgées, se délectant du liquide. En le remerciant d’un sourire, elle prit le bout de brioche qu’il venait de lui tartiner. Bon, elle avait fait la plus grande erreur de laisser un mec si parfait filer par sa faute, mais elle se rendait enfin et à nouveau compte qu’elle ne pourrait pas faire grand-chose sans lui.

Finissant son bout et reposant sa tasse, elle regardait la fleur, en souriant en même temps qu’elle revenait aux yeux de son androgyne. Elle la prit délicatement en main, respirant son odeur. Ça fait film à l’eau de rose, mais elle apprécierait toujours ce genre d’attention de sa part. Ce n’était pas matériel, donc elle adorait. Elle regardait la couleur de la jonquille, avant de revenir au chanteur qui parlait. Reposant lentement la fleur à sa place initiale, elle l’écoutait attentivement. Peut-être que ça allait encore trop vite ? Si elle mettait des affaires ici – plus qu’elle en avait laissé déjà – c’est que tout redevenait comme avant. Son estomac se serra. Elle ne voudrait pas que tout tourne mal une seconde fois, ce serait fatal.

« J’ai très bien dormi, merci » déclara-t-elle pour commencer. « Des affaires … » réfléchit-elle à haute voix « … je veux bien en ramener quelques unes, histoire que quand je viens, ce soit plus simple » Le " quand je viens " sous entendait qu’elle n’était pas encore prête à vivre avec lui. Ça irait trop vite, ça partirait en live et c’était hors de question. Elle sourit un petit instant avant de boire une nouvelle gorgée de café en reprenant par la suite la parole. « J’accepte avec plaisir, j’avais la flemme de sortir aussi de toute manière » ria-t-elle un court instant. La soirée de la veille l’avait épuisé alors autant reprendre des forces pour sortir une autre fois. Elle acceptait cette idée et puis, ils auraient beaucoup de temps à passer ensemble désormais.

Trouvant un truc stupide à faire, elle prit un bout de brioche et mit un peu de confiture – comme il l’avait fait pour elle – et le présenta devant les lèvres de son petit ami avec un grand sourire. « Ouvre » lui ordonna-t-elle avec un magnifique sourire toujours. Il n’avait pas le choix, mais ça, il devait déjà bien le savoir en fait. Juste qu’elle usait – dans un bon but – de son charme. Le faire manger, pourquoi pas. Ce serait une bonne façon et puis, elle aimait bien jouer. D’une façon calme bien sûr, ils venaient de se remettre ensemble quoi, donc elle calmait le tout. Elle voulait aussi prendre du temps pour ne pas le plier à toutes ces envies folles. C’était donnant-donnant, et elle trouvait que c’était la meilleure relation possible. Tant que tout ne revenait pas comme avant.

Son cerveau réfléchissait à certaines choses, mais elle préférait mettre encore tout ceci entre parenthèses. Chaque chose en son temps de toute manière et vu qu’ils étaient à nouveau ensemble, ils auraient largement le temps de tout étudier sous tous les angles. Pensée perverse, évidemment, mais ce n’était pas le moment. Pas encore du moins. Et puis, elle pourrait vivre sans. Depuis leur rupture, être avec Tom avait été hors de question donc elle avait arrêté toutes ses relations finalement. Il valait mieux ainsi. Elle se demandait désormais, vu qu’ils avaient passé toute leur relation dans cette maison – elle ne la critiquait pas ! – si le faire venir chez elle serait une bonne idée. Elle hésitait. Non pas sur le fait qu’elle ne lui faisait pas confiance ou que le voir chez elle l’angoisserait, mais elle avait tellement eu l’habitude d’y être seule, dans ce si petit appartement, qu’elle ne savait pas trop s’il conviendrait à son petit ami, malgré qu’il l’ait entre-aperçut la veille. Oublions cet « enlèvement », elle avait finalement cédé de son propre gré, il avait eu raison de la pousser au final.

Un bain … ensemble ? Elle était comblée, mais elle ne le montrait pas encore. Elle lui ferait assez voir qu’elle en était satisfaite quand elle serait proche de lui. Son esprit repartait quelque peu à la dérive, vu qu’elle savait parfaitement qu’ils n’allaient pas prendre un bain en maillot. Pourtant, elle ne trouvait pas que c’était trop tôt. De toute façon, ils ne se sauteraient pas dessus et elle apprécierait ce moment de détente entre eux. C’était remettre tout à zéro en ayant le plus de savoir déjà beaucoup de choses de l’autre, ses réactions, ses envies, ses idées, etc … C’était un avantage à prendre en compte et elle le savait. Déjà de le voir manger ce qu’elle lui donnait la ravivait. Elle continua par la suite – fière toujours d’elle – son petit déjeuner avant de relever la tête en entendant ce surnom qui la fit frémir.

Tout avait bel et bien recommencé. Limite elle pourrait en pleurer de joie. Comme de tristesse d’avoir fait tant de mal à la personne qu’elle aime. Illogique, impensable. Il faut perdre les personnes à qui ont tiens le plus pour se rendre compte à quel point l’amour que l’on leur porte est impossible à effacer. Graver pour toujours. Ça lui avait tellement fait peur qu’elle trouvait ça idiot maintenant. « Entendu » murmura-t-elle en recevant un baiser sur la joue – même si elle l’aurait préféré sur ses lèvres, mais elle ne ferait pas de remarque là-dessus – et le voyant partir. Elle préférait mille fois ce Bill que celui qui avait l’air tellement mal hier soir, ne sachant comment faire avec elle. Une pure garce avec lui, ouais, elle en avait tiré elle aussi les leçons. À trop vouloir trop parfaitement, ça tourne mal.

La vue qu’il lui offrait en partant fit rougir fortement la jeune brune. Voir comment il était beau avec les couvertures ne lui avait pas été possible, mais elle pouvait bien l’admirer sans problème maintenant et ça la rendait encore plus heureuse. Elle allait très vite déborder avec tout cet amour ! Non, car elle savait comment le gérer. Elle écoutait le bruit fait par l’androgyne qui bougeait en bas, l’apercevant un bref moment quand il partit dans la salle de bain. Elle posa le plateau plus loin, ayant terminé de manger après lui, et enlevait les draps de sur elle. Elle haïssait déjà la perte de chaleur qu’elle avait ressenti quand il était parti du lit, puis à l’instant. Cette chambre lui rappelait de si bons moments. Comment avait-elle pu douter et avoir peur avec lui ?

Son regard croisa celui de son brun qui lui disait qu’elle pouvait venir. Il ne lui demandait pas deux fois ! Elle se mit debout – pour la première fois de la journée – en souriant et regardant la porte. Elle n’avait pas pu voir ce qu’il avait amené là-dedans car il était passé trop vite pour qu’elle analyse quoique ce soit. Surprise, et elle adorait ça. Sauf quand elle tourne mal … Bref ! Elle avançait avec précaution de la porte entre ouverte et y entra, le cœur affolé de curiosité. Et d’amour, bien sûr. Dans la salle de bain, elle n’en revenait pas. Sérieusement, si cela faisait quelques temps qu’ils sortaient de nouveau ensemble, elle lui sauterait de suite dessus. Là, elle était juste touchée par cette attention et portait sa main à sa bouche, ses yeux humides.

« Oh Bill c’est … » Elle ne se souvenait plus de ce qu’elle devait répondre, donc elle se tu en s’avançant vers lui, prenant le bouquet qu’elle posa délicatement de côté pour revenir passer ses bras autour de la nuque de son petit ami pour venir tout simplement l’embrasser. Elle détestait ces larmes qui la trahissaient, mais elle ne pouvait s’y résoudre. Car oui, il aurait pu la repousser, lui dire qu’elle avait été odieuse – ce qui était le cas – ou découvrir la vérité pour la renier à tout jamais. Mais non, il avait accepté de recommencer, de lui donner son amour et elle ne pourrait demander plus à ce jour. Elle tremblait légèrement, mais sentir cette chaleur contre son corps la réchauffait et la rassurait dans son intégrité. La folie de l’amour l’avait atteinte pour de bon, et elle ne pourrait plus s’en défaire. C’était une maladie que l’on devait supporter à vie, mais dans ses bras, elle ne s’en plaindrait plus jamais !

Autant avant, ça pouvait puer le romantisme qu’elle s’en écartait le plus possible, autant maintenant elle en raffolait. Enfin, presque car si ça devenait vraiment trop, qui sait, tout pourrait encore basculer. Mais là, elle ne s’en inquiétait pas. C’était leur première journée à nouveau en couple et il commençait très bien. C’était juste … elle ne s’y attendait pas, même en le connaissait pour toutes ces idées pour la rendre la plus heureuse possible. Bref. Elle appréciait si bien le geste qu’elle en pleurait. C’était d’un peu de tout mélanger : le fait qu’il soit à nouveau réunit, cette surprise, et puis il était là quoi. Elle se demandait encore comment elle avait pu faire sans lui. Bon, elle n’était peut-être pas – encore – aussi accro que lui, mais ça ne tarderait pas. Qu’elle soit revenue vers lui de cette façon déjà. Elle aurait pu encore le tenir à distance, mais il avait tellement bien briser les murs qui entourait la jeune brune qu’elle avait du déclarer forfait.

Ses larmes partirent et elle sourit. Quand elle croisa le regard de son brun, elle trouvait ça bizarre qu’il soit aussi … comment dire … surpris de sa réaction. Non en fait, ça, c’était normal. Juste qu’il n’avait pas l’air de comprendre pourquoi elle était dans cet état. Hum, c’était tout à fait logique en fait. « C’est juste que … » murmura-t-elle entre deux sanglots avant de rire « pas besoin d’autant tu sais, juste tout ça me fait largement plaisir » Elle acquiesça pour seule réponse au reste. Elle devait se reprendre un peu, mais c’était tout recommencer alors c’était trop merveilleux pour elle. Enfin, pour l’instant. Tant qu’elle ne réfléchissait pas trop, tout irait bien. Comme avant quand elle ne se reprenait pas la tête.

Son cerveau se déconnecta totalement. Bonne chose, sûr, mais là elle était carrément en mode pause totale. Ses yeux étaient braqués sur le corps de son brun. Elle en avait oublié une fraction de seconde son baiser, avant qu’il se déshabille, sur sa joue. Son esprit travaillait au ralentit, voire plus du tout. Lui qui voulait qu’elle soit détendu, elle l’était au maximum. Elle n’arrivait plus à penser à autre chose que regarder ce corps devant elle. Plus il entrait dans l’eau, plus elle était impatiente d’y aller pour pouvoir se coller tout contre lui. « Calme toi Hanna, ne lui saute pas dessus » se disait-elle mainte et mainte reprise pour ne pas oublier que cela ne faisait que quelques heures qu’ils sortaient à nouveau ensemble.

Se rendant compte qu’elle le fixait depuis bien trop longtemps, elle se bougea en regardant ailleurs et en se rendant compte qu’elle n’avait pas bougé depuis qu’elle l’avait embrassé. Certes, il avait les yeux fermés, mais elle n’allait pas le laisser seul trop longtemps. L’atmosphère de la pièce ne pouvait pas la faire reculer ni rester sur place non plus. S’échapper n’était plus une option, plus du tout ! Enlevant lentement sa nuisette, elle se rendit compte qu’il faisait vraiment froid. Ou bien étais-ce parce qu’il ne se collait plus à elle ? Sûrement. Elle le regardait une dernière fois et s’approchait de la baignoire. Ce n’était pas la première fois qu’ils étaient ensemble, mais c’était tout comme.

La chaleur reprenait petit à petit place dans son corps et elle ne pouvait que soupirer d’appréciation. Ne perdant pas un instant, elle vint contre lui. Au diable que la baignoire soit grande, elle préférait occuper la partie de l’androgyne ! Histoire de principe et d’envie. C’était donc coller contre lui qu’elle profitait de la chaleur de l’eau ainsi que du corps de son petit ami. Normalement, quand on commence une relation, on ne prend pas de bain tout de suite, mais ils avaient prit l’habitude de sauter pas mal d’étapes. Ce n’était pas grand chose comparé à l’autre fois, donc elle ne pouvait rien dire, surtout qu’elle le voulait aussi. Elle repensait au déménagement chez lui, mais elle préférait laisser faire le temps. Comme cette bague.

Avant, elle aurait pu le chauffer et faire tout ce dont elle aurait eu envie – tout à coup – dans ce bain avec lui. Sauf qu’elle ne lui ferait pas tourner la tête et céder à tout ce dont elle voulait. Ouais, c’était comme si quelqu’un d’autre était dans sa tête. Qui s’en plaindrait ? Pas lui – dû moins, elle ne pensait pas – et elle non plus. Ça l’avait fait prendre compte de certaines choses et elle avait du accepter certaines réalités. Voilà tout. « C’est bon » dit-elle en posant sa tête sur le torse de Bill. Elle n’échangerait ce moment contre aucun autre. Ce genre de moment calme, elle les détestait seule, mais partagé avec une personne comme lui, la personne qu’elle aime, c’était juste parfait. Un sourire restait sur ses lèvres, alors qu’elle prenait une des mains de son brun pour jouer avec ses doigts.

Jamais elle ne pourrait pleurer de tristesse avec lui. Même quand elle avait cassé leur couple. Ce n’était pas parce qu’elle était malheureuse. Juste qu’elle avait l’impression de trop étouffer, trop douté, trop le trahir. En somme, rien de douloureux dans le sens exprimé. Surtout pas dans ce moment qu’elle partageait avec lui. Être aussi proche de lui – en plus, nu ! bref – elle était aux anges. Sa question la fit sourire. Plus chaud, il faudrait un autre endroit peut-être, mais en tout cas une autre activité. Ne pas y penser ! Pas encore, bien sûr. « Oui, c’est juste bien » Parfait aurait pu être dit, mais elle gardait ce mot pour d’autres instants qui viendraient très vite, ce qu’elle supposait fortement en tout cas. Levant sa tête, elle sourit gentiment et continuait d’apprécier ce moment si apaisant, sentant le bras de son petit ami sur son ventre à chaque fois qu’elle respirait.

Etant à deux doigts de s’endormir contre lui, comblée, elle baissa les yeux vers le bras qui lui apportait tant que chaleur qui s’en allait. Elle allait pour ouvrir la bouche mais quand elle vit l’huile de massage passer près de ses yeux, elle comprit que dire quelque chose serait mal venu. Et puis, elle avait toujours la chaleur du corps de son brun contre elle, alors elle ne se plaindrait pas au final. Plus relâcher, elle voyait mal comment l’être jusqu’à ce qu’elle sente les mains de l’androgyne sur ses épaules. Elle frissonnait malgré la chaleur et se laissa aller contre ses doigts experts. Pensée perverse, pardon. Revenons-en à ce merveilleux massage qu’elle adorait de toute part. C’était si bien fait qu’elle ne pourrait rien redire.

Ses doigts dérivèrent, ses lèvres se pressaient dans son cou et elle ne put faire autrement que de lâcher un petit gémissement. Il savait comment la faire craquer et plus elle se laissait aller avec lui, plus il pourrait en profiter. Cependant, ce n’était pas le moment. Pas le bon en fait. Peut-être que si mais elle ne le chaufferait pas. Elle réfléchissait vaguement – qui a déjà réussit à réfléchir entièrement pendant un massage ? – à l’instant le plus propice mais abandonna pour l’instant. Les autres gémissements ne passèrent pas ses lèvres, malgré qu’elle en ait bien envie, mais ça exciterait sûrement plus le brun qu’autre chose. Déjà qu’elle avait totalement collé son corps contre lui. Attendre lui paraissait un supplice, mais ce serait encore meilleur après, elle le savait.

D’un coup, elle se retourna pour être au-dessus de lui, à califourchon. La tentation prenait de plus en plus place, mais elle calmait ses idées avec un sourire et en lui chuchotant sensuellement - tout de même – « Embrasse-moi Bill » le plus sérieusement du monde. Elle le voulait, qu’il l’embrasse sur ses lèvres, qu’il donne leur premier baiser approfondi de leur relation. Qu’il prenne les devants et qu’il la conquiert encore plus qu’il ne le faisait déjà. Elle faisait attention à ne pas trop le coller, quoiqu’elle serait fière de lui faire de l’effet. Même si elle n’avait pas besoin de ça à ce moment précis pour savoir qu’il la désirait déjà beaucoup.

Cette situation devenait avec le temps excitante, malgré qu’elle arrive à briser cette pensée avec de l’amour. Elle se rapprochait un peu, leur peau s’effleurait, mais elle n’allait pas plus loin. S’il en avait envie – ou jugeait que c’était le bon moment – elle le suivrait, mais n’entreprendrait rien. Butée sur ce qu’elle lui avait dit, oui, et elle n’en voyait pas le mal. Elle savait que le sexe entre eux n’avait jamais été un problème. Malgré qu’elle aille voir son frère ensuite, une autre histoire. C’était juste sa façon de faire par moment qui la faisait saturé et s’éloigné un peu, voire totalement. Il ne la décevrait pas, elle l’aiderait au lieu de fuir cette fois-ci, une promesse importante pour eux deux.

Tout pourrait être calculé à la seconde près pour que l’ensemble soit parfait. Absolument parfait. Sauf qu’elle ne cherchait pas à tout prix cela. Elle profitait juste de ce qu’elle pouvait avoir sur le moment, sans aller plus loin. Si, elle pourrait très nettement aller plus loin, mais ce serait trop loin. Ses idées se brouillèrent en sentant les mains du chanteur sur ses joues. Yeux dans les yeux, elle n’attendait qu’un simple rapprochement. Et elle n’en fut pas déçue, au contraire ! Un simple baiser au départ, et petit à petit, sa peau la brûlait d’adoration. Il savait si bien la faire réagir. Elle se demandait comment cette alchimie avait-elle pu disparaître à un certain temps, laissant place à une routine agaçante et sans ce petit truc qui fait que l’on reste en couple pour toujours, s’aimer à tout jamais. Elle l’aimait ! Elle ne dirait plus l’inverse, mais cette lueur qu’il y avait eu entre eux deux s’était éteinte au bout d’un moment. Un peu de sa faute à lui, un peu de la sienne, mais se retrouver dans ce contexte la ravivait de toute part.

Les yeux clos, son corps se posant légèrement sur celui de son petit ami, leurs lèvres collées et leur langue dansant ensemble, elle ne pourrait rien redire sur ce moment. Il n’y avait rien à dire, juste à agir. Prolonger cet échange était divin et sentir à nouveau ce piercing contre sa langue la fit frissonner de joie. Cette main qui passait sur ses reins la fit sourire dans leur baiser qui n’en finissait plus. Elle ne s’arrêterait pas, il le savait, donc heureusement – pour ne pas aller trop vite – il stoppa le baiser. Prenant un peu de distance en la regardant, elle souriait comme une idiote, mais elle ne voyait pas trop quoi faire d’autre. Et elle n’allait pas pleurer à nouveau, sinon il croirait encore qu’il avait foiré quelque chose, alors que non, pas du tout.

Des souvenirs remontaient petit à petit. Pendant ce premier vrai baiser entre eux, elle n’avait pas pu réfléchir. En même temps, vous en connaissez beaucoup de personnes qui pensent en embrassant la personne qu’ils aiment ? Pas elle en tout cas. Son sourire et son rapprochement. Maintenant qu’elle y pensait et que ses souvenirs revenaient, elle avait bien envie de tenter un petit quelque chose. Elle le garderait pour plus tard. Si elle lui avait demandé de prendre les devants, ce n’était pas pour le couper avec une de ses idées folles. Elle aimait ce contact de ses doigts sur elle, de pouvoir encore sentir un bref instant ses lèvres sur les siennes, l’avoir juste pour elle. Elle ne lui demandait pas de devenir un gars abject à se croire tout le temps supérieur – à la Tom – mais juste un homme qui prend des décisions qu’il juge bon. Le reste se ferait naturellement.

Aucun mot, juste des gestes. Elle n’en demandait pas plus et même s’il avait parlé, elle l’aurait suivit sans lui dire que ce n’était peut-être pas le moment de l’ouvrir. Non, cette Hanna, elle avait fait un trait dessus. Même si les veilles habitudes pourraient revenir. Ne pensons pas à ça. Elle regardant son brun sortir du bain, non pas sans admirer chaque parcelle de sa peau, ce serait tout de même assez mal la connaître. C’était son copain après tout, elle avait se privilège de pouvoir baver sur lui sans que l’on le lui reproche et sans aucune retenue. Surtout nu, mais elle n’avait pas besoin de dire, c’était une évidence. Chaque geste qu’il faisait envers elle était doux. Gott, il la faisait fondre pour de bon. Elle attrapait délicatement sa main avec un petit sourire et sortit du bain à son tour.

Se laissant faire, elle souriait de plus belle. C’était vraiment l’homme parfait, mais elle se garderait aussi de lui dire, vu qu’il chercherait de toute façon quelque chose pour la contredire, non ? En comprenant où il voulait en venir en le voyant la prendre contre lui, elle entourait ses bras autour de sa nuque et se laissait porter. Mon dieu, d’accord, là, elle craquait totalement. Juste, c’était … Leur corps quoi … Elle posait son front dans le cou de son androgyne et s’obligeait mentalement à fermer sa bouche pour ne pas le faire trop réagir. Quoique se serait drôle. Non, elle ne devait pas, pas encore. Sur le lit, elle regardant le corps de son beau brun prendre place à côté d’elle. Chaque tatouage pouvait être vu. Et elle pouvait goûter à son piercing caché. On se calme, on se calme.

C’était beau de se le dire, compliqué à le faire, car avec ce sourire ravageur, il allait la faire craquer. Le voulait-il ? Elle en doutait un peu mais bon, elle pourrait bien le vérifier qui c’est. À nouveau, ce rapprochement. Certes, elle ne pouvait plus voir son corps, mais elle l’imaginait que trop bien. Et ses lèvres. Elle n’en demandait pas vraiment plus. Il s’était rapproché, et avait choisit de l’embrasser. Magnifique. Et alors qu’elle pensait ne rien tenter, il passait sur son corps, le surplombant pendant qu’elle prolongeait amoureusement leur baiser. La situation devenait critique. Non elle l’était énormément. Ils ne pouvaient pas couché ensemble, malgré qu’une partie d’elle en ait envie, ça ferait encore accélérer les choses, donc mauvais point.

D’une autre part, elle ne pouvait pas le laisser galérer à essayer de deviner ce qu’elle voulait. En fait, elle ne voulait pas grand chose. Pour le moment, soyons d’accord là-dessus. Finalement, juste s’embrasser, elle pouvait tenter. Compliqué quand on a l’habitude d’aller plus loin, mais ce n’était pas désagréable et puis, à juste lui caresser le dos, elle le provoquerait peut-être pour lui faire quelque chose, le petit truc qui trottait dans sa tête. Elle ne pressait rien, juste qu’elle en avait plus ou moins envie. Oui, mais elle l’embrassait simplement pour l’instant, sans bouger, juste lui donner l’amour qu’elle contenait pour lui depuis tellement de temps.

Plus elle se compliquait la tête, plus elle sentait qu’elle compliquait aussi tout ce qui se passait dans la tête de son petit ami. Elle avait retenu qu’à force de lui montrer pleins de signes contradictoires, elle lui faisait perdre les pédales. Mais en même temps, elle ne savait pas trop quoi faire, voilà le problème. Repartir de zéro n’était finalement pas si facile que cela. Il avait des défauts dont elle lui avait tenu rigueur de la plus grande façon, mais c’était réciproque. Juste qu’elle avait du mal avec cette notion. Qui n’a jamais eu de mal à changer ? Personne. Elle voudrait faire des efforts, tout restait encore compliqué pour elle. Pourtant, là, elle n’y pensait pas vraiment quand elle l’embrassait. Elle imaginait juste plus, plus loin, toujours … Mais heureusement pour eux, le brun mit fin à leur baiser. Certes, elle aurait voulu qu’il soit plus long – elle n’avait rien à redire sur la qualité, loin de là ! – mais bon, c’était mieux pour eux, qu’ils n’aillent pas trop vite.

Le corps de son beau chanteur partit de dessus le sien. Un mal pour un bien va-t-on dire. Automatiquement, elle tournait la tête vers lui, se redemandant comment avait-elle bien pu faire sans lui … et pour le tromper. Ha ! elle avait dit qu’elle n’y penserait plus ! Son compliment inattendu, après qu’il lui caresse les cheveux et qu’il l’embrasse à nouveau, lui arracha un frisson non contrôlé. De la part de la personne que l’on aime, c’est toujours plaisant d’entendre de tels dires. Oui, elle ne s’en lasserait pas. Surtout qu’elle pouvait à nouveau être contre lui, dans ses bras. Juste des moments simples d’attentions qu’elle adorait. Plus même, qu’elle raffolait. Sauf que la voix de son brun revint. Elle posa deux doigts sur ses lèvres, signe qu’il fallait qu’il se taise – oui, elle garde son caractère, que voulez-vous – et qu’elle ne voulait rien.

Ses doigts glissèrent en sentant cette chaleur familière revenir sur elle. Elle retint tout bruit ou toute parole qui pourraient briser ce moment si précieux. Elle n’avait pas soif, ni faim, ni envie soudaine de quoique se soit. Elle voulait simplement qu’il soit là et qu’il s’occupe d’elle de cette façon. Sentir ses lèvres sur sa peau, cette sécurité avec lui ; elle ne pourrait demander mieux. Elle avait tout pour être heureuse. Se laissant faire totalement, le paradis s’ouvrait à elle. Tout ce qu’elle avait dit, tout ce qu’elle avait fait avant le réveil de ce matin, tout partait petit à petit en miette. Reconstruire quelque chose ensemble. Elle n’avait pas besoin de ces cadeaux par milliers, qu’il soit sans cesse entrain de lui demander ce qu’elle veut. Sa présence la satisfait, ces gestes attentionnés la ravivent et elle n’en avait pas besoin de plus finalement.

« Toi … toi aussi tu es beau Bill » lui dit-elle en caressant ses cheveux, laissant ses doigts frôler sa nuque et ses joues. Elle ne parlait pas bien fort, mais elle savait qu’il l’avait entendu. Ils étaient assez proches pour cela et elle ne regretterait jamais de lui dire la vérité. Surtout que c’était tout à fait réaliste. Proposer un film … Bon, elle savait qu’elle lui avait demandé d’être plus entreprenant, de proposer plus de choses, etc.. mais il devait pouvoir juger que ce n’était pas le moment pour proposer cela, non ? L’écran l’aurait tellement ennuyé qu’elle aurait fini sûrement par lui sauter dessus, c’était évident. Peut-être qu’il le voulait ? Non, il l’aurait fait ressentir sinon. Une petit idée lui vint en tête, autant dire ce qu’elle pensait. « Tu sais Bill » commença-t-elle « quand je t’avais dit de proposer plus d’activités et tout ça, prendre plus de décisions de toi-même » continua-t-elle en soupirant d’aise de sentir leur corps se toucher si intimement.

« Comment dire … » murmura-t-elle « … en fait, il ne faut pas que tu en fasses des tonnes tu vois. Me proposer certaines choses, prendre des décisions, c’est bien ; mais il faut que tu évalues quand c’est le bon moment » Comment dire un truc aussi compliqué, elle allait s’emmêler elle-même ! « Juste que là, on est ensemble … intimement, et que je n’ai pas besoin d’autre chose Bill » Médiocre oui, mais bon, elle espérait que ça ne l’embrouille pas plus – quoiqu’elle n’en est pas convaincue du tout – mais au pire, ils se parleraient. Même si avant elle n’avait pas envie qu’il parle. Ouais, légèrement chiante Hanna dans son genre, mais il devait avoir eu l’habitude à force du temps n’est-ce pas. Elle essayait aussi de ne pas trop bouger, histoire de ne pas se remplir l’esprit de leur ancienne nuit passée ensemble. Hum, elle dévia finalement sur le fait de savoir si elle resterait ici la nuit prochaine, ou pas. Elle ne savait pas vraiment en fait, c’était peut-être trop tôt pour enchaîner les nuits d’un coup ? Probablement …

Très mauvaise idée. Pourtant, elle ne comprenait pas elle – non plus – ce qu’elle avait dit pour le mettre dans un tel état. Sa dépression ? Peut-être, mais ça devait très vite partir. Elle n’était pas revenue pour le voir se morfondre, loin de là d’ailleurs ! L’entendre paniquer était une chose, mais que des excuses arrivèrent à ses oreilles en étaient une autre. Pourquoi ? Comment n’arrivait-il juste pas à comprendre ce qu’elle essayait de lui dire ? Etait-elle tellement égocentrique au point de ne pas comprendre ce que lui voulait ? Un point. Mais en plus de respirer étrangement et de parler, il s’enleva complètement d’elle, rompant tout contact. Elle se figea. Là, c’était genre le pire moment auquel elle aurait pu penser entre hier et aujourd’hui. Ses peurs passées voulaient refaire surface, pour la hanter, lui faire peur, la faire repartir. Mais s’enfuir avait été bannit de son vocabulaire. À la place, elle fixait le plafond. Que dire ? À part ramasser des excuses qu’elle ne comprenait pas, elle préférait encore se taire. Dire quelque chose qui le blesserait sans le vouloir, elle avait donné.

Un léger baisé et un bras passé autour de sa taille. Elle avait l’impression d’être revenu à hier soir, que le mur entre eux était revenu et qu’ils ne réussiraient pas à parler. Pourtant, c’était ce qu’ils auraient du faire, avant de s’embrasser ou prendre un bain ensemble. Sûrement oui. « Ne t’excuse pas Bill » souffla-t-elle en se tournant vers lui, le regardant passionnément. Faire un pas en arrière ne pouvait pas arriver, sinon tout serait foutu pour de bon et ni lui ni elle ne le supporterait. « J’ai dit quelque chose dont je n’aurais pas du » reprit-elle avant d’enchaîner « tu as le droit de parler, simplement que le moment pour moi était mal choisit et je t’en ai fait la remarque » peut-être trop cinglante, voilà tout ?

Se rapprochant jusqu’à se coller littéralement à lui, elle ne voulait plus perdre ce contact qu’elle avait. N’importe lequel d’ailleurs – visuel ou tactile – mais juste pouvoir toujours être avec lui. Elle combattait ses peurs avec lui et elle ne voudrait pas retomber dedans. « Dis-moi, tu as peur toi aussi, je me trompe ? » Sujet délicat mais autant parler, ils avaient encore une partie de l’après-midi pour le faire. « Parle-moi, sinon je continuerais à dire des choses qui te paraîtront blessantes alors que ce n’est pas mon intention » Hanna joueuse et franche est toujours en elle, juste qu’elle voulait être différente. Plus elle-même peut-être, mais l’écouter parler. Il lui avait parlé la veille, mais ce genre d’incident ne devait plus se produire, alors qu’ils mettent les choses à plat était une bonne décision.

S’il venait à ne plus réfléchir, peut-être que ce serait une idée à creuser. Mais pour cela, elle devrait faire certaines choses qui n’étaient pas convenus avant de pouvoir réellement bâtir le renouveau de leur relation. C’était toujours tentant mais à trop précipiter les choses, ce qui venait de se passer pourrait se répéter et elle n’en avait aucunement envie. La perfection n’existe pas. Certes, pour elle, le brun était parfait à sa façon. Non mais qu’il soit irréprochable, juste qu’il la fait fondre et malgré les différents qu’ils ont eu et qui a poussé à leur séparation, si ça venait à se reproduire – comme maintenant, encore – elle ne pourrait pas s’éloigner de lui comme elle l’avait fait. Cependant, elle croyait qu’il avait réfléchit. Hier soir, elle en avait eu la preuve. Mais là, il s’était directement braqué et elle espérait que ça ne dure pas …

Le problème avec lui, c’était que chacune de ses paroles la faisaient réfléchir dorénavant. En bien, évidemment, mais ses peurs d’autrefois guettaient au moindre faux pas pour revenir. Ce qu’elle ne supportait pas. Parler, elle se le donnait seule ce droit, mais quand ça venait à engendrer des catastrophes comme celle qui venait de se passer, elle se demandait ce qu’il n’allait pas. Logique. Ils avaient au moins ça en commun. Ainsi que pleins d’autres choses qui font qu’ils étaient ensemble et qu’ils le sont à nouveau. Le regard de son brun lui donnait la confirmation qu’il avait toujours en lui une certaine angoisse. Elle, elle l’avait laissé la veille quand elle avait consentie à réessayer avec lui. Elle n’était pas déçue de cela – jamais – mais tout ne pouvait être parfait depuis le commencement. Parfait. Ce mot la fit rougir légèrement alors qu’elle maintenait leur contact visuel. C’était éprouvant pour lui, elle le sentait peiner, mais elle ne lâchera pas l’affaire.

Ne répondant rien, elle attendait patiemment les prochains dires de son petit ami. Son cœur redoublait de battements. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre finalement. Elle avait comprit la veille comme quoi ses peurs avaient été engendré par ses conneries personnelles, et en entendant son androgyne parler, une vague de remords la prit. S’il avait peur, c’était bien à cause d’elle. En fait, s’éloigner de lui avait été sa seule solution pour fuir et ne pas chercher à comprendre plus qu’en fait, elle s’était bien plus attachée à lui qu’elle ne le l’avouait, surtout en allant coucher avec le tressé. C’était comme si l’un et l’autre avait la même angoisse que l’autre reparte à nouveau ou fasse quelque chose de travers qui mettrait à nouveau fin à leur relation.

Malgré tout, elle savait qu’il ne le ferait pas, et elle ne le ferait pas, même s’il ne changerait pas comme elle lui avait tellement incité à le faire. Peut-être parce qu’elle essayait enfin de s’adapter à lui et que ce ne soit pas toujours elle qui mène la danse ? Probablement, mais elle ne l’avouerait pas si facilement en fait. Qu’il se rabaisse face à elle lui était alarmant, mais elle avait assumé ses faiblesses et ses doutes, donc elle lui rendrait l’appareil. Un couple, c’est moitié moitié, donc elle lui donnait le change naturellement. Si elle refoulait encore ce qu’elle sentait si fort et qu’elle bâtissait à nouveau cette barrière entre eux, c’était la fin qu’elle ne voulait plus jamais revivre.

« Je suis certaine que tu es capable de m’apporter plus que n’importe qui » commença-t-elle. Elle se laissait aller à nouveau contre ses caresses, alors que sa tête cherchait quoi dire et comment le dire surtout. Son sourire l’incitait à continuer, espérant sans cesse de ne pas dire la parole de trop. « Ce qu’il s’est passé avant reste un souvenir, certes douloureux, mais aussi magnifique » Tom excepté, évidemment, car ceci était très douloureux encore à supporter, même si elle l’effaçait petit à petit. « Je veux juste continuer ce que l’on a commencé. Je n’ai pas été … comment dire … j’étais tellement bien avec toi que je ne trouvais pas ça presque normal, comme si je n’avais pas le droit à ce bonheur » Elle commençait déjà à s’embrouiller un peu mais respirer l’odeur de son petit ami remettait assez bien ses idées en place.

« Tu m’offres déjà tout ce que je pourrais demander » finit-elle pour ne pas trop parler, mais elle rajouta juste « tu m’aimes et je ne pourrais pas demander plus que ça » Un sourire naquit sur ses lèvres, alors qu’elle comblait le vide entre eux pour l’embrasser. Une légère pression sur ses lèvres, un chuchotement derrière pour lui dire « je t’aime » à l’oreille. Elle finit par accepter enfin ce bonheur et voir qu’il n’y pourrait y avoir que lui qui la rendrait autant heureux et amoureuse. Elle n’avait jamais cru aux gens liés par le destin dès la naissance, elle se disait juste et même encore maintenant que c’était le fruit du hasard et qu’il faisait très bien les choses. La vie n’est pas parfaite, la sienne ne l’ait pas, celle de son petit ami non plus, leur relation encore moins, mais il ne faut jamais cesser d’aller en avant, c’est bien pour cela que l’on vit.

Pourquoi elle n’y aurait pas le droit ? Parce qu’elle doutait, parce qu’elle avait peur, parce qu’elle le trompait, parce qu’elle ne savait même plus comment faire pour laisser tout ça sans que ça se casse irrémédiablement la gueule par terre. Donc parce qu’elle ne lui offrait pas, alors pourquoi le vouloir juste pour soit ? Egoïsme dans ce cas. Elle avait préféré arrêter pour recommencer mieux la fois d’après, même si elle avait pensé un long moment ne plus vouloir de cette relation, toujours par angoisse. On ne peut vivre avec des peurs, mais quand celles-ci arrivent à contrôler l’intégral de son esprit, ainsi que son corps en se figeant, ce n’est pas si facile à combattre. Encore moins seule, mais elle avait mit énormément de temps à le comprendre. S’en vouloir, regretter faisait parti des choses dont elle ne voulait pas céder, sinon ça empoisonnera déjà leur nouvelle relation. Là, elle pensait au futur, rien de plus. Elle pourrait travailler sans marcher à reculons pour y aller, voir son androgyne en souriant et tout repartirait sans soucis.

« Je t’aime aussi » Juste après un baiser, elle en était ravie. Certes, la dernière fois, il s’était déroulé la même chose, mais là ils avaient dit ce qu’ils n’allaient pas, ce dont ils avaient peur. Le même scénario n’arriverait pas. Non, car les données avaient changées. Ils avaient changé et avaient stoppé certaines erreurs. Un goût de perfection, l’avenir dira si tout restera aussi bien. Elle, elle y croyait et à en voir le regard de son chanteur, c’était réciproque. Ses baisers qu’il lui donnait étaient si délicats, comme s’il avait peur de la casser, de faire quelque chose de mal. Elle ne savait pas comment lui donner entièrement confiance, mais elle y arriverait. Tôt ou tard. Être dans ses bras était la plus belle chose au monde et elle garderait tout le confort et le rassurant.

Son sourire lui indiquait bien qu’il avait envie de faire autre chose. Elle rit doucement. S’il hésitait, c’était à cause de son intervention d’avant, donc elle devait bien faire bouger les choses, sinon elle l’ennuierait aussi. Poussant doucement son torse, elle l’embrassait à son tour avant de se lever, prenant une robe de chambre légère qu’elle passait sur elle. Ça ne la dérangeait pas d’être devant lui comme ça, mais vu qu’elle allait chercher un DVD dans le salon, elle croiserait peut-être Tom. Autant être habillé pour éviter le pire. « Je reviens » dit-elle avec un grand sourire en s’éclipsant de la chambre, avant de revenir sur ses pas pour rajouter « je vais juste chercher un film en bas ». Pas qu’il croit qu’elle l’abandonne, elle aurait tout gagné à revenir et le voir déboussolé.

Descendant les marches, elle fut enchantée de ne pas croiser le tressé. Surtout qu’il ne comprendrait pas, enfin si mais bon, ce qu’elle faisait là. Oublions-le. Elle attrapait une boite dans une étagère et le regardant en souriant. Un film d’action, mais aussi d’amour. De toute façon, elle l’aimait bien et puis, il n’y avait pas de sexe, donc aucun moyen de les inciter. Déjà une bonne chose. Elle se voyait mal regarder en intégralité Sex and the City maintenant. Quoique. Non, pas encore. Pas dans dix ans, mais bientôt. Elle devrait retrouver ses marques en totalité avec lui, c’était la dernière étape. Enfin, lui dirait peut-être que c’est le mariage, mais c’est encore en suspend pour elle. Il était en couple, profitant de l’autre, le début s’annonçait très bien, alors ne précipitons pas les choses.

Une fois de retour dans la chambre, le dvd à la main, elle se dit qu’elle allait directement le mettre et regarder le film. Sauf qu’elle voyait bien la place qu’il lui faisait. En bas, elle avait regardé la porte d’entrée avec amusement. La veille, elle serait sûrement partie en courant, s’il l’avait emmené ici après l’avoir kidnapper chez elle. Maintenant, elle n’y voyait pas l’intérêt. Ils étaient en couple, elle était heureuse alors s’enfuir paraissait illogique. La brune hocha simplement la tête vers lui en venant reprendre place dans leur lit. Leur. Elle adorait pouvoir se dire ça à nouveau. Donc une fois dans le lit, lui donnant le boitier pour qu’il aille le mettre, elle eut cette vision … Ha, comment se passer de voir un corps si parfait ! Impossible pour elle. Ce n’était pas pour ça qu’elle était venue. Enfin, pas principalement, même si elle aimait cette peau chaude contre la sienne, surtout pendant des nuits entières, en sueur … Elle le reluquait peut-être trop, mais elle était la seule à pouvoir en profiter, alors elle en profitait à sa juste valeur. Surtout quand il se penchait pour mettre le disque dans le lecteur. Sa robe de chambre la dissuadait un peu, mais c’était vite enlever finalement. Bon, elle la garderait pour ne pas succomber au charme dévastateur de son brun.

Cherchant le plus de contact, elle décidait de se mettre entre ses jambes, dans ses bras. Ouais, là, on pourrait très bien dire qu’elle le chauffait, mais bon, si elle avait gardé le seul bout de tissus qu’elle portait, c’était pour que ça ne dérape pas. Vite dit. Elle levait la tête vers lui, pour lui sourire et s’assurer que ça ne le dérangeait pas – ce qui l’étonnerait fortement à vrai dire – ainsi que pour l’embrasser délicatement, avant de se réinstaller correctement contre lui, posant ses mains sur les siennes pour commencer à regarder le film. Certes, elle n’était pas concentré sur l’écran, mais elle arrivait à suivre l’histoire, tout en profitant plus d’être contre son androgyne et de pouvoir se sentir parfaitement bien, comme cette nuit en fait. Tout instant avec lui semblait si court et si long avec lui. Son changement pouvait comporter des risques, autre que ceux d’avant, mais vivre dans la peur, elle avait laissé ça de côté pour de bon.

Elle ne cherchait pas à aller trop loin – enfin, quoique on va dire – mais elle voulait retrouver les sensations passées. Ils ne devaient pas aller trop vite, bousculer l’ordre établit, mais si elle l’engageait, c’est qu’elle ne pourrait pas lui en vouloir à lui et partir ? Oui, bon, elle a sa logique et puis, elle fait ce qu’elle veut quoi. Pendant le film, elle prit doucement les mains de son petit ami et les glissais sur sa peau nue, sur son ventre. Commençons lentement hein, et elle le laissait prendre des initiatives aussi. Elle ne ferait pas tout non plus, même si une partie d’elle le voudrait, la partit qui veut aussi ne pas attendre pour coucher avec lui. Laissant les mains de son brun sur son corps, elle entreprit de dénouer sa robe de chambre, la faisant descendre à peine de ses épaules, la gardant sur elle, mais pour faire de la place pour les doigts de son Bill qu’elle trouvait si adroit. Un sous entendu ? Bien sûr, mais elle se contentait juste de sourire en regardant l’écran, posant ses propres mains sur les jambes de son petit ami, en tout innocence, réellement.